Principaux faits
- On estime que 13,4 millions de nourrissons sont nés prématurément (avant 37 semaines révolues de gestation) en 2020 (1).
- À l’origine de près de 900 000 décès en 2019 (2), les complications de la prématurité sont la cause principale de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
- Les trois quarts de ces décès pourraient être évités grâce à des interventions courantes et d’un bon rapport coût/efficacité.
- En 2020, le taux de naissances prématurées allait de 4 % à 16 % selon les pays.
Vue d’ensemble
On considère comme prématuré un nourrisson né vivant avant 37 semaines de grossesse. Il existe des sous-catégories de naissances prématurées, en fonction de l’âge gestationnel :
- la très grande prématurité (moins de 28 semaines) ;
- la grande prématurité (entre la 28e et la 32e semaine) ;
- la prématurité moyenne, voire tardive (entre la 32e et la 37e semaine).
Les nourrissons peuvent naître prématurément en raison d’un travail prématuré spontané ou parce qu’il existe une indication médicale justifiant un déclenchement précoce du travail ou une césarienne.
On estime que 13,4 millions de nourrissons (soit plus d’un sur dix) sont nés prématurés en 2020. Environ 900 000 enfants meurent chaque année des complications de la prématurité (1). Un grand nombre de ceux qui survivent sont confrontés à un handicap à vie, y compris des troubles de l’apprentissage ainsi que des problèmes de vue ou d’audition.
À l’échelle mondiale, la prématurité est la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans. Les inégalités en matière de taux de survie sont considérables à l’échelle mondiale. Dans les pays à revenu faible, la moitié des nourrissons nés à 32 semaines ou moins (avec deux mois d’avance) meurent en raison d’un manque de soins réalisables et rentables tels que la protection par la chaleur, le soutien à l’allaitement et les soins de base contre les infections, et des suites de difficultés respiratoires. Dans les pays à revenu élevé, presque tous ces nourrissons survivent. L’utilisation sous-optimale de la technologie dans les pays à revenu intermédiaire entraîne une augmentation de la charge de handicap chez les nourrissons prématurés qui passent le cap de la période néonatale.
Comment s’explique la prématurité ?
Les naissances prématurées se produisent pour diverses raisons. La plupart des naissances prématurées se produisent spontanément, mais certaines sont dues à des problèmes de santé tels que des infections ou d’autres complications de la grossesse qui nécessitent un déclenchement précoce du travail ou une césarienne.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les causes et les mécanismes des naissances prématurées. Parmi les causes figurent les grossesses multiples, les infections et maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension ; il arrive fréquemment, toutefois, que la cause ne soit pas identifiée. Il y aurait aussi une influence génétique.
Où et quand les naissances prématurées se produisent-elles ?
La majorité des naissances prématurées surviennent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, mais la prématurité est véritablement un problème mondial. Il y a une différence flagrante dans la survie des prématurés selon leur lieu de naissance. Par exemple, plus de 90 % des très grands prématurés (moins de 28 semaines) nés dans des pays à revenu faible décèdent au cours des premiers jours de leur vie, contre moins de 10 % dans les pays à revenu élevé.
La solution
Pour prévenir les décès et les complications de la prématurité, il faut d’abord veiller au bon déroulement de la grossesse. Les lignes directrices de l’OMS sur les soins prénatals incluent des interventions essentielles pour éviter les naissances prématurées, par exemple des conseils sur une alimentation saine, une nutrition optimale, le tabagisme et l’usage de substances psychoactives ; la biométrie fœtale à l’aide d’une échographie précoce pour déterminer l’âge gestationnel et détecter les grossesses multiples ; et au minimum huit contacts avec des professionnels de santé tout au long de la grossesse et dès avant 12 semaines, pour repérer et prendre en charge d’autres facteurs de risque, tels que les infections.
Si une femme présente un travail prématuré ou un risque d’accouchement prématuré, il existe des traitements pour aider à protéger le prématuré contre de futures atteintes neurologiques, des difficultés respiratoires et des infections : stéroïdes administrés pendant la période prénatale et traitements tocolytiques pour retarder le travail et antibiotiques en cas de rupture prématurée des membranes.
En 2022, l’OMS a également publié de nouvelles recommandations sur les soins aux prématurés (en anglais). Celles-ci prennent en compte de nouvelles données probantes indiquant que des interventions simples, telles que la méthode kangourou immédiatement après la naissance, la mise au sein précoce, l’utilisation de la pression positive continue (PPC) et l’administration de médicaments comme la caféine contre les problèmes respiratoires, permettent de réduire considérablement la mortalité chez les prématurés et les nourrissons présentant une insuffisance pondérale à la naissance.
Les orientations de l’OMS soulignent la nécessité de veiller à ce que la mère et la famille jouent un rôle central dans les soins au nourrisson. Les mères et les nouveau-nés doivent rester ensemble dès la naissance et ne pas être séparés à moins que le nourrisson ne soit gravement malade. Les recommandations préconisent en outre l’amélioration du soutien familial, y compris l’éducation et le conseil, le soutien par les pairs et les visites à domicile de soignants formés.
Action de l’OMS
L’OMS s’engage à faire reculer les problèmes de santé et le nombre de vies perdues suite à une naissance prématurée, notamment en collaborant avec les États Membres et les partenaires pour mettre en œuvre le plan d’action intitulé : « Chaque nouveau-né : Plan d’action pour mettre fin aux décès évitables » (résumé d'orientation), adopté en mai 2014 dans le cadre de la Stratégie mondiale du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour la santé de la femme et de l’enfant (en anglais) ; et à renforcer la disponibilité et la qualité des données sur les naissances prématurées.
L’OMS met régulièrement à jour les orientations cliniques pour la prise en charge de la grossesse et des mères en travail prématuré ou exposées au risque d’un accouchement prématurément, ainsi que les lignes directrices sur les soins aux prématurés et aux nourrissons présentant une insuffisance pondérale à la naissance.
L’OMS apporte également un appui aux pays dans la mise en œuvre des lignes directrices de l’OMS, qui visent à réduire le risque d’issues négatives de la grossesse, y compris les naissances prématurées, et à garantir une grossesse et une expérience postnatale positives pour toutes les femmes et leurs nourrissons. Il s’agit notamment d’élaborer et de mettre à jour des outils pour améliorer les compétences, les connaissances et les comportements des soignants et pour évaluer la qualité des soins dispensés aux mères exposées au risque d’un accouchement prématuré et aux prématurés.
Par ailleurs, l’OMS mène des travaux de recherche en vue d’améliorer les soins aux femmes et aux nouveau-nés prématurés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, y compris les essais cliniques sous l’intitulé « WHO ACTION Trials (Antenatal Corticosteroids for Improving Outcomes in preterm Newborns) » [essais concernant l’administration de corticostéroïdes pendant la période prénatale pour améliorer les issues chez les prématurés] ; la prise en charge nutritionnelle en cas de cassure de la courbe de croissance dans les essais concernant la petite enfance ; et un essai de recherche sur la mise en œuvre pour étendre les soins mère kangourou immédiats. L’OMS collabore avec des partenaires du monde entier pour mener des travaux de recherche sur les causes des naissances prématurées et fournit des analyses actualisées concernant les tendances et les niveaux mondiaux des naissances prématurées tous les trois à cinq ans.
(1) Ohuma EO, Moller AB, Bradley E, et al. National, regional, and global estimates of preterm birth in 2020, with trends from 2010: a systematic analysis. Lancet. 2023;402(10409):1261-1271. doi:10.1016/S0140-6736(23)00878-4.
(2) Perin J, Mulick A, Yeung D, et al. Global, regional, and national causes of under-5 mortality in 2000-19: an updated systematic analysis with implications for the Sustainable Development Goals. Lancet Child Adolesc Health 2022; 6(2): 106-15.