WHO/Grant Aslanov, Pavel Belyayev
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Depuis 60 ans, les preuves du pouvoir transformateur des vaccins

11 décembre 2024
« Durant toute ma carrière, je me suis employée à soigner des enfants et à les protéger contre des maladies infectieuses », déclare la docteure Sofia Alieva. Depuis plus de 60 ans, la docteure Alieva est un pilier du système de santé du Turkménistan et supervise avec dévouement les efforts consentis pour vacciner et prévenir les maladies.

Ayant travaillé pendant plus de 25 ans en tant que spécialiste en chef au département de surveillance épidémiologique du service sanitaire et épidémiologique d’État, au sein du ministère de la Santé et de l’Industrie médicale du Turkménistan, la docteure Alieva a eu un rôle déterminant dans les principaux succès du pays sur le plan de la santé publique. Grâce au travail effectué sous sa direction, le Turkménistan a été déclaré exempt de poliovirus sauvages et s’est vu décerner des certificats confirmant l’élimination du paludisme, de la rougeole et de la rubéole.

« J’ai travaillé au sein du système de santé de la Fédération de Russie, d’Ouzbékistan et, depuis 35 ans, du Turkménistan », explique la docteure Alieva. « J’ai commencé ma carrière en tant que pédiatre d’un district, après avoir obtenu mon diplôme à l’Institut médical d’État du Turkménistan. La prévention des maladies et la promotion de la vaccination des enfants ont toujours fait partie de mon travail ».

Les maladies ravageuses ont fait place à la protection généralisée de la population 

La carrière de la docteure Alieva a débuté à une époque où les vaccins étaient rares. « À cette époque, des maladies infectieuses échappant à tout contrôle emportaient beaucoup d’enfants avant qu’ils n’atteignent l’âge adulte. C’était un temps où les pédiatres comme moi voyaient généralement jusqu’à 30 enfants par jour et travaillaient tard pour lutter contre des maladies telles que la coqueluche, la rougeole et la diphtérie. Parfois, le pire se produisait : les enfants étaient amenés à l’hôpital trop tard et nous ne pouvions plus rien faire pour les aider. »

« L’introduction des vaccins a progressivement changé la donne : nos graphiques ont montré une corrélation directe entre une couverture vaccinale plus étendue et des taux de morbidité et de mortalité plus faibles. »

« Grâce aux efforts soutenus menés en faveur de la vaccination, nous avons éliminé un certain nombre de maladies infectieuses. Aujourd’hui, nous devrions nous réjouir de ne plus être confrontés aux complications des maladies infectieuses, telles que la cécité due à la rougeole, la paralysie causée par la diphtérie et les invalidités provoquées par la poliomyélite, qui occasionnaient des souffrances aux enfants et aux parents tout au long de leur vie, sans parler des taux de mortalité élevés qui ont coûté la vie à de nombreux enfants ».

Lutter contre les réticences d’hier et d’aujourd’hui face à la vaccination

« Plus tard, lorsque j’ai occupé des postes à responsabilité dans le domaine des soins de santé, j’ai reçu des listes de parents qui ne voulaient pas que leurs enfants soient vaccinés. Nous avons formé des groupes de médecins de bonne réputation, généralement 2 ou 3 personnes, pour tenter de convaincre ces parents de changer d’avis. Au cours de nos réunions, nous discutions de diverses maladies infectieuses et des complications graves pouvant résulter de ces infections, telles que la surdité, la cécité, l’encéphalite, la myocardite et une invalidité à vie. En conséquence, un nombre important de parents ont accepté de faire vacciner leurs enfants. »

« Je me souviens du cas d’un père de 3 garçons qui s’opposait catégoriquement à la vaccination. Lorsque nous lui avons rendu visite chez lui, il a même menacé de lâcher ses chiens pour nous chasser. Peu après, tous les membres de sa famille ont attrapé la diphtérie. Un enfant est décédé, un autre est resté handicapé et le troisième s’est rétabli. Lors d’un entretien de suivi à l’hôpital, ce père a déclaré : « Si vous rencontrez une personne qui refuse le vaccin, faites-le moi savoir. Je serai heureux de lui parler des bienfaits de la vaccination ». »

La docteure Alieva souligne le rôle crucial des professionnels de santé dans la promotion de la vaccination. « Les médecins de famille, les pédiatres et le personnel infirmier jouent un rôle essentiel pour éclairer la population au sujet des vaccins et dissiper les idées fausses. Leurs efforts renforcent la confiance dans la vaccination, ce qui permet de lutter contre les maladies à prévention vaccinale et d’éliminer ces dernières. »

Le 50e anniversaire du Programme élargi de vaccination

On célèbre cette année le 50e anniversaire du Programme élargi de vaccination, lancé en 1974. Ce programme est une initiative mondiale visant à renforcer les programmes nationaux de vaccination dans tous les pays et à garantir l’accès à des vaccins salvateurs pour chaque enfant, quels que soient sa situation géographique ou son statut socioéconomique. En l’espace des 50 dernières années, le Programme élargi de vaccination a évolué et permis d’obtenir des résultats remarquables dans de nombreux pays, dont le Turkménistan, transformant ainsi l’architecture mondiale de la santé. 

Ce 50e anniversaire est une étape importante pour célébrer les réalisations de ce programme, souligner son impact et susciter un regain d’efforts pour renforcer les services de vaccination systématique.

Un partenariat avec l’UE

Un projet visant à renforcer ce programme de vaccination, financé conjointement par l’Union européenne et l’OMS, est actuellement mis en œuvre au Turkménistan et dans 4 autres républiques d’Asie centrale : le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Ce projet soutient les ministères de la Santé dans le domaine de la vaccination, de la logistique de la chaîne d’approvisionnement, de l’information et du renforcement des capacités des travailleurs de la santé, ce qui ouvre la voie à une concrétisation des objectifs et cibles du Programme européen pour la vaccination à l’horizon 2030.