Mesdames et Messieurs les Ministres, chers invités, chers collègues et amis,
Bonjour. Je vous remercie de vous joindre à nous aujourd’hui.
La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui a lieu ce dimanche, est l’occasion de se souvenir, de rendre hommage, de remercier et de s’engager.
Nous nous souvenons des millions de personnes qui meurent chaque année de la tuberculose et des millions de personnes qui luttent chaque jour contre cette maladie que l’on peut prévenir et guérir.
Nous rendons hommage aux agents de santé de première ligne qui luttent pour mettre fin à la tuberculose.
Nous remercions les communautés, les organisations de la société civile, les défenseurs des droits, les partenaires et les donateurs pour leur dévouement et leur soutien sans faille.
Et nous nous engageons à poursuivre la lutte pour mettre fin à la tuberculose, qui reste l’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde.
Chaque jour, la tuberculose tue plus de 3 500 personnes et la maladie en frappe près de 30 000 autres.
Elle fait payer un lourd tribut humain et social aux personnes touchées, à leurs familles et à leurs communautés.
La pauvreté, les inégalités, la malnutrition, les comorbidités, la discrimination et la stigmatisation sont les principaux moteurs de l’épidémie de tuberculose.
Dans la déclaration politique de la deuxième réunion de haut niveau des Nations Unies sur la lutte contre la tuberculose, qui s’est tenue l’année dernière, les dirigeants mondiaux ont pris l’engagement d’atteindre des objectifs concrets au cours des quatre prochaines années :
- fournir à 90 % des personnes qui en ont besoin des services de prévention et de traitement de la tuberculose ;
- utiliser un test rapide recommandé par l’OMS comme première méthode de diagnostic ;
- veiller à ce que toutes les personnes atteintes de tuberculose aient accès à un ensemble de prestations sociales et de santé ;
- mettre au point au moins un nouveau vaccin antituberculeux sûr et efficace ; et
- combler les déficits de financement pour la mise en œuvre et la recherche sur la tuberculose.
Si 2023 a été une année d’engagement, 2024 doit être une année d’action, afin de mettre en œuvre ces engagements et de faire en sorte que des millions de personnes bénéficient de services essentiels pour la prévention et le traitement de la tuberculose.
Nous construisons sur une base solide. On estime que le dépistage et le traitement de la tuberculose ont permis de sauver 75 millions de vies depuis 2000.
Et nous observons des tendances positives.
L’année dernière, nous avons constaté une augmentation significative de l’accès aux services de diagnostic et de traitement : depuis que l’OMS a commencé à surveiller la tuberculose à l’échelle mondiale en 1995, le nombre de personnes diagnostiquées n’a jamais été aussi élevé.
Des progrès ont également été accomplis dans la mise au point de nouveaux diagnostics, médicaments et vaccins contre la tuberculose.
L’année dernière, j’ai lancé le Conseil pour accélérer la disponibilité de vaccins antituberculeux, afin de soutenir le financement durable innovant, les solutions de marché et les partenariats pour la recherche sur le vaccin antituberculeux.
Consciente que l’éradication de la tuberculose ne sera pas l’affaire du seul secteur de la santé, mais qu’elle doit associer tous les secteurs et toutes les communautés, l’OMS travaille également en étroite collaboration avec les pays pour soutenir l’adoption du cadre de responsabilisation multisectoriel.
À cette fin, nous continuons d’écouter la voix des communautés concernées par l’intermédiaire du Groupe de travail de la société civile de l’OMS.
Je me réjouis de la présence parmi nous aujourd’hui d’Ashna Ashesh, qui a survécu à la tuberculose multirésistante et qui vient de rejoindre le Groupe de travail.
Cependant, tous ces progrès sont freinés par un financement limité.
J’ai donc le plaisir de lancer aujourd’hui un nouvel argumentaire d’investissement de l’OMS pour la tuberculose, afin d’aider les pays à solliciter davantage de ressources pour combler les lacunes dans l’accès aux services de prévention et de soins.
L’argumentaire d’investissement expose les motifs sanitaires et économiques qui justifient d’investir dans des interventions fondées sur des données probantes et recommandées par l’OMS, dans le cadre du parcours de chaque pays sur la voie de la couverture sanitaire universelle.
Je vous propose trois priorités pour l’année à venir :
Premièrement, les gouvernements doivent faire preuve de leadership pour traduire en actes les engagements pris à haut niveau l’année dernière.
Deuxièmement, les donateurs doivent investir dans le déploiement des options de traitement préventif recommandées par l’OMS, des schémas thérapeutiques plus courts et des diagnostics et tests moléculaires rapides.
Et troisièmement, nous devons tous prendre des mesures pour lutter contre les inégalités, la stigmatisation et la discrimination.
Merci à toutes et à tous pour votre leadership sans faille et pour le travail réalisé en partenariat.
Mettre fin à la tuberculose ? Oui, c’est possible.
Je vous remercie.