
Les temps forts de l’événement
« L’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale exige une approche globale, plus urgente que jamais compte tenu des défis posés par les maladies émergentes, la résistance aux antimicrobiens, le changement climatique et l’appauvrissement de la biodiversité. »
C’est en ces termes que le docteur Budimir Plavšić, représentant régional de l’Europe de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), a ouvert la réunion du groupe de direction du mécanisme régional de coordination de l’approche « Une seule santé ». Cette réunion visait à discuter des moyens de renforcer la mise en œuvre d’« Une seule santé » en Europe.
L’un des principaux temps forts de la réunion a été le transfert de la présidence du mécanisme de coordination de l’OMSA à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’année dernière, sous la présidence de l’OMSA, le mécanisme de coordination a fait mieux connaître « Une seule santé » grâce à des mobilisations régionales et mondiales telles que le séminaire « Une seule santé » à Vienne (Autriche) et la 29e Conférence des parties sur les changements climatiques en Azerbaïdjan.
Dans son discours de remerciement, le docteur Viorel Gutu, représentant régional de la FAO pour l’Europe et l’Asie centrale, s’est engagé à consolider les progrès réalisés au fil des ans par la Quadripartite et à mieux faire connaître l’approche « Une seule santé » à tous les niveaux dans la Région.
« La FAO profitera de sa présidence pour défendre et promouvoir « Une seule santé » au niveau national, en mettant l’accent sur la collaboration entre les institutions des niveaux régional et national », a-t-il indiqué.
Pour sa part, le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a souligné l’urgente nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’approche « Une seule santé » pour lutter contre les maladies émergentes résultant des liens entre l’homme, l’animal et l’environnement.
« En cette période historique, le multilatéralisme est essentiel : aucun pays, aucune institution, aucun dirigeant ne peut s’attaquer seul(e) aux mégatendances que sont le changement climatique, le vieillissement des populations et les maladies chroniques. Notre collaboration doit être ancrée dans le leadership, la gouvernance et les partenariats », a déclaré le docteur Kluge. « Dans le même temps, il nous est demandé de faire mieux avec moins en trouvant les synergies entre nous, en évitant la fragmentation et les doublons, et aujourd’hui plus que jamais, il semble impératif de promouvoir un ordre du jour unique pour « Une seule santé ». »
S’exprimant au nom du docteur Arnold Kreilhuber, directeur régional de l’Europe du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la docteure Veronika Hunt Šafránková, cheffe du bureau du PNUE à Bruxelles (Belgique), a appelé à redoubler d’efforts pour éviter les compartimentages dans la lutte contre les problématiques sanitaires, notant que la fragmentation empêche de prévenir les menaces qui pèsent sur les êtres humains, les animaux et l’environnement, de s’y préparer et d’y réagir.
Cette réunion a également été l’occasion pour le groupe de direction d’examiner les priorités du mécanisme régional de coordination pour l’année prochaine, en se concentrant sur le renforcement de la capacité à soutenir efficacement la Région et ses pays par les moyens suivants :
- en renforçant la coordination institutionnelle et multisectorielle tout en responsabilisant davantage ;
- en améliorant la sensibilisation à l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale, ainsi qu’à l’impact économique d’« Une seule santé » ;
- en mettant l’accent sur la collecte de données et sur le lien entre les ensembles de données afin de mieux repérer les risques pour la santé, et en concevant des systèmes intégrés pour la résistance aux antimicrobiens, les maladies zoonotiques et les données relatives à la santé environnementale ;
- en renforçant le développement de la main-d’œuvre dans le cadre de l’initiative « Une seule santé » dans les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale ;
- en s’attaquant aux zoonoses, l’accent étant mis sur la lutte contre la brucellose, la grippe aviaire hautement pathogène et les maladies à transmission vectorielle, notamment par un soutien technique à la surveillance, à l’évaluation des risques et à la réaction ;
- en plaidant pour l’intégration des facteurs environnementaux, notamment en diffusant des solutions fondées sur la nature pour renforcer la résilience et intégrer dans les stratégies de santé le changement climatique, la pollution, les modifications de l’utilisation des sols et la biodiversité.
Sur le plan des partenariats, la présence à cet événement de représentants de haut niveau de l’Union européenne, d’États membres tels que l’Azerbaïdjan et la Géorgie, et d’acteurs non étatiques tels que l’International Centre for Antimicrobial Resistance Solutions a été soulignée. On a insisté sur le renforcement de la collaboration afin de mieux réagir aux risques sanitaires touchant plusieurs domaines.
Cet événement a également été l’occasion d’annoncer une conférence de haut niveau sur « Une seule santé », organisée conjointement par l’OMS/Europe et le ministère danois de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche. Cette conférence aura lieu les 5 et 6 novembre 2025 à UN City, dans le cadre de la présidence danoise du Conseil de l’Union européenne.
L’événement
Le groupe de direction du mécanisme régional de coordination d’« Une seule santé » pour l’Europe se réunira le 11 avril 2025 à UN City (Copenhague). Cette réunion rassemblera les représentants et directeurs régionaux des organisations de la Quadripartite et d’autres partenaires dans le but d’aligner stratégiquement les actions régionales concernant l’approche « Une seule santé » sur les initiatives mondiales, par le biais d’un encadrement. Lors de cette réunion, la présidence sera officiellement transférée de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce qui garantira une poursuite de la collaboration sur les priorités d’« Une seule santé » dans la Région.
Les objectifs de cette réunion sont les suivants :
- présenter les principales réalisations de 2024 et examiner le plan d’activités pour 2025 ;
- conforter le rôle de la Quadripartite et souligner la nécessité d’unifier les efforts pour remédier aux problèmes sanitaires à l’interface homme-animal-environnement dans la Région ;
- prendre connaissance des dernières informations du groupe technique du mécanisme régional de coordination d’« Une seule santé » et de la plateforme régionale des partenaires d’« Une seule santé » ;
- renforcer les partenariats clés, notamment avec l’Union européenne, afin de garantir un soutien indispensable au programme commun d’« Une seule santé ».
Cette réunion sera également l’occasion de souligner l’importance de promouvoir « Une seule santé » en Europe et d’insister sur la mobilisation de toutes les organisations participantes et des États membres en faveur d’« Une seule santé ». La rencontre illustre l’engagement à tirer parti de partenariats solides et à obtenir un soutien politique et financier pour promouvoir « Une seule santé » dans toute l’Europe.
Au sujet du mécanisme régional de coordination d’« Une seule santé »
Le mécanisme régional de coordination d’« Une seule santé » pour l’Europe est un cadre de collaboration établi en avril 2021 pour remédier aux problématiques sanitaires à l’interface homme-animal-environnement. Il consolide la coopération entre les représentations régionales de la FAO, de l’OMS, de l’OMSA et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Ce mécanisme vise à promouvoir « Une seule santé » en Europe et en Asie centrale.