Bonjour ou bonsoir,
Aujourd’hui, la famille de l’OMS est en deuil suite au décès soudain de notre cher ami et collègue, Aidan O’Leary, qui était Directeur du Programme de l’OMS pour l’éradication de la poliomyélite.
Aidan est décédé subitement la nuit dernière de causes naturelles alors qu’il était en vacances avec sa famille.
C’était un travailleur humanitaire hors du commun qui a accompli sa mission sans relâche dans les régions les plus difficiles du monde.
Il a rejoint l’OMS en 2020, après une carrière à l’ONU dans certains des lieux les plus périlleux du monde, dont l’Afghanistan, Gaza, l’Iraq, la Syrie, le Pakistan et le Yémen.
Il incarnait l’idéal du service et de la solidarité pour tous les peuples et au-delà des frontières.
Son décès est une perte terrible pour l’OMS et pour l’humanité tout entière, mais surtout pour sa famille et ses amis, dans son Irlande natale et dans le monde entier.
Au nom de l’OMS, je leur adresse à tous mes plus sincères condoléances.
Aidan nous manquera cruellement, et nous garderons le souvenir de sa gentillesse et de son ouverture d’esprit. C’était un doux géant, dans tous les sens du terme.
Nous sommes déterminés à perpétuer son œuvre pour mener à bien son projet (et le nôtre) : libérer le monde de la poliomyélite.
Repose en paix, mon cher ami. Comme disent les Irlandais, Ar dheis dé go raibh a anam dilis.
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Dernièrement, Aidan travaillait à la préparation de deux cycles de campagnes de vaccination contre la poliomyélite à Gaza, pour 600 000 enfants de moins de 8 ans.
L’OMS envoie plus d’un million de doses de vaccin antipoliomyélitique à Gaza, qui seront administrées dans les semaines à venir.
La détection du poliovirus dans les eaux usées de Gaza montre clairement que le virus circule et menace les enfants non vaccinés.
L’OMS soutient également la vaccination systématique et la surveillance des maladies, y compris de la poliomyélite.
Les agents de santé doivent avoir une liberté de mouvement absolue et le matériel médical doit pouvoir circuler sans entrave afin que ces opérations complexes puissent être menées à bien de manière sûre et efficace.
Un cessez-le-feu (ou au moins des « jours de tranquillité ») pendant la préparation des campagnes de vaccination et la livraison des vaccins est nécessaire pour protéger les enfants de Gaza contre la poliomyélite.
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Depuis le début de l’année, la République démocratique du Congo connaît une grave épidémie de mpox, dont plus de 14 000 cas, dont 511 mortels, ont été signalés.
Des flambées de mpox sont signalées en RDC depuis des décennies, et le nombre de cas notifiés chaque année n’a cessé d’augmenter.
Cependant, autant de cas ont été signalés au cours des six premiers mois de cette année qu’au cours de toute l’année dernière, et le virus s’est propagé dans des provinces auparavant épargnées.
Au cours du mois dernier, environ 50 cas confirmés et davantage de cas suspects ont été signalés dans quatre pays voisins de la République démocratique du Congo qui n’avaient jamais signalé de cas de mpox auparavant : le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda.
Les flambées de mpox sont dues à différents « clades » du virus.
Le virus du clade 1 circule en RDC depuis des années, tandis que celui du clade 2 est responsable de l’épidémie mondiale qui a débuté en 2022.
La flambée qui sévit actuellement dans l’est de la RDC est due à une nouvelle souche du clade 1, le clade 1b, qui provoque des symptômes plus graves que le virus du clade 2.
La présence du virus du clade 1b a été confirmée au Kenya, en Ouganda et au Rwanda, tandis que le clade au Burundi est toujours en cours d’analyse.
Dans le même temps, des cas dus au virus du clade 1a ont été signalés cette année en RDC, en République centrafricaine et en République du Congo, tandis que le virus du clade 2 a été signalé en Afrique du Sud, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Libéria et au Nigéria.
L’OMS coopère avec les gouvernements des pays touchés, les CDC d’Afrique, les ONG, la société civile et d’autres partenaires pour comprendre et traiter les facteurs à l’origine de ces flambées épidémiques.
Pour mettre fin à la transmission, il faudra mener une riposte adaptée et globale axée autour des communautés.
L’OMS a établi au sujet de la mpox des recommandations permanentes tendant à ne pas imposer aux pays touchés de restrictions aux voyages.
Elle a élaboré un plan de riposte régional, qui nécessite un financement de 15 millions de dollars des États-Unis (USD) pour des activités de surveillance, de préparation et de riposte.
Nous avons débloqué environ 1 million USD du Fonds de réserve de l’OMS pour les situations d’urgence afin de soutenir l’intensification de la riposte, et nous prévoyons de débloquer davantage de fonds dans les prochains jours.
Il existe deux vaccins contre la mpox qui ont été approuvés par les autorités nationales de réglementation répertoriées par l’OMS et qui sont recommandés par le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS.
J’ai activé le protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence de ces deux vaccins, ce qui permettra en particulier aux pays à faible revenu n’ayant pas encore délivré leur approbation réglementaire nationale d’accéder plus rapidement aux vaccins.
Ce protocole permet également à des partenaires, dont Gavi et l’UNICEF, d’acheter des vaccins pour les distribuer.
L’OMS remercie le Japon, les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne ainsi que les fabricants qui coopèrent aux dons de vaccins.
Nous collaborons avec tous les partenaires par l’intermédiaire du Réseau intérimaire de mesures médicales de lutte pour élargir l’accès équitable aux vaccins, aux traitements, aux outils de diagnostic et à d’autres dispositifs.
Au vu de la propagation de la mpox en dehors de la RDC et du risque de propagation internationale sur le continent africain et au-delà, j’ai décidé de convoquer un comité d’urgence en vertu du Règlement sanitaire international pour obtenir des avis sur la question de savoir si l’épidémie représente une urgence de santé publique de portée internationale.
Le comité se réunira dès que possible et sera composé d’experts indépendants du monde entier, issus de diverses disciplines.
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Enfin, la semaine dernière, j’ai eu l’honneur d’assister aux Jeux olympiques de Paris.
Lorsque j’ai assisté à des compétitions dans des stades pleins, aux côtés de fans du monde entier, je me suis rendu compte du contraste saisissant avec les Jeux de Tokyo, où les stades étaient vides en raison de la pandémie de COVID-19.
Bien que la COVID-19 ne soit plus une urgence sanitaire internationale, ces Jeux se déroulent alors que notre monde est en proie à de nombreuses autres crises, notamment à des conflits à Gaza, en Ukraine et au Soudan, avec un risque d’extension du conflit au Moyen-Orient.
Les Jeux olympiques ne feront pas disparaître les problèmes de notre monde, mais ils sont une source de joie, d’espoir et de lumière dans un monde souvent sombre et divisé.
Ils nous rappellent qu’il y a une seule humanité et que nos points communs sont plus grands que nos différences.
Les Jeux olympiques sont bien plus qu’une compétition sportive. Ils sont l’expression de ce que signifie le fait d’être humain et un aperçu de ce à quoi notre monde peut ressembler lorsque l’amitié nous unit.
Selon le texte de la Charte olympique, « le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ».
Lorsque la flamme olympique s’éteindra à Paris ce dimanche, puisse-t-elle continuer d’être une lueur d’espoir pour un monde plus pacifique.
Tarik, c’est à vous.