Chers collègues et amis, 

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir à tous, et merci d’être avec nous aujourd’hui pour cette très importante discussion. 

La pandémie de COVID-19 est la crise sanitaire la plus grave depuis un siècle. 

Plus de 6 millions de personnes ont perdu la vie, d’innombrables moyens de subsistance ont été détruits, des systèmes de santé perturbés, des personnes déjà vulnérables poussées dans la pauvreté et enfin l’économie mondiale a plongé dans sa plus grande récession depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Et bien que nous assistions désormais à une baisse du nombre de décès signalés, la pandémie est encore loin d’être terminée. 

En effet, la transmission reste élevée, la couverture vaccinale reste trop faible dans trop de pays et l’assouplissement des mesures sanitaires et sociales crée les conditions propices à la propagation de nouveaux variants. 

Notre objectif doit rester de mettre fin à la pandémie, notamment en aidant l’ensemble des pays à vacciner 70 % de leur population, en privilégiant les groupes les plus à risque. 

Cependant, même si nous nous employons à mettre fin à cette pandémie, nous devons à ceux qui ont perdu la vie et à ceux qui ont été touchés de tirer les leçons douloureuses que la pandémie nous enseigne et de procéder aux changements nécessaires pour que le monde soit mieux préparé à la prochaine pandémie. 

La COVID-19 a révélé de graves lacunes dans l’architecture de la sécurité sanitaire mondiale. 

Les inégalités auxquelles nous avons été confrontés au cours des deux dernières années, en matière de traitements, de produits de diagnostic et de vaccins, ont sapé nos efforts pour maîtriser la COVID-19. 

Par exemple, alors même que certains pays à revenu élevé ont désormais commencé à administrer une quatrième dose de vaccin à leur population, un tiers de la population mondiale n’a pas encore reçu une seule dose, dont 83 % de la population africaine. 

Mes amis, les menaces communes exigent une réponse commune. Ou, comme l’intitulé de la décision de l’Assemblée mondiale de la Santé l’indique, il faut : « rassembler la communauté internationale ». 

Or, la pandémie a été marquée par un éventail de ripostes différentes et parfois contradictoires, entraînant confusion, division, inégalité et stigmatisation.

 Une gouvernance complexe et fragmentée sous-tend ce tableau chaotique. 

Le Règlement sanitaire international (RSI) fournit un cadre juridique essentiel pour faire face à la propagation mondiale des maladies. 

Mais la pandémie a mis en évidence des lacunes dans l’application et la mise en œuvre du RSI qui, à mon avis, sont mieux abordées par une convention, un accord ou un autre instrument international. 

Nous disposons de traités et d’autres instruments internationaux contre le tabac, les armes nucléaires, chimiques et biologiques, les changements climatiques et de nombreuses autres menaces pour notre sécurité et notre bien-être communs. 

Comme vous le savez, en décembre, l’Assemblée mondiale de la Santé a pris la décision historique de négocier une convention, un accord ou un autre instrument international de l’OMS en vue de renforcer la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. 

Cet accord, j’en forme l’espoir, va marquer notre génération. Il pourrait changer la donne. 

Un organe intergouvernemental de négociation a été créé et a commencé ses travaux. Ses conclusions seront présentées à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2024. 

Il est composé de pays de l’ensemble des Régions et de tous les niveaux de revenu, et sa présidence est assurée par la Dre Precious Matsoso de l’Afrique du Sud et par le Dr Roland Driece des Pays-Bas, avec des vice-présidents du Brésil, de l’Égypte, du Japon et de la Thaïlande. 

Sous leur direction, l’organe fonctionne sur la base des principes d’inclusion, de transparence, d’efficacité et de consensus. 

En vertu de sa décision adoptée en décembre, l’Assemblée mondiale de la Santé m’a prié de tenir des audiences publiques pour éclairer les délibérations de l’organe. 

La participation du public est essentielle à cet effort. 

Notre Constitution stipule qu’« une opinion publique éclairée et une coopération active de la part du public sont d’une importance capitale pour l’amélioration de la santé des populations ». 

Nous sommes très heureux de compter un large éventail de participants aujourd’hui, à savoir la société civile, le secteur privé, des experts indépendants, ainsi que des organisations philanthropiques, universitaires et internationales. 

Nous commençons par les bases. La question directrice d’aujourd’hui est la suivante :  

Selon vous, quels éléments de fond devraient être inclus dans un nouvel instrument international sur la préparation et la riposte aux pandémies ? 

Permettez-moi de répéter : selon vous, quels éléments de fond devraient être inclus dans un nouvel instrument international sur la préparation et la riposte aux pandémies ? 

Nous attendons votre réponse avec le plus grand intérêt. Le succès du futur instrument en dépend. 

En fin de compte, quel que soit l’instrument adopté, ce processus touchera tout le monde. Il est donc essentiel que nous obtenions le plus grand nombre de contributions. 

Merci à tous pour votre engagement en ce moment historique. 

J’espère que cette réunion, le processus de négociation et la pandémie elle-même permettront de créer un monde plus sain, plus sûr et plus juste pour les générations à venir – un monde uni. 

Et merci de vous joindre aux travaux sur cet accord qui marquera notre génération et qui, selon nous, change la donne. Je vous remercie.