Monsieur le Ministre Kwabena Mintah Akandoh,

Monsieur le Ministre Jan Christian Vestre,

Madame la Ministre Nina Warken,

Mesdames et Messieurs les Ministres, Excellences, chers collègues et amis,

Je remercie la France, l’Allemagne, le Ghana, la Norvège et la Thaïlande d’avoir organisé cette importante discussion.

Il s’agit d’une période extrêmement difficile pour la santé mondiale et le secteur du développement.

Toutefois, c’est aussi le moment de procéder à des réformes audacieuses qui nous mèneront vers un avenir plus durable.

Les réductions soudaines de l’aide publique au développement ont eu de graves répercussions sur la santé des personnes et des communautés dans des dizaines de pays, en particulier dans les pays à revenu faible.

Nous constatons que des personnes ne reçoivent pas de traitements salvateurs et sont confrontées à des dépenses de santé catastrophiques. On observe également la fermeture d’établissements de santé ; des suppressions d’emplois chez les agentes et agents de santé ; et des perturbations des chaînes d’approvisionnement essentielles.

L’OMS aide ces pays à maintenir des services de santé vitaux dont dépendent des millions de personnes.

Parallèlement, de nombreux pays saisissent cette situation comme une occasion d’accélérer les mesures pour sortir progressivement de la dépendance à l’aide extérieure, au profit d’une plus grande autonomie.

Il faut pour cela investir des ressources nationales dans la santé, les sciences et les personnels de santé afin de renforcer les systèmes de santé et d’accroître la résilience.

La situation actuelle représente un changement drastique qui est toutefois nécessaire.

À l’heure où le multilatéralisme et la santé mondiale sont menacés, nous ne devons pas oublier les principes fondamentaux.

Comme stipulé dans la Constitution de l’OMS de 1948, « les gouvernements ont la responsabilité de la santé de leurs peuples ».

Je pense que dans certaines circonstances, la manière dont l’aide au développement a été fournie a compliqué l’exercice de cette responsabilité par les gouvernements.

Conformément aux principes de l’Agenda de Lusaka, le soutien de tous les membres de la communauté mondiale de la santé doit être aligné sur les priorités nationales.

Par exemple, dans le cadre de notre processus de réforme, nous avons décidé de réduire la quantité d’orientations que nous élaborons, tout en améliorant leur qualité et leur utilité au niveau national.

Par les changements que j’ai annoncés la semaine dernière concernant la structure de direction de l’OMS, nous visons une approche plus ciblée et intégrée dans les programmes de lutte contre les maladies et les systèmes de santé.

Nous devons réduire les coûts pour combler notre déficit de financement pour cette année et les deux prochaines années.

Cette situation est difficile. Nous nous sommes engagés dans un processus de consolidation, de relocalisation, de réduction et d’interruption de certains programmes et, plus douloureusement, de réduction du personnel.

L’OMS perd des membres expérimentés et dévoués de son personnel du fait de ces coupes budgétaires.

D’autres organismes œuvrant dans le domaine de la santé mondiale, ainsi qu’au sein des Nations Unies et dans le secteur du développement international, sont confrontés à des défis similaires.

J’ai récemment réuni les dirigeants de 12 organismes apparentés et d’initiatives de santé mondiale, pour examiner la façon dont nous pouvons mieux coordonner nos priorités clés et les pays à soutenir.

Il y a à peine deux semaines, j’ai rencontré le Secrétaire général des Nations Unies ainsi que les chefs d’autres organismes afin d’examiner la manière d’adapter nos institutions multilatérales aux nouvelles réalités, dans le cadre de l’Initiative UN80.

Je suis ravi de constater qu’en cette période de crise, cette Assemblée de la Santé démontre que le multilatéralisme est bien vivant. Nous sommes sur le point d’approuver l’Accord sur les pandémies.

Nous observons un fort soutien en faveur du financement durable de l’OMS par le biais d’une augmentation des contributions fixées et des annonces de contributions reçues dans le cadre du cycle d’investissement.

Nous pouvons surmonter cette crise et en sortir plus adaptés aux besoins en restant concentrés sur les aspects qui comptent véritablement, à savoir : l’amélioration des résultats en matière de santé dans les pays.

Je vous remercie.