Petits héros, grands sourires
En entrant dans un hôpital, beaucoup de personnes s’attendent à être confrontées à des visages tristes et à de mauvaises nouvelles : une santé défaillante, de longues convalescences, des opérations risquées et des épreuves qui affectent toute l’existence. Dans le sud-ouest de Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan, c’est une atmosphère totalement différente qui, contre toute attente, a été créée dans un hôpital pour enfants, où l’on procure de l’enthousiasme et de la joie à ceux qui en ont le plus besoin : aux enfants qui subissent un traitement contre le cancer et à leurs parents.
À l’école Mehrli Maktab, les enfants âgés de 2 à 18 ans s’instruisent dans toute une série de matières, dont l’électronique, les technologies de l’information, la musique, les mathématiques et bien d’autres encore. Située dans le Centre médical scientifique et pratique d’oncologie, d’hématologie et d’immunologie pédiatriques, cette école propose un enseignement de qualité, depuis le niveau préscolaire jusqu’au niveau secondaire, aux enfants qui suivent un traitement de longue durée et ne peuvent pas être scolarisés dans des écoles ou des jardins d’enfants ordinaires. Bien qu’ils luttent contre des maladies potentiellement mortelles, ils nouent des liens d’amitié et découvrent de nouveaux centres d’intérêt. Nombreux sont ceux qui reviennent après leur sortie de l’hôpital pour rattraper le programme et retrouver leurs camarades de classe.
L’école Mehrli Maktab vise la réadaptation et la socialisation complètes des enfants, et fait participer les parents à ce processus. Les élèves, surtout les plus jeunes, sont encouragés à entretenir et à développer leurs capacités physiques et motrices. Très colorée, la salle de classe du jardin d’enfants est une invitation à des activités calmes telles que le dessin et la lecture, mais aussi à la danse et à l’exercice physique pour les enfants qui ont suffisamment d’énergie.
« Pour beaucoup de ces enfants, l’enseignement devient le fil qui les relie au monde qu’ils connaissaient. Ainsi, en ce sens, notre objectif est de réconforter les enfants à travers nos cours, de préserver ce sentiment de normalité », explique Sergey Sharikov, qui dirige le projet « Nous enseignons, ils apprennent » sur les environnements éducatifs pour les enfants soumis à un traitement de longue durée dans des établissements hospitaliers. Les premières écoles d’hôpitaux du projet « Nous enseignons, ils apprennent » ont été créées en Fédération de Russie, et cette initiative a ensuite été introduite au Kirghizistan et en Ouzbékistan.
« Tout le parcours du cancer s’effectue surtout dans le noir, c’est pourquoi nous devons nous rappeler qu’il y a aussi un côté ensoleillé », explique Sergey Sharikov. « L’enthousiasme a un pouvoir réparateur, et c’est ce que nous essayons d’insuffler dans nos écoles. »