Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série d’histoires et de témoignages en rapport avec une consultation menée par l’OMS avec les États membres en vue de mettre en avant et de comprendre les besoins complexes des personnes atteintes de maladies non transmissibles dans les situations d’urgence, lorsqu’elles sont forcées de fuir de chez elles, ainsi que les soins qui doivent leur être prodigués.
Il y a 7 ans, Mohamed est arrivé en Grèce en provenance d’Halab (Iran). Blessé par une bombe lors d’un conflit, il souffre constamment de la présence de fragments métalliques dans son crâne, sa mâchoire, sa moelle épinière, son bassin et ses jambes. Si Mohamed a été soldat toute sa vie d’adulte, en raison de cette blessure, il ne peut plus servir son pays.
Mohamed s’est donc réfugié en Grèce, et a séjourné au centre d’identification des réfugiés et des migrants de Moria, sur l’île de Lesbos, jusqu’à ce qu’il soit détruit pas un incendie. Il a ensuite été transféré au camp de réfugiés de Schisto, à Athènes, où on lui a diagnostiqué un diabète de type 2 et des douleurs chroniques, ainsi que des problèmes de mobilité, de stress post-traumatique et d’insomnie.
Mohamed dépend des professionnels de santé du camp pour surveiller son taux de glycémie et pour recevoir un traitement à l’insuline ainsi que des médicaments pour soigner ses troubles mentaux. On lui sert des repas spécifiques qui tiennent compte de plusieurs restrictions alimentaires liées à son état de santé.
Le personnel de l’Organisation nationale de la santé publique veille à ce qu’il bénéficie de l’aide dont il a besoin pour soigner ses maladies non transmissibles et se rétablir après plusieurs opérations liées à des blessures. Mohamed possède un numéro temporaire de sécurité sociale. Lorsqu’il doit passer des tests et des examens complémentaires et a besoin de soutien, le personnel de l’Organisation nationale de la santé publique lui fixe des rendez-vous avec des endocrinologues et d’autres professionnels de santé en dehors de la clinique du camp.
Cependant, lorsqu’il doit se faire davantage examiner et nécessite un suivi plus étroit, Mohamed explique que l’accès aux soins de santé est limité en raison des « longues files d’attente et du manque d’interprètes disponibles capables de communiquer avec exactitude l’état de santé du patient ». Il souffre également de problèmes de mobilité qui l’empêchent de bénéficier de procédures de soins de santé externes telles que les examens au scanner et les opérations chirurgicales.