L’OMS/Europe a organisé la première d’une série de consultations des États membres afin de recueillir les propositions et les réactions des 53 ministères de la Santé de la Région européenne au sujet de l’élaboration d’une nouvelle stratégie régionale – la toute première – sur le vieillissement. Une fois adoptée, cette nouvelle stratégie intitulée « Vieillir, c’est vivre : promouvoir la santé et le bien-être tout au long de la vie 2026-2030 » permettra aux pays d’ériger des sociétés et des systèmes de santé plus inclusifs pour les personnes âgées dans toute la Région européenne de l’OMS.
Le vieillissement de la population est l’un des changements démographiques les plus importants de notre époque. D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus dans la Région européenne de l’OMS aura triplé. Pour faire face à cette évolution, il faut mettre l’accent sur la prévention, la transformation des soins et les environnements qui permettent aux personnes de vivre et de vieillir en bonne santé.
Avec cette nouvelle stratégie, l’intention est de suivre une double voie, en proposant des interventions immédiates pour améliorer la santé, la prise en charge et le bien-être des personnes âgées d’aujourd’hui, tout en encourageant les investissements à plus long terme dans des environnements qui aideront les générations futures à vieillir en meilleure santé.
« Vieillir est une occasion à saisir, pas un problème. Nous devons repenser la manière dont les sociétés investissent dans la prévention et les soins, afin que chacun puisse vieillir en bonne santé et dans la dignité. Dans le même temps, nous devons nous attaquer à l’âgisme et à la stigmatisation, en changeant notre discours et nos mentalités afin de permettre à chacun de participer pleinement à la société », a déclaré lors de la consultation la docteure Natasha Azzopardi Muscat, directrice de la division Politiques et systèmes de santé des pays à l’OMS/Europe.
Vieillissement et soins de longue durée
Avec l’âge, les besoins en matière de soins de santé augmentent. Et comme de plus en plus de personnes vieillissent, la demande de soins augmente également. Aujourd’hui, les systèmes de soins de longue durée et d’aide à la personne sont à un point de rupture : 80 % des soins de longue durée sont fournis en dehors du système de santé par les familles, souvent au prix de grands sacrifices personnels et de dépenses considérables. La pénurie de personnel soignant rémunéré est telle que d’ici 2035, on estime à 4,3 millions le nombre de travailleurs supplémentaires nécessaires rien que dans l’Union européenne.
« Il est clair que nous sommes confrontés à un phénomène complexe qui nécessite une collaboration à l’échelle intersectorielle et au sein d’un même secteur », a ajouté la docteure Azzopardi Muscat. « Cette consultation est une première étape : l’OMS joue son rôle de rassembleuse pour réunir tous les acteurs clés des pouvoirs publics, ainsi que des experts et des partenaires, afin de trouver des solutions communes pour une stratégie qui, au bout du compte, reflétera les divers besoins et réalités de notre Région. »
La consultation s’est déroulée le 17 février 2025 en mode hybride ; certains participants étaient présents en personne à Istanbul et d’autres en ligne. Les partenaires étaient notamment des représentants de la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies et du Fonds des Nations Unies pour la population, tous réunis pour élaborer un projet collectif en faveur du vieillissement en bonne santé dans toute la Région européenne de l’OMS.
Grâce à une participation en temps réel et à un dialogue facilité par l’intelligence artificielle, les États membres ont validé le projet porté par la stratégie et les priorités et objectifs de cette dernière. Cette consultation a permis de renforcer le consensus, d’échanger des connaissances et de déterminer les éléments clés à prendre en compte pour la mise en œuvre, dont la faisabilité, les capacités et les ressources.