« Un accident vasculaire cérébral (AVC) est un événement qui bouleverse l’existence et marque une rupture nette entre la vie d’avant et celle d’après. Tout change – on change, mais on peut s’en sortir et l’emporter », explique Andrea Vianello, aujourd’hui âgé de 63 ans et victime d’un AVC il y a 5 ans.
« Mon AVC m’a empêché de parler. En tant que journaliste, les mots ont toujours été mon étendard, mon identité et l’outil de mon métier. La perte de cette capacité a donc été un coup dur. Au début, je n’arrivais même pas à dire le nom de mes enfants. Puis, grâce à un processus de rééducation long et difficile, et au soutien de ma famille, j’ai réappris à parler et j’ai pu reprendre mes activités professionnelles en moins de 2 ans. »
« Tout le monde n’a pas la même chance que moi. Le matin de mon AVC, tout s’est très bien enchaîné. Ma femme a réagi rapidement en appelant tout de suite les services d’urgence. Les secouristes ont vite reconnu les signes d’un AVC et m’ont transporté d’urgence à l’hôpital le plus proche, où le service des AVC avait déjà été alerté. Les médecins étaient prêts à m’administrer un traitement adapté à mes besoins, et j’ai ensuite bénéficié des services de réadaptation nécessaires. »
La chaîne de survie de l’AVC : « le temps, c’est le cerveau »
L’expérience d’Andrea témoigne de la chaîne de survie en cas d’AVC qui fait référence à tout un ensemble de mesures essentielles à prendre pour garantir un traitement rapide et efficace de l’AVC. Chaque maillon de la chaîne représente une intervention cruciale, sensible au facteur temps et susceptible d’avoir un impact significatif sur l’issue d’un AVC.
Les experts médicaux utilisent l’expression « le temps, c’est le cerveau » pour souligner l’urgence de soigner rapidement les patients afin de rétablir la circulation sanguine dans le cerveau.
« Lors d’un AVC, le temps est essentiel ; chaque seconde compte pour préserver les fonctions cérébrales. Plus le temps passe, plus les cellules cérébrales meurent. Le cerveau, c’est comme une pelouse, sans apport sanguin, il se dessèche. Heureusement, d’autres zones du cerveau peuvent s’adapter et apprendre à assumer de nouvelles tâches », explique Andrea, fort de sa propre expérience et de son rôle de président de l’Association italienne pour la lutte contre les AVC (ALICe).
« Mais les chances de survie et de guérison ne doivent pas être le fruit du hasard. Il importe particulièrement de sensibiliser le public et les responsables de la santé publique aux signes de l’AVC. En outre, il est essentiel de veiller à ce que les unités d’AVC soient accessibles dans tout le pays pour garantir que tous les patients bénéficient des soins dont ils ont besoin. »
Unités d’AVC : équipes multidisciplinaires
Les unités d’AVC sont des services hospitaliers spécialisés dans l’accueil des patients souffrant d’un AVC aigu. Elles sont équipées de lits réservés et procèdent à une surveillance continue. Les unités sont dotées d’équipes pluridisciplinaires qui dispensent un traitement rapide et mettent en place une réadaptation précoce ainsi que des stratégies de prévention secondaire afin d’améliorer les résultats de la guérison et de réduire le risque de récidive.
La création et l’optimisation des unités d’AVC sont juste une étape cruciale. En appliquant des stratégies fondées sur des données probantes dans les systèmes de soins de santé, les pays de la Région européenne de l’OMS peuvent réduire considérablement les taux de mortalité liés aux AVC, et améliorer les résultats à long terme pour les survivants d’un AVC.
Réduction de la mortalité due aux AVC : mesures stratégiques
Prévenir les AVC et limiter autant que possible leur récidive constitue un moyen d’avancer à grands pas vers la réalisation de la cible de l’objectif de développement durable n° 3 qui vise à réduire d’un tiers, d’ici à 2030, la mortalité prématurée due aux principales maladies non transmissibles. Des efforts concertés sont certes nécessaires, mais le retour est considérable, car les AVC sont une cause majeure de décès chez les habitants de la Région.
Au cœur de ces efforts concertés se trouve la lutte contre l’un des principaux facteurs de risque des AVC, à savoir l’hypertension, plus connue sous le nom de « tension artérielle élevée ».
L’hypertension doit impérativement être diagnostiquée et prise en charge à l’aide de protocoles de traitement normalisés et de soins prodigués en équipe dans des unités de soins primaires. En outre, l’amélioration de l’accès aux médicaments essentiels et aux dispositifs médicaux pour les personnes souffrant d’hypertension constitue un objectif essentiel de la prévention des AVC.
Parmi les autres facteurs de risque modifiables, il convient de mentionner le tabagisme, la mauvaise alimentation (riche en sel et en acides gras trans et pauvre en fruits et légumes), la pollution atmosphérique, l’obésité, l’inactivité physique, le diabète, la consommation d’alcool ainsi que la précarité socioéconomique.
Si les AVC sont souvent des événements soudains mettant en jeu le pronostic vital, ils peuvent être prévenus et soignés. L’application de stratégies de prévention adéquates, telles que le dépistage et le traitement de l’hypertension et la prise en compte d’autres facteurs de risque, permettent de les éviter. Pour les victimes d’un AVC, des soins rapides et l’accès à des services de réadaptation peuvent faire toute la différence.