Bonjour, bon après-midi et bonsoir,
Cela fait plus d’une décennie que la mpox est présente en République démocratique du Congo et le nombre de cas signalés chaque année n’a cessé d’augmenter au cours de cette période.
Cette hausse a été particulièrement marquée l’année dernière alors même que le nombre de cas signalés jusqu’à présent cette année a déjà dépassé le total de l’année dernière, avec plus de 14 000 cas et 524 décès.
Comme beaucoup d’entre vous qui assistez régulièrement à nos conférences de presse le savent, l’OMS travaille sur l’épidémie de mpox en Afrique et tire la sonnette d’alarme sur le fait qu’il s’agit d’un sujet qui devrait nous préoccuper toutes et tous.
La semaine dernière, j’ai annoncé que je convoquais un comité d’urgence au titre du Règlement sanitaire international pour évaluer la recrudescence de la mpox en République démocratique du Congo et dans d’autres pays d’Afrique.
Aujourd’hui, le Comité d’urgence s’est réuni et m’a informé qu’à son avis, la situation constituait une urgence de santé publique de portée internationale, un avis que je partage. Je l’ai donc accepté.
La détection et la propagation rapide d’un nouveau clade de la mpox dans l’est de la RDC, sa détection dans les pays limitrophes qui n’avaient pas encore signalé de cas de la maladie, et la possibilité qu’elle se propage en Afrique et au-delà sont très préoccupantes.
Si l’on ajoute à cela d’autres épidémies imputables à d’autres clades de la mpox ailleurs en Afrique, il est clair qu’une action internationale coordonnée est essentielle pour enrayer ces épidémies et sauver des vies.
Une urgence de santé publique de portée internationale est le niveau d’alerte le plus élevé prévu par le droit international de la santé.
Les conseils que le Comité d’urgence m’a adressés vont dans le même sens que ceux des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, qui ont déclaré hier une urgence de santé publique de sécurité régionale.
L’OMS est présente sur le terrain et collabore avec les pays touchés et d’autres pays à risque, par l’intermédiaire de ses bureaux de pays et du Bureau régional, ainsi qu’avec des partenaires comme les CDC africains, des ONG, la société civile, et d’autres encore.
Par exemple, nous fournissons des machines pour analyser des échantillons de sang et confirmer les cas de mpox.
Nous aidons les laboratoires à séquencer les échantillons viraux.
Nous sommes sur le terrain pour soutenir les enquêtes sur les cas et la recherche des contacts, la communication relative aux risques et la participation communautaire.
Nous formons des agents de santé et soutenons les cliniciens pour qu’ils fournissent des soins adaptés.
Nous aidons les pays à accéder aux vaccins et à élaborer des stratégies pour les déployer.
Et bien plus encore.
Pour financer ces travaux, l’OMS a établi un plan de riposte régional, qui nécessite un financement initial de 15 millions de dollars des États-Unis (USD).
Nous avons débloqué environ 1,5 million USD du Fonds de réserve de l’OMS pour les situations d’urgence, et nous prévoyons d’en débloquer davantage dans les prochains jours. Nous lançons également un appel aux donateurs pour financer le reste du plan de riposte.
Dans les jours et les semaines à venir, l’OMS s’engage à coordonner la riposte mondiale, en travaillant en étroite collaboration avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain pour prévenir la transmission, traiter les personnes infectées et sauver des vies.
Je remercie le Comité d’urgence pour son travail et ses conseils, et je donne la parole au professeur Dimie Ogoina, Président du Comité d’urgence, pour qu’il en résume les éléments de réflexion.
Professeur Ogoina, vous avez la parole.