Contexte
Le paludisme en chiffres : charge mondiale et régionale
Selon le dernier rapport de l’OMS sur le paludisme dans le monde, on estime à 241 millions le nombre de cas de paludisme et à 627 000 le nombre de décès dus au paludisme dans le monde. Cela représente une augmentation de 14 millions de cas et de 69 000 décès par rapport à l’année précédente. Les deux tiers environ des décès supplémentaires (47 000) sont liés aux perturbations dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme qui ont été observées pendant la pandémie de COVID-19.
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Région africaine de l’OMS
En 2020, la Région africaine de l’OMS comptait pour 95 % des cas de paludisme (228 millions) et 96 % des décès dus à cette maladie (602 000) dans le monde. Cette même année, un peu plus de la moitié de tous les décès palustres dans le monde étaient enregistrés dans quatre pays africains : le Nigéria (31,9 %), la République démocratique du Congo (13,2 %), la République-Unie de Tanzanie (4,1 %) et le Mozambique (3,8 %).
Dans les pays où la transmission du paludisme est modérée ou élevée, les avancées ont stagné depuis 2015 et, en 2020, les perturbations des services de lutte antipaludique pendant la pandémie de COVID-19 se sont également répercutées sur la charge de morbidité dans la Région africaine. Entre 2019 et 2020 :
- le nombre total de cas de paludisme est passé de 213 à 228 millions ;
- le nombre total de décès dus au paludisme est passé de 534 000 à 602 000.
Région de l’Asie du Sud-Est
En 2020, la Région de l’Asie du Sud-Est comptait 9 pays d’endémie palustre qui ont contribué à environ 2 % de la charge palustre mondiale. La plupart des cas dans cette région ont été enregistrés en Inde (83 %).
Ces 20 dernières années, la Région a accompli des progrès remarquables dans la réduction de la charge palustre :
- le nombre total de cas de paludisme a été réduit de 78 %, passant de 22,9 millions à 5 millions ;
- le nombre total de décès dus au paludisme a été réduit de 75 %, passant de 35 000 à 9000.
Aucune augmentation majeure de la charge de morbidité n’y a été observée pendant la pandémie de COVID-19 en 2020.
Pour connaître les dernières tendances dans d’autres régions d’endémie palustre, voir le dossier d’information sur le paludisme dans les Régions préparé par l’OMS sur la base du Rapport 2021 sur le paludisme dans le monde.
Objectifs mondiaux et financement
Il ressort des données et des tendances récentes que deux objectifs intermédiaires majeurs de la Stratégie mondiale de lutte contre le paludisme de l’OMS (consistant à réduire d’au moins 40 %, d’ici à 2020 et par rapport à 2015, l’incidence et les taux de mortalité liée au paludisme au plan mondial) n’ont pas été atteints. Au rythme actuel, il sera également impossible d’atteindre la cible des objectifs de développement durable relative au paludisme, qui consiste à mettre fin à cette maladie, partout dans le monde, d’ici à 2030.
En 2020, les fonds alloués à la lutte contre le paludisme et à son élimination ont atteint 3,3 milliards USD au total, alors que l’on tablait sur 6,8 milliards USD. Les gouvernements des pays d’endémie palustre ont apporté environ un tiers de cette somme, les deux tiers restants provenant de sources internationales.
Des signes d’espoir
Même si les progrès dans la lutte mondiale contre le paludisme ont marqué le pas, un sous-ensemble de pays à faible charge se rapprochent rapidement de l’élimination. Ainsi, en 2020 :
- plus de la moitié (47) de l’ensemble des pays d’endémie palustre comptaient moins de 10 000 cas autochtones de paludisme, contre 26 pays en 2000 ;
- 26 pays ont signalé moins de 100 cas, alors qu’ils n’étaient que 6 en 2000.
Les pays ayant déclaré zéro cas autochtones pendant 3 années consécutives peuvent soumettre à l’OMS une demande de certification officielle de l’élimination du paludisme. En 2021, 2 pays ont été certifiés exempts de paludisme : la Chine et El Salvador. En tout, 40 pays et territoires ont été certifiés.