Bonjour ou bonsoir à tous,
Il y a de bonnes nouvelles sur le front de la COVID-19.
La semaine dernière, nous avons enregistré le plus petit nombre de décès depuis le début de la pandémie.
Cependant, dans certains pays, on observe encore de forts pics de cas et les hôpitaux sont sous pression.
Et notre capacité à suivre l’évolution de la situation est compromise, car le nombre de tests pratiqués a considérablement diminué.
Cette semaine, le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la pandémie de COVID-19 s’est réuni et a convenu à l’unanimité que la pandémie constituait toujours une urgence de santé publique.
Je le remercie de ses conseils et je suis d’accord pour dire que, plutôt que de baisser la garde, c’est le moment de travailler encore plus dur pour sauver des vies.
Plus précisément, cela signifie qu’il faut investir pour que les outils de lutte contre la COVID-19 soient distribués équitablement et que nous renforcions simultanément les systèmes de santé, comme indiqué dans le Plan stratégique de préparation et de riposte de l’OMS de 2022.
Parvenir à l’équité en matière de vaccins est le meilleur moyen de renforcer l’immunité de la population et de se prémunir de futures vagues de la pandémie.
Mais les vaccins ne sont pas notre seule arme.
Au cours des deux dernières années, l’OMS a continué à actualiser ses lignes directrices sur la prise en charge clinique de la COVID-19 et à affiner ses recommandations en fonction des données scientifiques les plus récentes.
Les traitements, dont l’oxygénothérapie, les corticostéroïdes et les antiviraux, contribuent à éviter les décès consécutifs à la COVID-19.
En outre, les outils de diagnostic s’améliorent et deviennent plus accessibles.
Cependant, comme je l’ai dit l’année dernière, une vaccination dispensée au goutte-à-goutte n’est pas une stratégie efficace pour lutter contre un virus respiratoire mortel ; administrer des traitements et des tests au goutte-à-goutte est tout aussi hasardeux.
Pour que les nouveaux antiviraux soient efficaces, il est essentiel de poser un diagnostic suffisamment tôt chez les patients à risque, et les outils de diagnostic devraient être accessibles à tous, partout.
En outre, les tests et les séquençages devront absolument être plus nombreux pour rechercher les variants connus et en identifier de nouveaux à mesure qu’ils apparaissent.
Les scientifiques de l’OMS continuent de collaborer avec des milliers d’experts du monde entier pour surveiller le SARS-CoV-2.
À l’heure actuelle, nous suivons de près plusieurs sous-lignées du variant Omicron, dont BA.2, BA.4 et BA.5, et nous avons détecté une autre recombinaison BA.1/BA.2.
Ce virus est devenu plus transmissible au fil du temps et il reste mortel, en particulier pour les personnes non protégées et non vaccinées qui n’ont accès ni aux soins ni aux antiviraux.
La meilleure façon de se protéger est de se faire vacciner et de recevoir un rappel lorsque c’est recommandé.
De continuer à porter un masque, en particulier dans les espaces fermés très fréquentés. Et, à l’intérieur, de renouveler l’air en ouvrant les fenêtres et les portes, et d’investir dans de bons moyens de ventilation.
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Et tout en continuant à faire face à la pandémie actuelle, l’OMS se prépare à la prochaine.
J’ai déjà évoqué la nécessité d’un accord générationnel qui favoriserait les investissements, la collaboration et l’engagement dont nous avons besoin pour protéger la planète et la population mondiale.
Les États Membres de l’OMS négocient actuellement dans ce sens et l’Organisation a ouvert un débat mondial dans le cadre d’auditions publiques.
Je suis conforté par la grande diversité des personnes qui ont exprimé leur avis à l’échelle mondiale lors de l’audition publique du Groupe intergouvernemental de négociation (INB) chargé de mettre au point un nouvel instrument pour préparer le monde face à de futures menaces sanitaires.
Tout le monde a été touché par cette pandémie et chaque voix compte. Il y aura d’autres occasions de participer au processus tout au long de l’année.
Un nouvel accord sur les pandémies est notre meilleure défense collective contre les virus connus et, bien sûr, contre la prochaine maladie X.
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Demain, 50 jours se seront écoulés depuis que la Russie a envahi l’Ukraine.
Au cours de cette période, 4,6 millions de réfugiés ont quitté le pays.
Des milliers de civils, y compris des enfants, sont morts.
On compte 119 attaques vérifiées contre les structures médicales.
Les services de santé restent gravement perturbés, en particulier dans l’est du pays.
Pour le bien de l’humanité, j’exhorte la Russie à revenir à la table des négociations et à œuvrer pour la paix.
Entre-temps, des couloirs humanitaires doivent être ouverts afin que des fournitures médicales, des denrées alimentaires et de l’eau puissent être acheminées et que les civils puissent se mettre en sécurité.
À ce jour, l’OMS a reçu près de 53 % de ses besoins de financement pour l’Ukraine pour les trois premiers mois.
Je tiens à remercier le Canada, l’Irlande, le Japon, la Norvège, la Fondation Novo Nordisk, la Suisse et le Fonds central pour les interventions d’urgence des Nations Unies pour la rapidité de leurs contributions.
Je voudrais également remercier ECHO, l’Allemagne, l’Arabie saoudite KSRelief et les États-Unis d’Amérique d’avoir apporté un soutien supplémentaire pour l’action sanitaire en Ukraine et dans les pays voisins.
Mais des ressources supplémentaires seront nécessaires pour couvrir les besoins à long terme.
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Au Tigré, cela fait maintenant trois semaines qu’une trêve a été déclarée.
Après l’un des plus longs blocus de l’histoire, il faudrait, chaque jour, 100 camions de fournitures vitales pour le Tigré.
Depuis la trêve, au moins 2000 camions auraient dû entrer au Tigré.
Mais il n’y en a eu que 20 au total, ce qui représente 1 % des besoins.
En effet, le siège des forces éthiopiennes et érythréennes se poursuit.
Pour éviter un drame humain et le décès de centaines de milliers de personnes supplémentaires, les personnes qui tiennent le siège doivent permettre à l’aide humanitaire de parvenir sans entraves.
La région a immédiatement besoin non seulement de médicaments, mais aussi de nourriture, de carburant et d’autres produits de base.
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À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, la semaine dernière, j’ai rédigé un texte sur la crise multidimensionnelle à laquelle l’humanité est confrontée.
La guerre, la crise climatique et la COVID-19 font augmenter les prix des denrées alimentaires et des carburants.
La Corne de l’Afrique et le Sahel sont exposés à un risque élevé de famine, et de nombreuses personnes sont déjà affamées ou en situation d’insécurité alimentaire et se déplacent de plus en plus.
Je suis profondément préoccupé par les conséquences que cela aura non seulement sur la santé, mais aussi sur la sécurité du pays et de la région en général.
La paix est propice aux progrès en matière de développement sur tous les fronts et, à l’inverse, les conflits rendent tout cela plus difficile.
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Hier, l’OMS a entamé le déploiement mondial d’une formation en ligne visant à mieux faire comprendre et à promouvoir les droits humains et le rétablissement des personnes atteintes de troubles mentaux.
Près de 30 000 personnes ont déjà suivi ce cours, disponible en 11 langues, et nous visons les cinq millions de participants d’ici à 2024.
Il n’y a pas de santé sans santé mentale.
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J’aimerais maintenant céder la parole au Professeur Didier Houssin, Président du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), qui va prononcer une brève allocution.
Le Professeur Didier Houssin prend la parole.
Merci, professeur Houssin.
Fadéla, c’est à vous.