WHO/Hedinn Halldorsson
Doreen Bartlett 87, Witney, Oxfordshire, UK, is vaccinated for flu and COVID 19
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Vous êtes vulnérable ? Alors, faites-vous vacciner. Protéger les personnes non protégées contre la COVID-19 et la grippe

L’OMS/Europe, la Commission européenne et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies invitent les groupes éligibles à se faire vacciner ou à recevoir une dose de rappel afin de sauver des vies cet automne et cet hiver.

9 octobre 2023
Communiqué de presse
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Copenhague, 9 octobre 2023

Alors que l’automne fera bientôt place à l’hiver, l’OMS/Europe, la Commission européenne et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies délivrent un message à la fois clair et urgent : les personnes qui ne sont pas encore protégées contre la COVID-19 et la grippe saisonnière (notamment les plus vulnérables et les plus à risque) doivent accepter toute offre de vaccination afin de prévenir ou d’atténuer l’impact de ces infections respiratoires circulant de façon concomitante. 
 
L’automne et l’hiver derniers ont été imprévisibles. L’hiver dernier, les effets cumulés de la grippe, de la COVID-19 et du virus respiratoire syncytial (VRS) ont frappé le plus durement les plus jeunes et les plus âgés. Les services de pédiatrie et de soins intensifs ont été mis à rude épreuve, et une surmortalité a été observée. Même si la situation à cet égard semble calme aujourd’hui, nous devons œuvrer ensemble cet automne à la prévention de la surmortalité en protégeant les populations les plus à risque de nos communautés, à savoir les personnes souffrant de comorbidités, les personnes immunodéprimées, les seniors et les femmes enceintes. 

Les groupes vulnérables au centre de l’attention 

Dans le cadre de sa campagne de vaccination automnale et hivernale contre les infections respiratoires, l’OMS/Europe recommande aux pays de rendre la vaccination contre la COVID-19 et antigrippale facilement accessible aux groupes de population présentant un risque plus élevé de maladie grave.
 
Plus de 90 % des décès signalés dus à la COVID-19 surviennent chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. Or, les données transmises à l’OMS/Europe par ses 53 États membres montrent que moins des deux tiers (63 %) de ce groupe ont reçu une première dose de vaccin de rappel contre la COVID-19 et, fait inquiétant, seulement 29 % ont reçu leur deuxième dose. Mais au-delà du nombre total de doses de vaccin contre la COVID-19 inoculées à la population, l’attention doit désormais porter sur le moment où la dernière dose a été administrée, une information qui aidera les pays à mieux mesurer et à mieux sonder la couverture et l’efficacité vaccinales. L’OMS recommande que les groupes prioritaires, notamment les seniors, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes, se voient proposer une dose supplémentaire 6 à 12 mois après la dernière, en fonction de leur niveau de risque. 
 
« La COVID-19 et la grippe restent des maladies graves, en particulier pour les personnes les plus vulnérables, y compris celles qui ne se sont pas fait entièrement vacciner », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Je voudrais insister sur les 3 points suivants. Premièrement, nous disposons de vaccins efficaces reconnus par l’OMS et autorisés au niveau national et, pour les personnes infectées par la COVID-19, d’un traitement performant pour la prise en charge des symptômes. Les pays ne doivent pas retarder l’administration des doses de rappel contre la COVID-19 en attendant d’avoir accès à des vaccins nouveaux ou actualisés, qui pourraient prendre un certain temps avant d’être largement disponibles. Deuxièmement, la surveillance de la COVID-19, notamment la surveillance des eaux usées à des fins de détection du SARS-CoV-2, reste essentielle ; si on ne peut pas suivre le virus, alors on agit pratiquement dans le brouillard. Enfin, nous devons également nous concentrer sur la qualité de l’air intérieur et la ventilation à l’approche des mois les plus froids. Des mesures efficaces à cet égard peuvent grandement contribuer à prévenir les infections et à sauver des vies. » 
 
L’appel à la vaccination s’applique également aux professionnels de santé qui sont plus exposés au risque d’infection, et qui doivent protéger leurs patients. Les professionnels de santé devraient, s’ils ne l’ont pas encore fait, compléter leur série de primovaccination contre la COVID-19 et, s’ils y ont droit, recevoir une dose supplémentaire avant l’hiver. 
 
« La vaccination reste notre meilleur outil contre la grippe et la COVID-19. Il est essentiel que des campagnes de vaccination ciblées soient mises en place pour atteindre les personnes à risque avant la saison hivernale, y compris avec la possibilité de combiner la vaccination avec des doses de rappel contre la COVID-19 », a expliqué Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé et à la Sécurité alimentaire. « Ces dernières années, nous avons vu combien il est important de faciliter l’accès aux services de vaccination, de mobiliser les communautés et de tenir les citoyens informés grâce à des campagnes de communication claire. C’est à nouveau le moment d’unir nos forces pour promouvoir les bénéfices de la vaccination et protéger les plus vulnérables ainsi que nos systèmes de santé. Les cliniciens devraient également être encouragés à envisager le recours précoce aux traitements antiviraux disponibles contre la COVID-19, le VRS et la grippe afin de prévenir les maladies graves. La Commission, suivant la recommandation de l’Agence européenne des médicaments, a récemment autorisé 2 vaccins adaptés contre la COVID-19, ainsi que 2 nouveaux vaccins et 1 médicament pour protéger les très jeunes enfants et les personnes âgées contre le VRS. »

Il existe des mesures simples que nous pouvons tous prendre pour nous protéger et protéger les autres des infections respiratoires cet automne et cet hiver. Il suffit de veiller à une bonne hygiène respiratoire en portant un masque quand on ne se sent pas bien, en toussant dans le pli du coude ou dans un mouchoir, en restant à la maison en cas de maladie et en maintenant une ventilation adéquate dans les espaces clos. Parallèlement à la vaccination, ces mesures peuvent contribuer à limiter les infections et à réduire la charge pesant sur le système de santé cet automne et cet hiver. 

Le renforcement de la surveillance et de la notification va de pair avec la vaccination 

La protection des populations nécessite également une bonne connaissance des virus qui circulent et des lieux de circulation de ces virus. Alors que la Région européenne sort de la phase aiguë de la pandémie, la surveillance a été considérablement réduite. L’OMS/Europe et ses partenaires exhortent les pays d’Europe et d’Asie centrale à renforcer les systèmes de surveillance des virus respiratoires hivernaux, et non à les relâcher, au niveau de la communauté, des soins de santé primaires et des hôpitaux. 
 
« La surveillance et la notification jouent un rôle crucial dans la lutte que nous menons actuellement contre la COVID-19, en particulier pendant la saison hivernale, lorsque d’autres virus respiratoires circulent en même temps. Il est essentiel que tous les pays européens mettent en place des systèmes de surveillance adaptés et performants, car cela permet de disposer d’un ensemble de données solides, indispensables pour améliorer notre efficacité dans la planification et la mise en œuvre de campagnes et de mesures de santé publique », a souligné le docteur Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. 
 
Alors que le nombre de décès imputables à la COVID-19 et de personnes admises dans des unités de soins intensifs a considérablement diminué depuis le pic de la pandémie, les hospitalisations recommencent à augmenter dans certains États membres de la Région européenne, en particulier là où le taux de vaccination reste peu élevé.  
 
Il importe de procéder à un dépistage rapide des cas chez les personnes présentant un risque élevé de maladie grave et d’administrer un traitement, s’il est disponible. Les cliniciens doivent également disposer des outils nécessaires pour envisager l’utilisation précoce des traitements antiviraux disponibles contre la COVID-19, le VRS et la grippe afin d’éviter que la maladie ne s’aggrave. Les hôpitaux devraient planifier l’afflux de cas et le maintien de leurs services en conséquence. 
 
Le risque de COVID-19, de grippe et d’autres infections respiratoires augmentera ces prochains mois dans la Région européenne. Les services de santé déjà mis à rude épreuve et le personnel de santé épuisé seront soumis à une pression accrue. L’approche la plus sage consiste à protéger les personnes les plus vulnérables de la société, tout en évitant que les systèmes de santé ne soient surchargés.