Bien que la COVID-19 ne constitue plus une urgence de santé publique de portée internationale, la maladie continue d’avoir des répercussions sanitaires considérables dans le monde entier. Alors que la pandémie est entrée dans sa quatrième année, il est évident que le virus restera probablement parmi nous encore longtemps, voire pour toujours. Afin de faire face à la situation actuelle et se tourner vers l’avenir, l’OMS/Europe lance son plan de transition pour la COVID-19.
« L’urgence de santé publique internationale est peut-être terminée, mais la pandémie ne l’est certainement pas », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS/Europe. « Alors que notre Région s’efforce de sortir de cette crise, elle est également confrontée à de nouvelles menaces sanitaires, à un moment où nos systèmes de santé doivent faire face à des problèmes croissants de main-d’œuvre ainsi qu’à d’autres défis. »
« En profitant de la dynamique créée depuis 2020, le moment est venu d’investir, de conserver les acquis de la riposte à la pandémie, et d’appliquer les enseignements tirés de cette pandémie et d’autres urgences sanitaires », poursuivi le docteur Kluge. « Ainsi pourrons-nous renforcer la résilience de nos systèmes de santé face aux chocs futurs. »
Passer à l’étape suivante
Plus de 270 millions de personnes ont été infectées par la COVID-19 en Europe et en Asie centrale et, depuis janvier 2020, plus de 2,2 millions de personnes ont succombé à la maladie. Bien que le nombre d’hospitalisations et de décès imputables à la COVID-19 ait considérablement diminué, grâce à l’immunité accrue de la population, des milliers de personnes vulnérables meurent encore chaque semaine en raison de la circulation généralisée et continue du virus. Malgré les progrès accomplis, des inégalités persistent dans la Région européenne de l’OMS, et de vastes lacunes en matière de connaissances doivent encore être comblées.
Le risque d’apparition de nouveaux variants plus transmissibles et/ou plus graves est également bien réel, ce qui rend d’autant plus cruciale la nécessité de continuer à consacrer des ressources à la surveillance.
Entre-temps, les efforts de lutte anti-infectieuse se sont relâchés, même si les conséquences sanitaires à long terme de l’infection et de la réinfection au niveau de l’individu et de la population restent mal comprises.
On estime qu’au moins 17 millions de personnes ont souffert de l’affection post-COVID-19 (COVID longue) au cours des 2 premières années de la pandémie, et que ce nombre a potentiellement doublé pour atteindre plus de 34 millions en 2022.
Alors que la Région entre dans cette nouvelle phase, les pays devront également apprendre à vivre avec le virus en même temps qu’avec d’autres maladies respiratoires, ce qui implique d’intégrer la lutte contre la COVID-19 dans des programmes plus vastes de prévention et de contrôle
À ce titre, l’OMS/Europe mettra en œuvre 13 changements stratégiques dans son approche de la gestion de la COVID-19 dans les 5 sous-systèmes fondamentaux de l’action de l’OMS dans les situations d’urgence.
Le nouveau plan de transition de l’OMS/Europe présente à cette fin un cadre permettant de tirer parti des innovations réalisées durant la pandémie de COVID-19 et d’autres urgences récentes ainsi que des enseignements de ces crises en vue d’élaborer le prochain plan d’action régional quinquennal visant à renforcer la préparation, la riposte et la résilience face aux urgences sanitaires dans la Région européenne de l’OMS 2024-2029, ou « Préparation 2.0 ».
« Cela marque une évolution vers un nouveau paradigme qui vise à doter la Région des capacités et des réseaux nécessaires pour détecter, vérifier et signaler rapidement les menaces sanitaires nouvelles et en évolution, et pour intervenir efficacement lors de situations d’urgence occasionnées par tout type de danger sur la base des principes de solidarité, de transparence et de responsabilité », a déclaré le docteur Gerald Rockenschaub, directeur pour les situations d’urgence régionales à l’OMS/Europe.
Le plan de transition définit la manière dont les activités liées à la COVID-19 devraient être gérées et intégrées dans les 5 composantes essentielles de l’architecture mondiale proposée par l’OMS à l’appui de la préparation, de la riposte et de la résilience face aux urgences sanitaires :
- la surveillance collaborative, notamment le maintien et le renforcement des capacités des laboratoires et l’utilisation d’outils numériques pour collecter et analyser les données sur la COVID-19 ;
- la protection des communautés tout au long du cycle d’urgence afin de leur permettre et de leur donner les moyens de prendre des décisions en connaissance de cause et d’adopter des mesures qui protègent leur santé dans les situations d’urgence ;
- les soins cliniques, qui vont de la formation des personnels de santé de première ligne et de la consolidation des fondements des soins évolutifs et de qualité prodigués en toute sécurité, à la garantie d’un investissement durable dans les services de santé et les systèmes de soins d’urgence ;
- les contre-mesures et moyens de lutte, par exemple en tirant les enseignements de la vaccination contre la COVID-19 et en maintenant le déploiement de ces vaccins dans le cadre plus général des activités de vaccination ;
- la coordination, depuis les plans d’intervention liés à des aléas spécifiques en période de pandémie de COVID-19 et de grippe jusqu’à la planification intégrée en cas de pandémie de virus respiratoire.
Pour ce faire, les États membres doivent investir de manière stratégique et durable dans la préparation aux pandémies, tout en restant vigilants grâce à une double préparation permettant à la fois de contrer les nouvelles menaces sanitaires, et de garantir le maintien et la résilience des services de santé essentiels.
« La fin de l’urgence mondiale suscitée par la pandémie de COVID-19 ne signifie pas qu’il faut fermer boutique et passer à autre chose », a prévenu le docteur Catherine Smallwood, spécialiste principale des situations d’urgence à l’OMS/Europe. « C’est en revanche un appel à l’action pour profiter de cette occasion à bon escient, ne pas galvauder les progrès et les acquis de ces 3 dernières années, mais les pérenniser et en tirer des enseignements afin d’aider la Région européenne à mieux se préparer et à devenir plus résiliente à l’avenir. »