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Pour ce qui est de la COVID-19, les cas signalés dans le monde ont augmenté de près de 30 % au cours des deux dernières semaines.

Quatre Régions de l’OMS sur six ont vu leur nombre de cas augmenter au cours de la semaine dernière.

En Europe et en Amérique, les variants BA.4 et BA.5 sont à l’origine des vagues d’infection. Dans des pays comme l’Inde, un nouveau sous-variant BA.2.75, que nous suivons, a également été détecté. 

Les difficultés sont aggravées par un certain nombre de facteurs :

Premièrement, les tests de diagnostic ont considérablement diminué dans de nombreux pays. La véritable image de l’évolution du virus s’en trouve brouillée tout comme la charge réelle de la COVID-19 à l’échelle mondiale.

Cela signifie également que les traitements ne sont pas administrés suffisamment tôt pour prévenir une forme grave de la maladie grave et/ou le décès. 

Deuxièmement, les nouveaux traitements, en particulier les nouveaux antiviraux oraux prometteurs, ne parviennent toujours pas jusqu’aux pays à revenu faible et intermédiaire inférieur, privant des populations entières qui en ont besoin.

Troisièmement, à mesure que le virus évolue, la protection vaccinale – bien qu’elle reste très efficace pour empêcher les formes graves de la maladie et les décès – diminue.

La diminution de l’immunité souligne l’importance des doses de rappel, en particulier pour les personnes les plus à risque.

Quatrièmement, chaque vague du virus laisse derrière elle plus de personnes atteintes d’une forme prolongée de la COVID-19, ou COVID-19 de longue durée.

Cela a évidemment un impact sur les individus et leurs familles, mais cela fait également peser une charge supplémentaire sur les systèmes de santé, l’économie en général et la société dans son ensemble.

Ces défis exigent une action aux niveaux local, national et mondial.

Les gouvernements, les scientifiques, les fabricants, l’OMS et les citoyens eux-mêmes ont tous un rôle à jouer. 

Les mesures essentielles à prendre sont les suivantes :

Premièrement, vacciner les personnes les plus à risque et leur administrer une dose de rappel. Il s’agit des personnes âgées, des personnes atteintes de maladies chroniques, des personnes immunodéprimées et des agents de santé. Ensuite, renforcer le bouclier de l’immunité dans toute la population.

Deuxièmement, rendre les nouveaux antiviraux oraux et les autres traitements accessibles à tous.

En collaboration avec le Fonds mondial et l’UNICEF, l’OMS a mis au point un mécanisme d’attribution pour aider les pays à mesure de la mise à disposition des antiviraux.

Jusqu’à présent, 20 pays ont accepté des attributions de molnupiravir, qui est désormais distribué.

Pour le nirmatrelvir-ritonavir – ou Paxlovid –, 43 pays ont manifesté leur intérêt.

Cependant, nos organisations tentent toujours de finaliser avec Pfizer les termes et conditions appropriés pour les pays à revenu faible et intermédiaire.

Cela retarde l’accès et certains pays pourraient choisir d’attendre une version générique de l’antiviral, qui ne sera probablement disponible que début 2023, ce qui coûtera des vies.

J’appelle Pfizer à travailler en étroite collaboration avec les agences de santé et les pays pour faire en sorte que son nouvel antiviral oral soit disponible rapidement et efficacement.

Troisièmement, surtout si vous êtes dans un endroit où les cas sont à la hausse, utilisez les mesures de santé publique éprouvées pour atténuer les risques.

Par exemple, si vous êtes dans un endroit bondé ou à l’intérieur et qu’il y a une mauvaise ventilation, mettez un masque. Et si vous êtes malade, et que vous le pouvez, restez chez vous.

Quatrièmement, il est crucial d’accélérer la recherche-développement de vaccins, de tests et de traitements de nouvelle génération.

L’OMS travaille avec des scientifiques et des chercheurs du monde entier pour y parvenir.

Grâce aux essais Solidarity, l’OMS peut garantir une efficacité maximale des essais cliniques afin que de nouveaux outils soient mis au point plus rapidement. 

Nous ne savons pas à quoi ressemblera le prochain variant. Il faut donc que nous appliquions les outils dont nous disposons maintenant et que nous mettions rapidement au point la prochaine génération de contre-mesures.

Cinquièmement, nous continuons de travailler pour renforcer l’architecture sanitaire mondiale pour les urgences sanitaires et la riposte à tous les niveaux.

Nous nous félicitons de la nouvelle concernant la création du fonds financier intermédiaire, qui visera au renforcement des capacités de prévention, de préparation et de riposte face aux pandémies. Il fonctionnera aux niveaux national, régional et mondial, en mettant l’accent sur les pays à revenu faible et intermédiaire.

L’OMS et la Banque mondiale travailleront à sa mise sur pied avec les donateurs-fondateurs et d’autres parties prenantes.

Nous espérons que le fonds prendra de l’ampleur et qu’il deviendra un élément important d’une solution de financement globale pour les urgences sanitaires.

En outre, il est important que le processus de négociation d’un accord sur les pandémies se poursuive à un rythme soutenu.

Cela reste une occasion historique d’améliorer la façon dont les pays se préparent et réagissent face aux nouveaux agents pathogènes.

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En ce qui concerne la variole du singe, je continue d’être préoccupé par l’ampleur de la propagation du virus. 

Dans le monde entier, plus de 6000 cas ont désormais été enregistrés dans 58 pays.

Les tests de diagnostic restent un défi et il est fort probable qu’un nombre important de cas ne soient pas détectés.

L’Europe est l’épicentre actuel de l’épidémie, enregistrant plus de 80 % des cas dans le monde.

En Afrique, des cas apparaissent dans des pays qui n’ont pas été touchés auparavant et des nombres records sont enregistrés dans des endroits qui ont déjà fait l’expérience de la variole du singe.

Mes équipes suivent de près les données, je prévois de convoquer à nouveau le Comité d’urgence afin qu’il dispose d’informations actualisées sur l’épidémiologie actuelle et l’évolution de l’épidémie, et la mise en œuvre de contre-mesures.

Je le réunirai au cours de la semaine du 18 juillet ou plus tôt si nécessaire.

L’OMS travaille avec les pays et les fabricants de vaccins pour coordonner le partage des vaccins, qui sont actuellement en nombre limité et doivent être accessibles aux personnes les plus à risque.

L’OMS travaille également en étroite collaboration avec la société civile et la communauté LGBTIQ+, en particulier pour briser la stigmatisation entourant le virus et diffuser des informations afin que les gens puissent se protéger.

Je tiens à féliciter tout particulièrement ceux qui partagent des vidéos en ligne via les médias sociaux pour parler de leurs symptômes et de leur expérience de la variole du singe.

C’est une façon positive de briser la stigmatisation à propos d’un virus qui peut toucher n’importe qui.

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Enfin, en Syrie, les besoins humanitaires sont à leur plus haut niveau depuis le début de la guerre il y a 11 ans. 

L’OMS travaille dans tout le pays pour fournir un soutien vital dans le domaine de la santé.

Dans le nord-ouest du pays, quelque 4,4 millions de personnes, dont plus de 3,5 millions de femmes et d’enfants, ont besoin d’une aide humanitaire.

Elles sont tributaires d’un accès transfrontalier pour leurs soins de santé, leurs vaccins et leurs médicaments.

Nous espérons que le Conseil de sécurité continuera de s’efforcer de trouver un accord pour préserver la santé et le bien-être de cette population très vulnérable.

Je vous remercie, Tarik c’est à vous.