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10e Réunion de haut niveau de l’Initiative des petits États (Limassol, Chypre), 2024.
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Les petits pays s’engagent à prendre des mesures pour une meilleure prise en charge du cancer et la mise en place de systèmes de santé résilients face au changement climatique

5 juin 2024
Communiqué de presse
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Les 11 plus petits pays de la Région européenne de l’OMS se sont engagés conjointement à prendre des mesures plus musclées pour améliorer la santé de leur population. Lors de la 10e Réunion de haut niveau de l’Initiative des petits États de l’OMS/Europe, qui s’est tenue à Limassol (Chypre) du 10 au 12 avril 2024, les ministres et hauts responsables d’Andorre, de Chypre, d’Estonie, d’Islande, de Lettonie, du Luxembourg, de Malte, de Monaco, du Monténégro, de Saint-Marin et de Slovénie ont signé la Déclaration de Chypre. Au cours de cette réunion, la Macédoine du Nord est devenue officiellement le 12e État membre de l’Initiative.

La Déclaration de Chypre indique la voie à suivre pour une action conjointe des petits pays face à toute une série de problématiques, dont la prise en charge du cancer, le changement climatique, l’accès aux médicaments et la crise imminente des personnels de santé, autant de dossiers avec lesquels les petits pays se débattent depuis des décennies. La réunion de l’Initiative des petits États a également été l’occasion de montrer les succès remportés dans la mise en œuvre de la « Feuille de route pour améliorer la santé dans les petits États de la Région européenne de l’OMS 2022-2025 », notamment sur le plan des ressources humaines pour la santé, de l’accès aux nouveaux médicaments, et de la santé et du tourisme (qui constitue une source de rentrées indispensable pour nombre des États membres de l’Initiative des petits États).

« Dans cette salle, nous ne sommes pas seulement des ministres de la Santé ; nous sommes aussi des architectes du changement, des défenseurs du progrès, et les gardiens de la santé publique », a déclaré Michael Damianos, le ministre chypriote de la Santé, en accueillant les délégués. « Nous avons le pouvoir de transformer la santé dans nos pays et de montrer le chemin à suivre pour offrir aux générations futures un avenir meilleur, en meilleure santé. »

Une feuille de route pour une meilleure santé

Depuis la création de l’Initiative des petits États en 2013, 6 États membres ont élaboré des stratégies nationales sur les ressources humaines pour la santé et les 5 autres ont intégré les personnels de santé dans leurs stratégies nationales en matière de santé. Dix pays ont rejoint la Plateforme de l’OMS pour l’accès aux nouveaux médicaments en vue de faciliter l’accès des patients à des médicaments efficaces, innovants et coûteux dans la Région, et ce pour un prix abordable et dans le souci de l’équité.

Par la Déclaration de Chypre, les petits États ont réaffirmé leur engagement à rendre leur système de santé résilient au changement climatique, décarboné et durable sur le plan environnemental, et à promouvoir la santé et le bien-être dans le cadre des efforts nationaux et locaux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter au changement climatique. À cette fin, ils élaboreront, d’ici à 2026, des plans d’action nationaux pour la santé et le climat, qui seront intégrés ou non à d’autres politiques, en fonction du contexte et des priorités de chaque pays. 

Le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes ont inévitablement un impact sur le tourisme, dont dépendent de nombreux petits États. Au sein de la Coalition des partenaires pour la santé et le tourisme, coordonnée par l’OMS/Europe et ONU Tourisme, les petits États unissent leurs forces pour donner la priorité à la santé et au bien-être et renforcer la résilience, la sûreté et la sécurité des systèmes de santé dans le cadre du tourisme. La mise en place de systèmes de santé résilients face au climat implique également de renforcer les personnels de santé. 

« Il est impossible de fournir les soins dont nos populations ont besoin sans nos personnels de santé », souligne le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « J’ai bien compris vos préoccupations : les changements démographiques, le vieillissement des populations, la diminution du nombre de jeunes étudiants, l’émigration. Cependant, il est très encourageant de voir les progrès et les bonnes politiques déjà mises en œuvre par les pays de l’Initiative des petits États pour renforcer l’offre de personnels de santé, en conformité avec le cadre d’action de l’OMS. »

L’Initiative des petits États s’agrandit

En outre, l’Initiative des petits États a vu son réseau s’élargir lorsque la Macédoine du Nord est officiellement devenue son 12e État membre. 

« Je suis convaincue que l’adhésion de la République de Macédoine du Nord à l’Initiative des petits États de l’OMS/Europe dynamisera non seulement les efforts de notre pays en matière de soins de santé, mais qu’elle alimentera aussi une quête collective de la couverture sanitaire universelle et de meilleurs résultats pour tous en matière de santé », déclare le docteur Maya Manoleva, vice-ministre de la Santé de Macédoine du Nord.

« Grâce au réseau de l’Initiative des petits États, les petits pays peuvent unir leurs forces et s’exprimer d’une seule voix dans les forums internationaux où l’on élabore les politiques, que celles-ci portent sur le changement climatique, l’accès aux traitements et aux soins contre le cancer, les médicaments, les personnels de santé ou le tourisme », ajoute le docteur Bettina Menne, coordinatrice de l’Initiative des petits États, qui a qualifié cette dernière de « véritable laboratoire pour l’innovation ».

Cette année, la conférence annuelle de l’Initiative des petits États a été organisée conjointement par le ministère chypriote de la Santé et l’OMS/Europe, et accueillie par le gouvernement chypriote. Des ministres et des représentants de 14 petits pays y ont participé (la Barbade et la République de Moldova en tant qu’observatrices). L’Initiative des petits États, organisée par le Bureau européen de l’OMS de l’investissement pour la santé et le développement à Venise (Italie), a vu le jour en 2013. Elle compte désormais 12 pays, pour une population totale de près de 9 millions de personnes.