Les, 72 ans, est atteint de polyarthrite rhumatoïde depuis 25 ans. Il s’agit d’une maladie douloureuse qui provoque un gonflement et une raideur des articulations et qui, au fil des ans, a limité la mobilité de Les, y compris sa capacité à conduire.
« Même avant la COVID-19, j’étais assez isolé. L’arthrite affecte mes pieds, mes doigts, mes poignets, mes épaules et mes genoux, si bien que se déplacer peut être vraiment difficile, et il fut un temps où je ne pouvais pas marcher plus de quelques pas sans être à l’agonie. »
Heureusement, Les a été mis sous un nouveau traitement médicamenteux qui l’aide maintenant à lutter contre la maladie et à soulager une partie de la douleur. Mais le fait d’être atteint d’une maladie auto-immune le rend toujours vulnérable à des virus potentiellement mortels, comme celui de la COVID-19.
« Lorsque les restrictions contre la pandémie ont été imposées pour la première fois en mars 2020, mon hôpital m’a dit de m’auto-isoler, c’est-à-dire de ne pas quitter la maison et de n’entrer en contact avec personne en dehors de chez moi. Ce que je n’avais pas réalisé à l’époque, c’est que j’allais devoir m’isoler pendant 2 ans, et que cela ferait peser un énorme fardeau sur ma femme qui a dû s’occuper de toutes les tâches à accomplir à l’extérieur. »
En effet, même l’événement qu’il attendait avec le plus d’impatience, la fête de son 70e anniversaire avec ses amis et sa famille planifiée bien avant l’émergence de la COVID-19 en Europe, a dû être reportée à 2 reprises en raison de la poursuite de la pandémie et de la nécessité de maintenir l’isolement.
« J’ai ressenti un immense soulagement lorsque les vaccins contre la COVID-19 sont devenus disponibles. Ils m’ont non seulement offert une protection contre un virus qui pouvait vraiment me faire du mal, mais, et c’est tout aussi important, ils m’ont donné l’espoir de pouvoir un jour mettre fin à mon isolement. Comme je suis immunodéprimé, j’ai été l’un des premiers à recevoir le vaccin et, à part une petite contusion à l’épaule, je n’ai eu aucun effet secondaire. »
Les est maintenant complètement vacciné et peut enfin s’aventurer hors de chez lui, mais il sait que si les vaccins offrent la meilleure forme de protection contre le virus de la COVID-19, ils ne sont pas infaillibles, comme il l’a récemment découvert à ses dépens.
« La plupart du temps, je porte un masque et j’évite les grandes foules, mais ces dernières semaines, j’ai dû assister aux funérailles d’un ami, avec 50 autres personnes. La plupart des gens ne portaient pas de masque et je me suis senti un peu bête d’en mettre un, mais maintenant je m’en veux de ne pas l’avoir fait », explique Les.
« Le lendemain, j’ai eu de violents maux de tête, j’ai perdu l’appétit et le sens du goût, je me suis senti très faible et j’ai eu des étourdissements. J’ai fait un test de dépistage et j’ai découvert que j’avais la COVID-19. Je me suis senti très mal pendant 2 semaines, et à un moment, j’ai même eu du mal à respirer, ce qui m’a fait très peur. Les vertiges ont persisté pendant 3 semaines, et ce n’est que maintenant que je me sens plus proche de mon état normal. »
« Je m’en veux tellement de ne pas avoir été vigilant cette fois-là. Mais je suis aussi incroyablement reconnaissant d’avoir été vacciné contre la COVID-19 car les conséquences auraient pu être vraiment beaucoup plus graves si je n’avais pas reçu les vaccins », poursuit Les.
Malgré les privations que Les a subies ces 2 dernières années, il est philosophe quant à son expérience. « On est certes déçu quand on ne peut pas partir en vacances et faire la fête, mais ce n’est rien comparé à la mort. »
« L’un de mes plus grands défis pendant la pandémie a été de m’occuper de ma mère âgée qui avait besoin de soins quotidiens pendant la dernière année de sa vie. Je suis tellement reconnaissant que nous ayons réussi à la protéger de la COVID-19 », ajoute-t-il. La mère de Les est décédée paisiblement à l’âge de 97 ans.
Au total, plus de 1,5 milliard de doses de vaccins contre la COVID-19 ont été administrées dans la Région européenne de l’OMS. On sait que des centaines de milliers de vies ont pu ainsi être sauvées.
Malgré le grand nombre de cas de COVID-19 actuellement signalés dans notre Région, l’immunité élevée de la population, due en grande partie au succès des programmes de vaccination, a permis de maintenir les taux d’hospitalisation et de mortalité à un bas niveau.
Il est d’une importance vitale de se faire vacciner contre la COVID-19 et de se faire inoculer une dose de rappel lorsque cela est recommandé, en particulier pour les seniors, les personnes souffrant de problèmes de santé pré-existants ou les personnes immunodéprimées, car la circulation du virus est toujours intense et des vies sont encore perdues inutilement.
L’OMS continue de collaborer avec les pays en vue d’accroître les taux de vaccination, surtout chez les groupes à haut risque de contracter une maladie grave.