Excellence, M. João Goncalves Lourenço,
Excellence, M. Hakainde Hichilema,
Excellence, M. Mahmoud Ali Youssouf,
Excellences, Mesdames et Messieurs les chefs et cheffes d’État et de gouvernement,
M. Jean Kaseya, Directeur général d’Africa CDC,
Chers collègues et amis, chères collègues et amies,
Tout d’abord, je tiens à remercier Africa CDC d’avoir organisé cette réunion, et je remercie tous les chefs et cheffes d’État et de gouvernement de l’attention qu’ils portent à cette question cruciale.
Au cours des quatre dernières années, l’OMS a constaté une résurgence du choléra dans le monde, en particulier en Afrique, phénomène qui s’explique en partie par les changements climatiques et les conflits.
Au Soudan, l’OMS intervient actuellement face à une épidémie de choléra particulièrement grave, marquée par des taux de létalité très élevés, qui touche toutes les régions.
Nous avons lancé des campagnes de vaccination la semaine dernière, mais nous ne pouvons atteindre les personnes à risque sans un accès adéquat.
Nous avons besoin d’un cessez-le-feu pour que nos équipes puissent atteindre les zones où elles doivent se rendre et y livrer des vaccins qui sauveront des vies.
Comme vous le savez, à l’échelle de notre continent, le Soudan n’est qu’un pays parmi d’autres faisant actuellement face à une épidémie de choléra.
Depuis le début de l’année, l’Afrique a signalé les deux tiers de tous les cas de choléra dans le monde, et 99 % de tous les décès liés au choléra.
Le choléra est un ennemi historique, un ennemi que nous combattons depuis de nombreuses années.
L’OMS, Africa CDC et d’autres partenaires collaborent à cette fin dans le cadre du Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra, un vaste partenariat réunissant plus de 50 institutions.
Grâce au Groupe international de coordination pour l’approvisionnement en vaccins, nous avons livré 230 millions de doses de vaccins anticholériques oraux à 31 pays, dont 96 millions de doses à 22 pays au cours des deux dernières années seulement.
Nous avons également déployé des équipes dans 18 pays et facilité le déploiement d’équipes médicales d’urgence.
En 2017, les pays ont adopté une feuille de route mondiale de lutte contre le choléra, qui vise à réduire de 90 % le nombre de décès dus au choléra et à éliminer la maladie dans 20 pays d’ici à 2030.
Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de leadership, d’harmonisation et de solidarité.
Nous devons intégrer les initiatives mondiales et régionales, en nous appuyant sur les mécanismes existants et en nous alignant sur les plans nationaux visant à combattre et à éliminer le choléra.
Nous devons développer la fabrication locale de vaccins anticholériques oraux, mais aussi optimiser l’utilisation des stocks existants grâce à une détection plus précoce et à des campagnes de vaccination plus efficaces.
Nous devons résoudre cette crise en nous attaquant à sa source.
Le choléra est symptomatique d’un problème plus profond : des défaillances systémiques dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, des services de santé, de la gouvernance et de l’équité.
Une épidémie de choléra est, certes, une situation d’urgence, mais ses causes sous-jacentes sont essentiellement une question de développement.
Il est donc urgent d’accroître les investissements consacrés à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, tant dans les budgets nationaux que dans le financement du développement.
Dans un contexte de ressources limitées, le financement national revêt une importance particulière.
Je salue donc vivement les engagements que vous prenez aujourd’hui pour répondre à l’appel à l’action visant à accroître le financement national et à développer les investissements consacrés à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.
Ils viennent s’ajouter à d’autres engagements : adopter des mesures multisectorielles, sécuriser les approvisionnements essentiels et garantir un accès humanitaire.
De fait, tous ces engagements sont des composantes clés de la feuille de route mondiale de lutte contre le choléra.
L’OMS se réjouit à la perspective de travailler avec Africa CDC, par l’intermédiaire du Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra, pour aider les pays à mettre en œuvre les engagements énoncés dans la feuille de route et à atteindre les objectifs qui y sont fixés.
Nous nous tenons prêts à fournir une expertise sur le terrain via nos bureaux de pays, qui sont présents dans tous les pays d’Afrique.
Excellences, je vous remercie encore une fois du leadership et du dévouement dont vous faites preuve aujourd’hui.
Merci.