Bonjour, bon après-midi et bonsoir.
Au cours de la semaine dernière, le nombre de cas de COVID-19 a augmenté dans quatre des six Régions de l’OMS.
De nombreux pays ayant réduit leurs activités de test et de séquençage, il est de plus en plus difficile de savoir où le virus se trouve et comment il évolue.
La République populaire démocratique de Corée a annoncé, par la voie de ses médias d’État, sa première flambée de COVID-19, avec plus de 1,4 million de cas présumés depuis fin avril.
L’OMS est profondément préoccupée par le risque de propagation de la COVID-19 dans ce pays, en particulier parce que la population n’est pas vaccinée et que beaucoup de personnes ont des affections sous-jacentes qui les exposent à un risque de forme grave et de décès.
Nous sommes également inquiets pour l’Érythrée, qui n’a elle non plus pas commencé à vacciner sa population.
L’OMS a demandé à la République populaire démocratique de Corée de communiquer des données et des informations.
Et l’OMS a proposé de fournir un appui technique et des fournitures, notamment des tests de diagnostic, des médicaments essentiels et des vaccins, qui sont prêts à être envoyés à ce pays.
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Après trois ans, je serai très heureux de rencontrer en personne, à Genève dimanche, de nombreux responsables du secteur de la santé pour démarrer une Assemblée mondiale de la Santé d’une importance capitale.
Il y a beaucoup de sujets à débattre dans le domaine de la santé et de multiples crises mettent réellement à rude épreuve les agents, les ressources et les systèmes de santé, ce qui représente un risque pour la vie des personnes, leurs moyens de subsistance et la sécurité en général.
Il sera question de la pandémie et de la manière de mettre fin à la situation d’urgence, notamment en améliorant l’accès aux vaccins, aux antiviraux et aux autres outils vitaux.
La semaine dernière, j’ai salué l’annonce faite par le Président Joe Biden concernant le partage des technologies liées à la santé entre les Instituts nationaux de la santé des États-Unis, le Groupement d’accès aux technologies contre la COVID-19 de l’OMS et le Medicines Patent Pool en ce qui concerne la mise au point de traitements innovants, de vaccins à un stade précoce et d’outils de diagnostic pour la COVID-19.
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Comme vous le savez, l’équité est l’un des principes clés du projet d’accord sur la préparation aux pandémies.
Au cours de cette pandémie, nous avons été confrontés à de nombreux défis, notamment un manque de partage des informations, un manque de partage du matériel biologique et un manque de partage de la technologie.
Cette situation a ralenti la riposte, coûté des vies et exposé au grand jour les limites de l’état de préparation mondial.
Pour que le monde puisse riposter rapidement et plus efficacement à la prochaine épidémie ou pandémie, il doit se préparer dès à présent.
Lors de la session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la Santé, qui s’est tenue en novembre 2021, tous les États Membres ont convenu que la COVID-19 avait montré la nécessité pour tous les pays de partager des informations et de renforcer plus efficacement les systèmes, ensemble.
Le travail de l’OMS consiste à soutenir les pays - nos États Membres - au moment où ils négocient et concluent un accord qui les engage à protéger les générations futures contre les pandémies.
Notre mandat est déterminé à 100 % par les États Membres et par leurs décisions.
Le processus de l’accord est mené par les États Membres avec leur propre organe intergouvernemental de négociation, qui représente toutes les Régions du monde.
L’organe de négociation a entamé un processus sur deux ans qui prévoit des audiences publiques mondiales avec toutes les parties prenantes.
Le monde a ainsi la possibilité de planifier ensemble, de détecter plus rapidement les agents pathogènes, de partager largement les données et de riposter collectivement plus efficacement aux prochaines maladies inconnues ou aux agents pathogènes connus.
Malheureusement, une petite minorité de groupes a fait des déclarations trompeuses et a délibérément déformé les faits.
Je veux être très clair. Le programme de l’OMS est public, ouvert et transparent.
L’OMS défend fermement les droits individuels.
Nous soutenons résolument le droit de chacun à la santé et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir la réalisation de ce droit.
La toute première Assemblée mondiale de la Santé, qui a eu lieu peu après l’entrée en vigueur de la Constitution de l’OMS en 1948, a marqué un tournant dans la santé publique mondiale.
Et, tout comme le projet d’accord sur la préparation aux pandémies, cela ne signifiait nullement que l’OMS usurpait la souveraineté des nations ; au contraire, cela renforçait la capacité des pays à lutter ensemble contre les maladies.
L’OMS est une expression de la souveraineté de ses États Membres et l’OMS est exactement ce que les 194 États Membres souverains veulent qu’elle soit.
Chaque année, ces gouvernements souverains se réunissent lors de l’Assemblée mondiale de la Santé pour définir les priorités en matière de santé dans le monde.
Individuellement, nous ne pouvons pas vaincre les pandémies ; la meilleure chance d’y parvenir, c’est ensemble.
C’est par l’intermédiaire de l’Assemblée, au siècle dernier, que les graines de l’éradication de la variole ont été semées, car les pays ont accepté de collaborer pour que cette maladie soit reléguée aux livres d’histoire.
En 1988, l’Assemblée a décidé de se concentrer sur la lutte contre la poliomyélite. À l’époque, on dénombrait 350 000 cas par an dans plus de 100 pays.
L’année dernière, nous avons enregistré le plus faible nombre de cas de poliovirus sauvage, avec seulement deux pays où la maladie est encore endémique.
Si de nombreuses personnes y voient aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’elles ont reçu un traitement contre la cécité des rivières.
Et, grâce à l’accès croissant aux antirétroviraux, 15 pays ont réussi à éliminer la transmission du VIH et de la syphilis de la mère à l’enfant.
Toutes ces avancées remontent à cet accord fondateur, qui défendait le droit individuel à la santé et inscrivait ce droit dans une responsabilité collective consistant à œuvrer ensemble contre les maladies mortelles.
Le monde est confronté à de graves défis : écosystèmes perturbés, nouveaux conflits et crise climatique.
Cette convergence exige une réponse collective et un accord en serait un élément essentiel.
L’OMS ne lutte pas seulement contre la COVID-19 : une flambée de maladie à virus Ebola sévit en République démocratique du Congo, une hépatite inconnue touche les enfants du monde entier et la variole du singe est présente dans plusieurs pays.
L’OMS collabore avec les autorités nationales pour riposter rapidement et efficacement à ces flambées.
Ces dernières années, nous avons pris conscience de notre propre fragilité collective et de la menace que représente le manque de collaboration pour les économies et la sécurité.
Le processus de l’accord se trouve au tout début d’une négociation pluriannuelle menée par les États Membres, qui ne sera finalisée qu’en 2024 après de multiples auditions publiques dans le monde entier. Et toutes les voix seront entendues.
Le projet d’accord sur la préparation aux pandémies vise essentiellement à améliorer la coopération, la coordination et le partage des données, des informations, du matériel biologique et des outils vitaux.
Fadela, vous avez la parole.