Bonjour.
Il s'est maintenant écoulé plus d'un mois depuis que le dernier cas de maladie à virus Ebola a été notifié en RDC. Si cela perdure, l'épidémie sera déclarée terminée dans moins d'un mois.
Nous tenons à remercier tous nos partenaires pour leur solidarité renouvelée au service du peuple congolais ; et je suis particulièrement reconnaissant au Gouvernement et à la population de la République démocratique du Congo.
C'est ce même esprit de solidarité qui doit être au cœur de nos actions pour vaincre la COVID-19.
Plus de 200 000 cas de COVID-19 ont été notifiés à l'OMS, et plus de 8000 personnes ont perdu la vie.
Plus de 80 % de l'ensemble des cas proviennent de deux régions : le Pacifique occidental et l'Europe.
Nous savons que beaucoup de pays sont maintenant confrontés à des épidémies qui s'accélèrent, et qu'ils se sentent dépassés.
Nous vous comprenons. Nous sommes conscients des difficultés considérables auxquelles vous faites face et du fardeau énorme qui pèse sur vous. Nous comprenons les choix déchirants que vous êtes amenés à faire.
Nous comprenons bien que les différents pays et communautés se trouvent dans des situations différentes, avec des niveaux de transmission différents.
Tous les jours, l'OMS s'entretient avec des ministres de la santé, des chefs d'État, des agents de santé, des administrateurs d'hôpitaux, des leaders de l'industrie, des PDG et d'autres, afin de les aider à se préparer et à définir leurs priorités, en fonction de leur situation spécifique.
Ne supposez pas que votre communauté ne sera pas touchée. Préparez-vous comme si elle allait l'être.
Ne supposez pas que vous ne serez pas infecté par le virus. Préparez-vous comme si vous alliez l'être.
Mais il y a de l'espoir. Il y a beaucoup de choses que tous les pays peuvent faire.
Les mesures d’éloignement physique, comme l’annulation d’événements sportifs, de concerts et d'autres grands rassemblements, peuvent aider à ralentir la transmission du virus.
Elles peuvent réduire la charge qui pèse sur le système de santé.
Et elles peuvent rendre les épidémies plus faciles à gérer, en permettant des mesures ciblées et précises.
Mais pour endiguer et maîtriser l'épidémie, les pays doivent isoler, tester, traiter et rechercher les contacts.
S'ils ne le font pas, les chaînes de transmission peuvent se maintenir à un faible niveau, puis resurgir une fois que les mesures d'éloignement physique sont levées.
L'OMS continue de recommander de faire en sorte que l'isolement, le dépistage et le traitement de chaque cas suspect, et la recherche de chaque contact, soient le pilier de la riposte dans chaque pays. C'est le meilleur espoir d'éviter une transmission communautaire généralisée.
La plupart des pays qui recensent des cas sporadiques ou des groupes de cas sont encore en position de le faire.
De nombreux pays écoutent notre appel et trouvent des solutions pour pouvoir mieux mettre en œuvre l'ensemble des mesures qui ont permis d'inverser la tendance dans plusieurs pays.
Mais nous savons que certains pays connaissent une épidémie particulièrement forte avec une transmission communautaire étendue.
Nous mesurons l'effort nécessaire pour enrayer la transmission en pareilles circonstances. Mais on peut y arriver.
Il y a un mois, la République de Corée a été confrontée à une accélération de la transmission communautaire. Pourtant, elle n'a pas capitulé.
Elle a sensibilisé, responsabilisé et engagé les communautés ;
Elle a mis au point une stratégie de dépistage novatrice et a augmenté la capacité de ses laboratoires ;
Elle a rationalisé l'usage des masques ;
Elle a procédé à un dépistage et à une recherche des contacts exhaustifs dans des zones choisies ;
Et elle a isolé les cas suspects dans des installations désignées plutôt que dans les hôpitaux ou à domicile.
À la suite de cela, le nombre de cas a diminué pendant des semaines. Au plus fort de l'épidémie, il y avait plus de 800 cas, et hier mardi, seuls 90 cas ont été signalés.
L’OMS travaille en solidarité avec d’autres pays dans lesquels il y a une transmission communautaire pour appliquer les leçons apprises en Corée et ailleurs, et les adapter au contexte local.
De même, l'OMS continue de recommander que dans la mesure du possible, les cas bénins confirmés soient isolés dans les établissements de santé, où des professionnels qualifiés peuvent assurer une bonne prise en charge médicale, et prendre les bonnes mesures pour éviter la progression des symptômes et une transmission ultérieure.
Si cela n'est pas possible, les pays peuvent utiliser les installations communautaires pour isoler et prendre soin des cas bénins, et les orienter rapidement si nécessaire vers une prise en charge spécialisée.
Si les établissements de santé présentent le risque d'être surchargés, les personnes présentant des symptômes bénins peuvent être soignées à domicile.
Bien que cette situation ne soit pas idéale, l'OMS a publié des conseils sur son site Web pour que les soins à domicile puissent être dispensés dans les meilleures conditions de sécurité possible.
L'OMS continue d'appeler tous les pays à mettre en œuvre une approche globale, dans le but de ralentir la transmission et d'aplatir la courbe.
Cette approche permet de sauver des vies et de gagner du temps pour la mise au point de vaccins et de traitements.
Comme vous le savez, le premier essai d’un vaccin a débuté, 60 jours à peine après que la Chine a partagé la séquence génétique du virus. C'est une réalisation incroyable.
Nous félicitons les chercheurs du monde entier qui ont uni leurs efforts pour évaluer systématiquement les thérapies expérimentales.
De multiples petits essais utilisant des méthodologies différentes pourraient ne pas nous apporter les preuves claires et solides dont nous avons besoin pour savoir quels sont les traitements qui contribuent à sauver des vies.
L'OMS et ses partenaires organisent donc dans de nombreux pays une étude dans laquelle certains de ces traitements non testés sont comparés les uns aux autres.
Cette vaste étude internationale est conçue pour produire les données fiables dont nous avons besoin, afin de nous montrer quels sont les traitements les plus efficaces.
Nous appelé cette étude l’essai SOLIDARITY, l’essai clinique « de la solidarité ».
L'essai SOLIDARITY prévoit des procédures simplifiées pour permettre aux hôpitaux même surchargés de participer.
De nombreux pays ont déjà confirmé qu'ils se joindront à l'essai SOLIDARITY : l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Bahreïn, le Canada, l'Espagne, la France, l'Iran, la Norvège, la Suisse et la Thaïlande. Et j'espère que beaucoup d'autres les rejoindront.
Je continue à être impressionné par les nombreuses manifestations de solidarité qui ont lieu dans le monde entier.
Le Fonds de solidarité pour la riposte à la COVID-19 a maintenant recueilli plus de US $43 millions auprès de plus de 173 000 personnes et organisations, quelques jours après son lancement. Je voudrais tout spécialement remercier la FIFA pour sa contribution de US $10 millions.
Tous ces efforts et d’autres me donnent l’espoir qu’ensemble, nous pouvons et nous allons l'emporter.
Ce virus constitue pour nous une menace sans précédent. Mais c’est aussi une occasion sans précédent de nous rassembler contre un ennemi commun, un ennemi de l’humanité.
Je vous remercie.