Bonjour, bon après-midi ou bonsoir.‎

Il semble que presque chaque jour soit placé sous le signe d’un sinistre ‎record.‎

Hier, plus de 183 000 nouveaux cas de COVID-19 ont été notifiés à ‎l’OMS – de loin le chiffre le plus élevé en un seul jour jusqu’à présent. ‎

Plus de 8,8 millions de cas ont désormais été notifiés à l’OMS et la ‎maladie a coûté la vie à plus de 465 000 personnes.‎

Certains pays continuent d’enregistrer une augmentation rapide du ‎nombre de cas et de décès.‎

Des pays qui étaient parvenus à enrayer la transmission constatent ‎maintenant que le nombre de cas repart à la hausse à mesure que les ‎sociétés et les économies rouvrent.‎

Tous les pays doivent trouver un équilibre subtil entre protéger leur ‎population et veiller à limiter autant que possible les dommages ‎économiques et sociaux.‎

Il ne s’agit pas de choisir entre vies et moyens de subsistance. Les pays ‎peuvent assurer les deux.‎

Nous exhortons les pays à faire preuve de prudence et de créativité ‎pour trouver des solutions qui permettent aux gens de rester à l’abri du ‎danger tout en menant leur vie.‎

Nous continuons d’encourager vivement tous les pays à redoubler ‎d’efforts pour appliquer les mesures fondamentales de santé publique ‎dont nous savons qu’elles fonctionnent.‎

Trouver et tester les cas suspects fonctionnent.‎

Isoler et prendre en charge les malades fonctionnent. ‎

Rechercher les contacts et les mettre en quarantaine fonctionnent.‎

Enfin, protéger les agents de santé fonctionne.‎

Cela dit, ces mesures ne peuvent être efficaces que si chacune et ‎chacun à titre individuel prend les précautions dont nous savons ‎qu’elles fonctionnent pour se protéger et protéger les autres.‎

Maintenir la distance physique.‎

Continuer de se laver les mains.‎

Et porter un masque lorsqu’il le faut. ‎

Tout comme nous faisons ce que nous savons qui fonctionne pour ‎éviter de propager la maladie, nous en apprenons également ‎davantage sur la façon de soigner les malades.‎

Bien qu’il s’agisse toujours de données préliminaires, les conclusions ‎récentes selon lesquelles un stéroïde, la dexaméthasone, pourrait ‎sauver des vies parmi les patients gravement atteints nous ont donné ‎un motif de réjouissance plus que bienvenu. ‎

La prochaine difficulté consistera à accroître la production de ‎dexaméthasone et à la distribuer rapidement et de façon équitable ‎partout dans le monde et se concentrant sur les endroits où les besoins ‎sont les plus grands. ‎

La demande a déjà bondi après la publication des résultats de l’essai ‎britannique faisant état des avantages manifestes de la ‎dexaméthasone. ‎
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Heureusement, il s’agit d’un médicament bon marché qui compte de ‎nombreux fabricants dans le monde. Nous avons confiance dans leur ‎capacité à accélérer la production. ‎

Guidés par un esprit de solidarité, les pays doivent travailler ensemble ‎pour veiller à ce que les approvisionnements aillent en priorités à ceux ‎d’entre eux qui comptent le plus grand nombre de patients gravement ‎atteints et que le médicament reste disponible pour traiter d’autres ‎affections pour lesquelles il est nécessaire.‎

La transparence et un suivi constant seront essentiels pour veiller à ce ‎que ce soient les besoins, et non les moyens, qui dictent les ‎approvisionnements. ‎

Il importe également de vérifier que les fournisseurs peuvent garantir ‎la qualité, car le risque est grand de voir la mise sur le marché de ‎produits de qualité inférieure ou falsifiés.‎

L’OMS insiste sur le fait que la dexaméthasone ne devrait être ‎administrée qu’aux patients souffrant d’une forme grave ou critique de ‎la maladie et sous surveillance médicale étroite.‎

Rien ne prouve que ce médicament agisse pour les patients ayant une ‎forme bénigne de la maladie ou en prévention, et il pourrait même être ‎nuisible. ‎

L’OMS continue aussi de soutenir les pays par la fourniture essentielle ‎d’équipements de protection individuelle et de produits de diagnostic ‎pour les laboratoires. ‎

L’une des solutions que nous proposons est le Portail ‎d’approvisionnement pour la COVID-19, une plateforme en ligne par ‎laquelle les pays qui ont besoin de fournitures peuvent envoyer des ‎demandes.‎

À ce jour, 48 pays ont fait des demandes de fourniture pour une valeur ‎de 92 millions de dollars des États-Unis.‎

L’OMS est en train d’expédier plus de 140 millions d’articles ‎d’équipement de protection individuelle vers plus de 135 pays, ‎‎14 000 concentrateurs d’oxygène et des millions de tests.‎

Parallèlement à cela, l’OMS collabore également avec les pays pour ‎maintenir les services de santé essentiels.‎

Ainsi, l’OMS vient d’interroger les pays afin d’évaluer l’incidence de la ‎pandémie sur les services de santé essentiels.‎

Sur les 82 pays qui ont répondu jusqu’à présent, plus de la moitié ont ‎limité ou suspendu au moins une plateforme de prestation de service, ‎comme les services ambulatoires, les hospitalisations ou les soins de ‎santé communautaires.‎

Près des trois quarts des pays ont indiqué que les soins dentaires et les ‎services de réadaptation avaient été partiellement ou totalement ‎interrompus.‎

Environ les deux tiers des pays ont fait état de perturbations dans les ‎services de vaccination systématique, de diagnostic et de traitement ‎des maladies non transmissibles, ou encore de planification familiale et ‎de contraception.‎

Plus de la moitié des pays ont signalé des perturbations pour les ‎services concernant les troubles mentaux, les soins prénatals, le ‎diagnostic et le traitement du cancer, ou les enfants malades. ‎

Les pays mettent en place diverses stratégies pour faire face à ces ‎perturbations, comme le triage, la télémédecine ou le renvoi des ‎patients vers d’autres établissements de santé.‎

Pourtant, ces perturbations auront des conséquences qui se feront ‎sentir pendant de nombreuses années. ‎

Le monde apprend à ses dépens que la santé n’est pas un luxe, mais ‎bien la pierre angulaire de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité. ‎

Voilà pourquoi il est essentiel non seulement que les pays apportent ‎une riposte dans l’urgence à la pandémie, mais également qu’ils ‎investissent dans des systèmes de santé solides à l’échelle nationale et ‎dans la sécurité sanitaire au niveau mondial. ‎

L’année dernière, les dirigeants mondiaux se sont réunis à l’occasion de ‎l’Assemblée générale des Nations Unies à New York pour adopter une ‎déclaration politique qui fera date sur la couverture sanitaire ‎universelle.‎

Maintenant plus que jamais, tous les pays doivent faire de cette ‎couverture sanitaire universelle une priorité. ‎

La question n’est pas de savoir si les pays peuvent se permettre de faire ‎cela, mais bien s’ils peuvent se permettre de ne pas le faire.‎

Merci.‎