Monsieur le Président Akufo-Addo, 

Monsieur le Président Masisi, 

Madame la Vice-Première Ministre Majara, 

José Manuel Barroso, mon frère, 

Sania Nishtar, ma sœur, 

Chers collègues et amis, 

Je remercie Gavi, la France et l’Union africaine d’accueillir cette importante réunion. 

La participation des Présidents Macron, Kagame, Masisi, Adoo, Faye, et de Moussa Faki Mahamat, qui préside la réunion, témoigne d’un engagement sans faille à protéger la santé grâce aux vaccins. Merci beaucoup de soutenir Gavi. 

Comme de nombreux intervenants l’ont dit aujourd’hui, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière et exacerbé bon nombre des inégalités qui sont à l’origine de tant de problèmes de santé sur notre continent. 

Les inégalités d’accès aux vaccins et aux autres mesures médicales de lutte en sont un exemple évident. 

Au début de la pandémie, sous la direction et le soutien du Président Macron, Gavi, l’OMS et d’autres partenaires ont créé le COVAX pour permettre un accès équitable aux vaccins. 

Ensemble, nous avons distribué près de deux milliards de doses de vaccin dans 146 pays et nous avons ainsi sauvé environ 2,7 millions de vies. 

Le COVAX nous a aidés à atteindre plus rapidement les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. 

Mais pas assez vite. Il ne fait aucun doute que l’accès tardif aux vaccins dans les pays et les communautés à faible revenu a entraîné des décès. 

Nous devons faire en sorte que cela ne se reproduise pas la prochaine fois. 

Et il y aura une prochaine fois. L’histoire nous montre que la question n’est pas de savoir s’il y aura une prochaine pandémie, mais de savoir quand elle surviendra. 

C’est pour cette raison que les 194 États Membres de l’OMS négocient un accord international sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. 

L’accès équitable aux vaccins et aux autres outils est au cœur de l’Accord de l’OMS sur les pandémies, 

et de l’action de l’OMS depuis plus de 50 ans. 

Comme vous vous en souvenez peut-être, en 1974, l’OMS a lancé une initiative révolutionnaire pour élargir considérablement l’accès aux vaccins : le Programme élargi de vaccination, ou PEV.  

À cette époque, moins de 5 % des enfants dans le monde étaient vaccinés. Ils sont désormais 83 % à l’être. 

Grâce à la vaccination, un enfant né aujourd’hui a 40 % de chances de plus qu’un enfant né il y a 50 ans d’atteindre l’âge de 1 an. 

Cela n’a été possible que grâce aux efforts conjoints de tous les partenaires, à commencer par Gavi. 

Et, précisément, Gavi permet aux vaccins de livrer tout leur potentiel grâce aux possibilités offertes par le partenariat – avec l’UNICEF, la Banque mondiale, l’OMS, la société civile, l’industrie et d’autres parties prenantes. 

La stratégie 6.0 est la plus ambitieuse de l’histoire de Gavi : elle vise à protéger plus de personnes, contre plus de maladies, plus rapidement qu’auparavant. 

Pour élargir l’accès aux vaccins, il faut augmenter la production, en particulier en Afrique. 

L’OMS se félicite du lancement de l’Accélérateur de la production des vaccins en Afrique et s’engage à aider l’Union africaine à atteindre son objectif – que 60 % des vaccins soient produits sur le continent africain d’ici à 2040. 

Elle y contribue de plusieurs façons : 

par le biais du Centre de transfert de ‎technologie pour les vaccins à ARNm en Afrique du Sud et du Centre de formation en biofabrication en République de Corée ; 

grâce à la préqualification et aux conseils du Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination, sur lesquels Gavi s’appuie ; 

en soutenant le renforcement des systèmes de réglementation et la validation de leur niveau de maturité (je pense que le Rwanda, le Botswana et le Ghana, entre autres pays, se rapprochent du niveau de maturité 3) ; 

et en soutenant le renforcement d’institutions nationales et africaines, dont l’Agence africaine du médicament et les CDC d’Afrique. 

Mesdames et Messieurs les Présidents et les Ministres, chers amis, 

L’OMS est fière d’être un partenaire fondateur de Gavi, et je me réjouis de travailler avec vous, Sania et José, dans les mois et les années à venir. 

Il y a quelques semaines à peine, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une stratégie commune en faveur de la santé dans le monde pour les quatre prochaines années : le quatorzième programme général de travail de l’OMS. 

Cette stratégie ne porte pas seulement sur ce que l’OMS fera seule, mais aussi sur ce que nous pouvons faire ensemble pour aider les pays à répondre à leurs priorités en matière de santé. 

En ce sens, le succès de Gavi est le succès de l’OMS et le succès du monde. 

Je remercie toutes celles et tous ceux qui, parmi vous, ont soutenu Gavi si généreusement pendant si longtemps, et je remercie les donateurs qui ont fait des annonces de contributions aujourd’hui. 

Vous avez sauvé beaucoup de vies, et en finançant entièrement l’Opportunité d’investissement de Gavi et en investissant dans des partenariats comme l’AVMA, vous pouvez en sauver encore plus, aujourd’hui et à l’avenir. 

Je vous appelle et vous exhorte donc à financer intégralement les 9 milliards de dollars des États-Unis dont Gavi a besoin, tout en remerciant ceux qui se sont engagés à le faire. 

Je vous remercie.