Monsieur le Président, chers collègues et amis,

 Bonjour ou bonsoir, et merci à toutes et tous de vous joindre à nous pour cette première réunion extraordinaire de la Commission, que nous avons convoquée après que j’ai déclaré hier une urgence de santé publique de portée internationale à la suite de la recrudescence des cas de mpox en Afrique.

 Le Comité d’urgence établit actuellement des recommandations temporaires, que nous publierons dans les prochains jours, afin de faire face au risque aigu de mpox dans les pays touchés ou qui risquent de l’être.

 En outre, j’ai prolongé d’un an les recommandations permanentes que j’avais émises lorsque j’ai déclaré la fin de la précédente USPPI due à la mpox, l’année dernière. Il s’agit de recommandations plus générales pour lutter contre le risque chronique de mpox à l’échelle mondiale.

 J’ai maintenant le plaisir de vous expliquer les raisons de ma déclaration et de vous exposer ce que fait l’OMS pour aider les pays à se préparer et à prévenir les flambées de mpox, et à y réagir.

 Depuis le début de l’année, 15 664 cas de mpox, dont 537 mortels, ont été signalés en République démocratique du Congo. Ce chiffre est déjà supérieur au nombre total de cas enregistré l’année dernière, qui avait atteint un niveau record.

 La recrudescence des cas en RDC est due à deux flambées distinctes dues à deux souches, ou clades, du virus à l’origine de la mpox.

 La première flambée, qui sévit dans le nord-ouest de la RDC, est due au virus du clade 1, maintenant appelé clade 1a, qui est endémique dans cette partie du pays. Elle touche principalement les enfants et les modes de transmission du virus qui en est à l’origine sont multiples.

 La deuxième flambée, qui sévit dans le nord-est de la RDC, est due à une nouvelle souche du clade 1, le clade 1 b, qui a été détectée pour la première fois en septembre dernier et se propage rapidement, principalement par transmission sexuelle entre adultes.

 Au cours du mois dernier, plus de 100 cas dus au virus du clade 1 b ont également été signalés dans quatre pays voisins de la République démocratique du Congo où aucun cas de mpox n’avait été signalé auparavant : le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda.

 C’est principalement en raison de la propagation rapide du virus du clade 1 b et de sa détection dans les pays voisins que j’ai décidé de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale.

 Mais le clade 1 b n’est pas notre seule préoccupation. Des cas dus au virus du clade 1a ont également été signalés cette année en République centrafricaine et en République du Congo, tandis que le virus du clade 2 a été signalé en Afrique du Sud, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Libéria et au Nigéria.

 Les virus des clades 1a et 1 b entraînent des symptômes plus graves que le virus du clade 2, à l’origine de l’épidémie mondiale de mpox pour laquelle j’avais déclaré une urgence de santé publique de portée internationale en 2022.

 La situation est compliquée, et combattre et maîtriser chacune de ces flambées nécessitera une action internationale complexe, globale et coordonnée.

 L’OMS collabore avec les pays touchés et d’autres pays à risque, par l’intermédiaire de ses bureaux de pays et du Bureau régional, ainsi qu’avec divers partenaires, dont les CDC d’Afrique, des ONG, la société civile.

 Par exemple, l’Organisation fournit des machines pour analyser des échantillons de sang et confirmer les cas de mpox.

 Elle aide les laboratoires à séquencer les échantillons du virus.

 Elle est présente sur le terrain pour faciliter les enquêtes sur les cas et la recherche des contacts, la communication relative aux risques et la participation communautaire.

 Elle forme des agents de santé et soutient les cliniciens pour qu’ils prodiguent des soins adaptés.

 Elle aide les pays à accéder aux vaccins et à élaborer des stratégies pour les déployer.

 Et elle fait bien plus encore.

 Pour financer ces activités, l’OMS a établi un plan de riposte régional, qui nécessite un financement initial de 15 millions de dollars des États-Unis (USD).

 Ce montant va probablement augmenter à mesure que nous mettrons à jour le plan, compte tenu de besoins plus importants.

 Nous avons débloqué environ 1,5 million USD du Fonds de réserve de l’OMS pour les situations d’urgence, et nous prévoyons d’en débloquer davantage dans les prochains jours. Nous lançons également un appel aux donateurs pour financer le reste du plan de riposte.

 Dans les jours et les semaines à venir, l’OMS s’engage à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain pour prévenir la transmission, traiter les personnes infectées et sauver des vies.

 Merci à toutes et tous pour votre engagement. Nous attendons avec intérêt vos questions, observations et conseils.