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Le Groenland en mars 2024.
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Le Groenland remédie à un problème persistant en élaborant des recommandations pour une politique nationale en matière d’alcool

6 juin 2024
Communiqué de presse
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En collaboration avec le Centre de santé publique du Groenland et l’OMS/Europe, le gouvernement du Groenland, connu sous le nom de Naalakkersuisut, a lancé un projet visant à élaborer des recommandations pour une nouvelle politique nationale en matière d’alcool, afin de résoudre un problème de santé publique persistant. 

Lorsqu’elle est correctement formulée et assortie de ressources suffisantes, une politique nationale en matière d’alcool garantit que la consommation d’alcool et ses conséquences reçoivent l’attention nécessaire dans le pays et incite le gouvernement à adopter une stratégie cohérente pour l’élaboration de lois, de règlements et de services contre l’alcool. Au Groenland, la mise en œuvre d’une politique nationale en matière d’alcool qui s’attaque aux dommages considérables et à l’impact sociétal de l’alcool sur les individus, les familles, les communautés et la société dans son ensemble permettrait de fixer des priorités et de prendre des mesures efficaces.

C’est pourquoi le Naalakkersuisut a lancé un processus de collaboration afin de rédiger des recommandations qui constitueront la base d’une politique nationale pluriannuelle en matière d’alcool, fondée sur des données probantes. Cette politique visera à interrompre le cycle de l’héritage social et à protéger la santé et le bien-être des enfants et des jeunes. 

Selon la dernière enquête sur la santé de la population du Groenland (2018-2019), 35 % des jeunes âgés de 15 à 34 ans consomment épisodiquement une quantité massive d’alcool, soit au moins 60 grammes d’alcool pur à au moins une occasion au cours des 30 derniers jours.

« C’est chez les personnes les plus vulnérables que la consommation d’alcool est la plus nocive », déclare le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Les politiques de lutte contre l’alcoolisme, lorsqu’elles sont bien conçues et mises en œuvre, protègent l’ensemble de la population, en particulier les personnes les plus exposées aux risques. Le fait d’avoir entamé l’élaboration de recommandations sur la politique nationale en matière d’alcool est une réalisation importante pour le Groenland, qui promeut la santé et le bien-être pour tous, sans laisser personne de côté. »

Cette initiative fait suite à la résolution FM/2023/67 de l’Inatsisartut (Parlement du Groenland). Cette résolution stipule que l’analyse effectuée doit être axée sur le bien-être des enfants et des jeunes et comprendre une évaluation des ressources humaines et financières nécessaires à la mise en œuvre des recommandations, et que ces dernières doivent être élaborées dans le cadre d’un processus de consultation entre de multiples intervenants. Enfin, la résolution prévoit que les recommandations soient finalisées et diffusées pour le printemps 2025. La formulation de recommandations en vue d’une politique nationale en matière d’alcool marque une étape importante pour le Groenland. Dans le cadre de ce processus, une démarche inclusive et participative sera adoptée, associant des acteurs clés afin de favoriser l’émergence d’un consensus et du sentiment général d’être les maîtres d’œuvre de ce projet. 

« L’objectif est que ces recommandations servent de base à l’élaboration d’une politique nationale visionnaire, efficace et durable en matière d’alcool », déclare Agathe Fontain, ministre de la Santé du Groenland. « J’espère vivement que nous pourrons nous unir autour d’un projet commun pour l’avenir : une population forte dans une société sûre, où aucun enfant ou adulte ne subit les effets néfastes de l’alcool. »

Tout au long de ce processus, l’OMS, par l’intermédiaire de son Bureau régional de l’Europe basé à Copenhague (Danemark), jouera un rôle essentiel, en recommandant des mesures d’un bon rapport coût-efficacité, dont il est prouvé qu’elles permettent de réduire la consommation d’alcool et d’en atténuer l’impact néfaste. 

L’OMS/Europe a fourni des conseils à un certain nombre d’autres gouvernements de la Région européenne de l’OMS (qui couvre 53 États membres d’Europe et d’Asie centrale) pour l’élaboration de politiques nationales en matière d’alcool fondées sur des données probantes, en s’appuyant sur le personnel et les réseaux de l’OMS pour entrer en contact avec des experts de premier plan dans ce domaine.