Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série d’histoires et de témoignages en rapport avec une consultation menée par l’OMS avec les États membres en vue de mettre en avant et de comprendre les besoins complexes des personnes atteintes de maladies non transmissibles dans les situations d’urgence, lorsqu’elles sont forcées de fuir de chez elles, ainsi que les soins qui doivent leur être prodigués.
Alors qu’elle était enceinte de son premier enfant, et afin d’échapper à la cruauté de la guerre civile, Salma a fui avec son mari sa ville natale du Soudan du Sud. « Personne ne peut imaginer ce que nous avons vécu là-bas », explique-t-elle. Heureusement, elle a réussi à atteindre la Grèce, bien qu’elle soit sans nouvelles de sa famille depuis.
« Je venais d’accoucher dans une maternité d’Athènes quand les médecins ont découvert une grosseur dans un de mes seins », se souvient-elle. Elle a eu des difficultés à obtenir un diagnostic clair car, comme elle n’avait pas réussi à se procurer un numéro temporaire de sécurité sociale, elle ne pouvait pas faire de biopsie.
Salma raconte comment le personnel de l’Organisation nationale de santé publique travaillant au camp de réfugiés et de migrants de Schisto, à Athènes, a pris contact avec l’organisation non gouvernementale Medical Volunteers International (MVI) et lui a demandé de s’adresser à cette dernière pour réaliser ses examens médicaux. Si on lui a malheureusement diagnostiqué un cancer, elle a pu, avec l’aide de MVI, subir une opération du sein et obtenir un PAMKA (numéro temporaire de sécurité sociale) pour continuer son traitement. Elle est revenue récemment au camp après son dernier traitement de chimiothérapie.
Salma reçoit désormais des médicaments et des compléments alimentaires dans le camp de Schisto, et effectue régulièrement des prises de sang pour vérifier que son taux de globules blancs est conforme aux attentes. Elle passe également une mammographie et une radiographie pulmonaire tous les 6 mois dans le centre de soins où elle a reçu son traitement de chimiothérapie. « Je ne suis pas encore prête à raconter tout ce que j’ai vécu », répond-elle lorsqu’on l’interroge sur la nécessité d’un soutien psychologique. « J’ai eu la chance de bénéficier d’un tel soutien pour tous les défis auxquels j’ai été confrontée », explique-t-elle, tout en soulignant que le chemin vers la guérison est encore long.