Excellences, Madame le Ministre Li Bin, Mesdames et Messieurs les dirigeants de province, Mesdames et Messieurs les directeurs généraux des services provinciaux de santé et de planification familiale, Mesdames et Messieurs,

Aux yeux du monde, la Chine passe de plus en plus pour un modèle de développement à de nombreux égards.

La deuxième économie du monde s’est développée rapidement mais de manière solide. La Chine n’a ouvert ses marchés au libre-échange qu’une fois son économie parvenue à maturité et concurrentielle au niveau international. Les pays à l’économie fragile qui envisagent de conclure des accords de commerce devraient s’inspirer de son expérience.

Grâce à une croissance économique soutenue, le pays le plus peuplé du monde a réussi à sortir des millions de personnes de la pauvreté. Si l’objectif du Millénaire pour le développement consistant à réduire la pauvreté a pu être atteint, c’est en grande partie grâce à l’avancée de la Chine.

S’agissant de réduire les menaces pour la santé, la Chine a obtenu quelques résultats remarquables par le passé.

En mobilisant médecins, médecins aux pieds nus, tradipraticiens, inspecteurs sanitaires et personnel médical dans les usines, ce pays pourtant très étendu et densément peuplé a éradiqué la variole une vingtaine d’année avant le reste du monde. Au cours des 3 années ayant précédé le dernier cas qu’elle a enregistré, la Chine a administré le vaccin antivariolique à plus de 500 millions de personnes.

Cette victoire a valu à ce pays une réputation à l’OMS qui persiste aujourd’hui: la Chine peut réussir tout ce qu’elle décide d’entreprendre.

En l’espace d’une décennie, d’abord très critiquée pour son action au début de l’épidémie de SRAS en 2003, la Chine s’est attiré la reconnaissance de la communauté internationale pour l’excellente manière dont elle a fait face à l’émergence du virus de la grippe aviaire H7N9.

Ayant mis en place le plus grand système électronique de veille sanitaire en temps réel au monde, la Chine a fourni un modèle de notification immédiate, transparente et complète. Vos scientifiques et épidémiologistes ont sans tarder publié des articles dans les revues médicales les plus prestigieuses du monde, montrant ainsi que le pays avait un potentiel de recherche de tout premier plan.

De même, la réaction des pouvoirs publics au scandale des vaccins dans la province du Shandong a été rapide et radicale. L’affaire était pourtant de vaste envergure, 2 millions de doses de vaccins mal conservés ayant été administrées aux enfants et aux adultes.

Un mois après que l’affaire eut éclaté, le Conseil d’État a réformé la loi sur la circulation des vaccins et la vaccination pour remédier aux causes immédiates et profondes du scandale. Les autorités sanitaires ont également pris des mesures pour regagner la confiance du public et l’amener à considérer de nouveau les vaccins comme sûrs et conférant une protection indispensable.

La Chine accorde beaucoup d’importance à la stabilité sociale et comprend que des services sociaux qui ne laissent personne de côté, pour ce qui concerne la santé également, contribuent à la cohésion et à la stabilité sociales.

Ces 10 dernières années, la Chine a entrepris la plus grande réforme du système de santé jamais vue dans le monde, avec pour objectif d’étendre les services de santé au-delà des centres urbains prospères.

Au début du siècle, moins d’un tiers de la population chinoise bénéficiait d’une assurance-maladie. Aujourd’hui, la proportion avoisine 100%. Cette égalité d’accès aux services de santé est à la base de l’harmonie sociale.

En substance, la Chine a créé pour son immense population un filet de sécurité grâce auquel elle ne risque plus d’être appauvrie par les dépenses de santé. Cette protection contribue énormément à l’avènement d’une société juste et prospère.

Mesdames et Messieurs,

La Chine jouit d’un statut spécial du fait de sa contribution au développement sanitaire international. Ce que le pays réussit bien à l’échelle nationale revêt un prestige particulier une fois exporté.

Pour la plupart des pays en développement, la Chine est un compagnon de route qui, il n’y a pas si longtemps, a rencontré et surmonté des difficultés semblables aux leurs sur la voie du développement. Cette expérience commune crée des affinités que n’ont pas toujours les partenaires de développement aisés.

Il y a plusieurs siècles, le savoir de la médecine traditionnelle chinoise était colporté le long des routes de la soie depuis la Chine jusqu’en Inde, au Moyen-Orient et en Europe. Aujourd’hui, l’initiative «Une ceinture, une route», qui est un instrument moderne de diplomatie économique, perpétue cette tradition.

Stratégie de développement bien spécifique, cette initiative favorise la coopération internationale dans l’esprit de la Route de la soie, un esprit de paix et de coopération, d’ouverture et de diversité, d’enrichissement et d’avantages mutuels.

Dans le domaine de la santé, l’initiative peut, à mon avis, ouvrir des perspectives de coopération allant bien au-delà des questions de sécurité sanitaire dont elle s’occupe actuellement, surtout pour des maladies comme les cardiopathies, le diabète et le cancer sur lesquelles les politiques commerciales et économiques peuvent avoir une grande influence.

Dès 1963, les équipes médicales chinoises en Afrique sont devenues une référence internationale en matière de services de santé périphériques et ont fini par englober la construction et la mise à disposition gratuites de centaines d’hôpitaux et de dispensaires, désormais présents un peu partout en Afrique subsaharienne.

Certains critiques prétendent que cette assistance est en grande partie destinée à obtenir les ressources naturelles dont l’économie chinoise a besoin, mais des études indépendantes ont montré qu’il n’y avait pas de lien entre l’aide apportée aux pays et le flux de ressources naturelles.

En 1978, la formule des médecins aux pieds nus pour enseigner les soins de base à la population locale a inspiré le mouvement des soins de santé primaires lancé dans la Déclaration d’Alma-Ata, qui est devenu l’insigne de nombreuses activités de l’OMS.

La contribution de la Chine à la sécurité sanitaire mondiale a retenu l’attention de l’opinion internationale pendant la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, les équipes médicales chinoises ayant été parmi les premières à répondre courageusement à mon appel pour apporter une assistance clinique sur le terrain dans des conditions extrêmement dangereuses.

Pour mettre à disposition des équipes médicales bien formées et autosuffisantes, la Chine s’est appuyée sur son expérience longue de plusieurs dizaines d’années en Afrique subsaharienne, où les équipes médicales avaient apporté leurs propres fournitures, médicaments et matériel.

Dernièrement, l’OMS a évalué les compétences d’une équipe médicale d’urgence de l’hôpital de Shanghai Est et certifié qu’elles étaient conformes aux normes internationales.

L’équipe de Shanghai est maintenant considérée par l’OMS comme faisant partie des renforts d’urgence mobilisables en cas de flambée épidémique d’ampleur régionale ou mondiale.

Forte de ces réalisations et de ses propres avancées au niveau national, la Chine a occupé à deux reprises le devant de la scène l’année dernière dans le cadre du programme mondial de développement.

À l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015, le Président chinois Xi Jinping a annoncé la création d’un fonds de US $2 milliards, qui sera porté à US $12 milliards d’ici 2030, pour soutenir les pays les moins avancés au titre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le Président a également annoncé que la Chine annulerait la dette des pays les plus démunis et lancerait 600 projets spéciaux pour résorber la pauvreté, améliorer l’éducation et dispenser des soins de santé de meilleure qualité.

Comme beaucoup l’ont constaté, la Chine a joué un rôle moteur décisif dans l’accord trouvé à la Conférence de Paris sur le changement climatique en décembre de l’année dernière.

La pollution atmosphérique est un problème de santé majeur en Chine. Plus de 60% de son énergie est encore produite avec du charbon, surtout dans le pôle industriel du pays, et c’est le plus gros émetteur de dioxyde de carbone au monde. L’engagement de la Chine à diminuer ses émissions a considérablement facilité les négociations.

Le gouvernement a pris un certain nombre de mesures, notamment l’instauration d’une surveillance automatique de la pollution en temps réel, assortie d’un système d’alerte, et a investi massivement pour passer à l’énergie nucléaire, solaire et éolienne, conformément aux engagements pris dans l’Accord de Paris.

Les gouverneurs de province peuvent contribuer à déplacer les centrales à charbon et les usines de ciment en dehors des centres urbains.

Si tous les pays s’acquittaient avec autant de sérieux et de dynamisme de leur obligation d’atténuer le changement climatique, nous pourrions réellement sauver la planète et son climat.

Cette année a marqué un nouveau tournant dans l’histoire de la réforme de la santé. En août dernier, la santé est devenue une priorité nationale déclarée suite à l’approbation, par le Comité central chinois, du programme pour une Chine en bonne santé à l’horizon 2030.

Le Président Xi Jinping a souligné dans son discours à la conférence nationale sur la santé que si la santé n’est pas universelle, il ne peut y avoir de société aisée à tous points de vue. Le Président a placé la santé au centre de tout l’appareil d’élaboration des politiques du pays, faisant de l’intégration de la santé dans toutes les politiques une politique officielle du gouvernement.

Dans son discours, M. Xi a également souligné la nécessité d’instaurer un système d’évaluation des effets sur la santé de tous les plans et politiques de développement socioéconomique et des grands projets.

Il est très rare que le pouvoir politique de la santé soit ainsi officiellement reconnu, ce qui augure bien du leadership de la Chine, au niveau national et à l’étranger.

Mais, comme dans toutes les régions du monde, de nouvelles menaces redoutables ont fait leur apparition en Chine. Les difficultés qu’elles entraînent et leur coût pour la santé et la société sont d’une telle ampleur qu’ils risquent d’arrêter les progrès voire d’annihiler ceux accomplis récemment, ici dans le pays et ailleurs dans le monde.

Mesdames et Messieurs,

Des changements planétaires sont en train de se produire à une allure sans précédent qui font peser une lourde menace sur la santé. Dans l’ensemble du monde, 800 millions de personnes souffrent de faim chronique tandis que dans certains pays, plus de 70% de la population adulte est obèse ou en surpoids.

L’obésité est en augmentation partout, mais l’épidémiologie diffère selon l’ancienneté de l’épidémie. En Amérique du Nord et en Europe, l’obésité est plus répandue chez les groupes à bas revenu, qui habitent souvent dans des zones urbaines où l’offre alimentaire est réduite et où les fast foods sont nombreux.

Dans les pays touchés plus récemment par l’épidémie d’obésité, comme ceux de la région Asie-Pacifique, celle-ci s’observe d’abord dans les milieux urbains aisés puis, dans un deuxième temps, dans les milieux ruraux défavorisés et les bidonvilles.

En Chine, où l’abondance a succédé à des décennies de pénurie alimentaire, la prévalence de l’obésité et du surpoids a plus que doublé pendant les dernières décennies du XXe siècle et l’on est passé de la famine à la surconsommation en moins d’une génération.

L’augmentation de la masse corporelle dans l’ensemble de la population est un signal d’alarme. À la longue, les problèmes finissent par survenir sous la forme de maladies chroniques liées au mode de vie, dont les cardiopathies, le diabète et certains cancers dus à l’alimentation.

La croissance économique et la modernisation, habituellement associées à une amélioration des indices sanitaires, ouvrent en fait tout grand les portes à la commercialisation mondialisée de produits nocifs comme le tabac, l’alcool, les aliments très transformés et les boissons artificiellement sucrées.

Si la migration rapide des campagnes vers les villes partout dans le monde présente de nombreux avantages, elle accélère aussi le passage d’un mode de vie actif à la sédentarité.

Pour la première fois de l’histoire, cette prospérité advenue rapidement nuit à la santé de beaucoup de personnes pauvres auparavant. C’est ce qui se passe dans les pays qui ont peu de ressources et où le système de santé manque de moyens pour faire face. Si les tendances actuelles se maintiennent, une maladie coûteuse comme le diabète, qui va de pair avec l’épidémie d’obésité, risque d’engloutir les gains du développement économique.

La région Asie-Pacifique est généralement considérée comme l’épicentre de l’épidémie de diabète. Dans les pays de cette région, la maladie se déclare plus tôt, elle revêt une forme plus grave et les malades meurent plus jeunes que les diabétiques des pays riches.

Dans certains des pays les plus peuplés d’Asie, notamment en Chine et en Inde, une génération qui a grandi en milieu rural pauvre, ayant trop peu à manger et astreinte à des travaux manuels pénibles, vit aujourd’hui dans des barres d’immeubles, occupe des emplois sédentaires, possède des voitures bon marché et cède à la facilité d’un environnement alimentaire riche en calories bon marché.

En partie à cause de ces changements, des millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté pour venir grossir une classe moyenne en pleine expansion sont maintenant en butte aux maladies chroniques et à leur cortège de complications coûteuses. Avec 12% de la population adulte aujourd’hui touchée, la Chine connaît la plus grande épidémie de diabète du monde, qui continue de croître à un rythme effrayant.

D’après les données de l’OMS, la prévalence du diabète, des cardiopathies et du cancer dans la population chinoise a été multipliée par plus de neuf en l’espace d’une seule génération, beaucoup plus vite que dans le reste du monde.

Cette situation alarmante résulte pour une large part de l’abandon de l’alimentation traditionnelle pour un régime à l’occidentale, riche en graisses, en sucre et en sel, du vieillissement de la population et d’une plus grande consommation d’alcool et de tabac.

La montée des maladies non transmissibles est lourde de conséquences. C’est un bouleversement qui exige de revoir complètement notre conception de la santé publique.

La plupart des systèmes de santé des pays développés ont été conçus pour prendre en charge des événements ponctuels, accouchements ou infections aiguës, par exemple. Ils n’ont pas été conçus pour la prise en charge à long terme des maladies chroniques et de leurs complications, qui nécessitent une médication coûteuse et des interventions en milieu hospitalier.

La santé publique ne doit plus être axée sur les services curatifs mais sur la prévention, non plus sur la prise en charge à court terme mais sur la prise en charge à long terme, moins s’occuper des naissances et de l’administration des vaccins et d’antibiotiques que de faire évoluer les comportements et ne plus agir seule mais de concert avec tout un ensemble de secteurs et de partenaires.

Constituer un réservoir de médecins généralistes qualifiés et motivés est l’une des solutions les plus avisées pour faire face à cette évolution. Les généralistes assurent des services aussi bien préventifs que curatifs. Ils sont aussi les mieux à même de repérer une maladie de bonne heure, avant que n’apparaissent des complications nécessitant des traitements coûteux et des hospitalisations prolongées.

Les généralistes ont une fonction de triage: ils peuvent éviter que les patients atteints d’affections relativement mineures ne surchargent les services d’urgence. Ils savent que les maladies et pathologies ont des causes sociales aussi bien que médicales, ce qui leur donne un gros avantage au regard de la prévention primaire et de la satisfaction des patients. Ce sont eux les mieux placés pour dispenser des soins réellement centrés sur la personne.

Beaucoup d’observateurs extérieurs curieux des réformes ambitieuses de la Chine ont constaté que le manque de médecins généralistes qualifiés était le plus gros problème empêchant de réduire le recours excessif aux soins hospitaliers.

Les administrateurs sanitaires des provinces peuvent contribuer de façon déterminante à l’affectation des ressources. Il sera beaucoup plus rentable, et les retombées seront bien plus vastes, d’investir dans les soins de santé primaires que dans la construction de nouveaux hôpitaux et centres de santé.

Le coût de ces maladies liées au mode de vie est colossal. La prévention est de loin la meilleure solution, mais elle pose d’importantes difficultés pour au moins deux raisons.

Premièrement, les causes profondes des maladies chroniques relèvent de secteurs autres que celui de la santé. Le secteur de la santé fait les frais de ces maladies mais n’a guère d’influence sur leurs facteurs de risque. Deuxièmement, des acteurs économiques puissants comme les industries du tabac, de l’alcool et de l’agro-alimentaire sont les moteurs de la mondialisation des modes de vie qui nuisent à la santé. Or le pouvoir économique se transforme facilement en pouvoir politique.

En se servant de l’instrument juridique que leur fournit la Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, les responsables gouvernementaux, au niveau provincial aussi, peuvent mettre en place une législation qui réduit sensiblement la consommation de tabac. De très nombreux exemples en attestent.

Les politiques de lutte antitabac de la ville de Beijing sont parmi les plus strictes du monde. Shanghai vient d’interdire de fumer dans les terminaux de son aéroport et dans les gares ferroviaires. Le corps législatif de la municipalité est en train d’envisager des règles plus strictes qui étendraient l’interdiction de fumer à tous les espaces publics fermés.

Si les villes de Beijing et de Shanghai peuvent le faire, avec le soutien de l’opinion publique, les responsables sanitaires des provinces le peuvent aussi.

Malheureusement, l’industrie du tabac met tout en œuvre pour fragiliser ces lois extrêmement positives. Elle cherche à affaiblir le projet de loi nationale antitabac actuellement en cours d’élaboration en Chine.

Ne laissez pas un secteur connu pour ses pratiques sans scrupules priver les Chinois de ces progrès importants pour leur santé. La protection de la santé publique doit passer avant les bénéfices commerciaux. Un décès lié au tabagisme est un décès entièrement évitable.

Mesdames et Messieurs,

Dans un monde plein d’incertitudes, les considérations économiques, commerciales et sectorielles peuvent prendre le pas sur les priorités nationales et internationales et primer les intérêts de la santé publique.

Une autre tendance réclame une attention particulière. La croissance économique et une prospérité grandissante s’accompagnent presque toujours d’une hausse de la demande de viande et de produits laitiers.

Le système alimentaire mondial, qui s’est industrialisé pendant les dernières décennies du siècle dernier, a imposé le modèle des fermes usines, où un très grand nombre de porcs, de bovins et de volailles vivent entassés dans des conditions insalubres.

En Chine, par exemple, il existe maintenant de gigantesques fermes usines capables d’élever plus d’un million de porcs chaque année. Le système d’engraissement dans des espaces confinés répond à la demande de viande bon marché en grande quantité, mais le coût est énorme.

Ce système n’est pas écologiquement viable. Ces fermes polluent considérablement en rejetant dans l’environnement des déchets animaux et chimiques ainsi que du méthane qui contribue au changement climatique.

Élever un grand nombre d’animaux dans des conditions de surpeuplement nécessite des quantités d’antibiotiques considérables. Dans plusieurs pays, on utilise plus d’antibiotiques pour la production alimentaire qu’en médecine humaine.

Les recherches effectuées en Chine fournissent les preuves les plus claires à ce jour des liens directs entre l’utilisation d’antibiotiques pour la production alimentaire et la présence d’agents pathogènes pharmacorésistants chez les animaux, dans les aliments et chez l’homme.

Partout dans le monde, de plus en plus d’antibiotiques de première et deuxième intention, d’une importance vitale pour l’homme, sont rendus inopérants par l’apparition d’une résistance, étroitement liée à l’usage abusif de ces médicaments fragiles.

Comme peu de produits de remplacement sont actuellement en cours d’élaboration, nous nous dirigeons vers une ère postantibiotiques où les infections courantes seront redevenues mortelles.

Pays hôte du sommet du G20 en septembre dernier, la Chine a pu faire figurer la résistance aux antimicrobiens à l’ordre du jour de la réunion et dans le communiqué final.

La Chine a énormément de chance d’avoir un président qui a mis la santé au centre de toutes les politiques gouvernementales. Toutes les politiques de tous les secteurs de l’administration doivent prévoir une évaluation de l’impact sur la santé.

De cette manière, la Chine peut faire en sorte que sa modernisation et ses progrès économiques rapides aient des effets bénéfiques, et non nuisibles, sur la santé de la population.

À mesure que l’initiative «Une ceinture, une route» prendra de l’ampleur, je vous demande de ne pas perdre de vue les nombreux facteurs économiques et commerciaux qui peuvent en si peu de temps anéantir plusieurs décennies de progrès réguliers en matière de santé.

Tenir compte de ces facteurs et y remédier est une autre façon de promouvoir la paix et la coopération, l’ouverture et la diversité, l’enrichissement et les avantages mutuels.

Un monde fait de grandes inégalités à la fois sur le plan des revenus, des chances, de l’accès aux soins de santé et des indices sanitaires n’est ni stable ni sûr.

Je vous remercie.