Journée mondiale sans tabac 2023

Journée mondiale sans tabac 2023

Cultivons des aliments, pas du tabac

World Food Programme/Farm-to-Market-Alliance
World No Tobacco Day 2023: We need food, not tobacco
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Appels à l’action

Gouvernements des pays producteurs de tabac

Les gouvernements devraient accélérer la mise en œuvre des articles 17 et 18 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et des directives pour leur application, qui indiquent comment les gouvernements peuvent aider les cultivateurs en leur fournissant des conseils techniques, et leur donnant accès aux fournitures et aux services nécessaires pour soutenir leur production agricole, en leur fournissant un soutien financier afin qu’ils augmentent leur production d’aliments sains et en favorisant le passage du tabac aux cultures de remplacement. 

  • Mobiliser un appui politique pour les programmes visant à aider les agriculteurs à passer à d’autres moyens de subsistance.
  • Subventionner au départ les fournitures (semences, engrais ou matériel agricole de qualité) afin d’inciter les cultivateurs à réaliser cette transition, jusqu’à ce qu’ils aient les moyens financiers de poursuivre sur cette voie de façon indépendante, sachant en particulier que les fournitures influencent fortement la décision des cultivateurs de nouer des relations contractuelles avec les sociétés qui achètent les feuilles de tabac. 
  • Fournir des services de formation et des conseils techniques en matière agricole et, moyennant un soutien, faciliter l’accès aux fournitures et services nécessaires pour la production agricole et contribuer ainsi à augmenter les revenus. 
  • Instituer des programmes pour mettre en relation les cultivateurs avec les acheteurs de productions saines, résilientes, locales et durables, afin que ces derniers bénéficient d’un marché viable lorsqu’ils abandonnent la culture du tabac.
  • Soutenir le développement de coopératives agricoles pour aider à créer un solide mécanisme d’échange d’informations et de transfert de connaissances et atténuer les risques liés au passage à d’autres cultures.
  • Soutenir des stratégies de diversification centrées sur la demande et conduire des politiques fondées sur la dynamique du marché.
  • Rendre l’industrie du tabac comptable des risques environnementaux et des effets sur la santé de la culture et de la fabrication du tabac.
  • Collaborer avec les ministères de la santé publique et les représentants des administrations locales pour sensibiliser les cultivateurs aux avantages de l’abandon de la culture du tabac et aux solutions de remplacement disponibles.
  • Former des chefs de file qui conduiront le changement dans les communautés.

Pour en savoir plus sur les pratiques des pays dans la mise en œuvre de l’article 17, cliquez ici (en anglais).

 

Les gouvernements des pays qui ne cultivent pas de tabac et importent simplement des feuilles de tabac

Les gouvernements devraient reconnaître la charge supplémentaire qui pèse sur les pays à revenu faible ou intermédiaire qui cultivent du tabac destiné à consommation dans les pays à revenu élevé. Les pays à revenu élevé qui importent du tabac doivent intégrer la lutte antitabac, y compris le développement d’autres moyens de subsistance, dans leurs stratégies de coopération pour le développement. Ils doivent appuyer les initiatives visant à soutenir les sources de revenu de remplacement, qui doivent elles-mêmes être en adéquation avec les autres engagements pris pour la santé, l’environnement et l’économie des pays à revenu faible ou intermédiaire et des pays les moins avancés.

 

Groupes de plaidoyer dans les pays producteurs de tabac

Ces groupes devraient élaborer de bonnes pratiques mondiales et régionales et les diffuser, et mettre en place des programmes d’éducation et des campagnes d’information étayés par des données et des faits afin d’empêcher toute tentative de désinformation des cultivateurs par l’industrie du tabac et de promouvoir les solutions de remplacement disponibles pour eux et les travailleurs du secteur afin de passer à d’autres moyens de subsistance durables. Ils peuvent également sensibiliser les cultivateurs aux conséquences négatives de la culture de tabac sur la santé, l’environnement, la société et l’économie.

Par exemple, dans le cadre de son programme pour une Inde numérique  (villages numériques, centres de services communs, télésanté, éducation numérique, etc.), le gouvernement indien a lancé plusieurs initiatives qui pourraient être mises à profit pour mener des actions d’éducation et de sensibilisation ciblant les cultivateurs de tabac.

 

Responsables de l’action de sensibilisation dans les pays importateurs de tabac

Ces acteurs sont incités à dénoncer leur gouvernement s’il soutient la production de tabac dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ou des pays moins avancés, en particulier des pays qui subissent l’insécurité alimentaire ou contribuent à la crise alimentaire mondiale, et s’il ne respecte pas ses engagements en matière de lutte antitabac, notamment pour ce qui est de promouvoir d’autres moyens de subsistance dans le cadre de la coopération pour le développement.

 

Société civile

Les organisations de la société civile peuvent dénoncer les efforts déployés par l’industrie pour empêcher les cultivateurs de tabac d’adopter de nouvelles sources de revenus et pour se présenter comme des acteurs respectueux de l’environnement.

 

Institutions de microfinance

Les institutions de microfinance peuvent faire en sorte que les programmes de crédit rural profitent aux cultivateurs de tabac qui souhaitent opérer une transition, de sorte qu’ils puissent se procurer les intrants nécessaires pour d’autres cultures.

 

Organismes du système des Nations Unies

Les organismes des Nations Unies devraient agir de concert en vue d’atteindre les cibles et objectifs suivants des ODD : cibles 2.1, 2.2, 2.3 et 2.4 (qui visent à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition), cible 3.a (sur la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac), objectif 13 (sur la lutte contre les changements climatiques) et objectif 17 (tendant à renforcer les partenariats pour le développement durable). Pour cela, il faut mettre en place des écosystèmes de production et de commercialisation des cultures qui encouragent les cultivateurs à passer à d’autres cultures.

 

Acteurs de marché du secteur privé

Les acteurs du secteur privé peuvent aider à rendre le marché plus propice aux cultures de remplacement durables, en prenant des mesures de soutien au profit des agriculteurs qui font le choix de la transition, tout au long de la chaîne de valeur, notamment pour les intrants, la gestion post-récolte et la centralisation et l’écoulement les produits.