M. Fernando Jácome, Président de la Réunion des Parties, et ma sœur Adriana Blanco Marquizo, Cheffe du Secrétariat,
Mesdames et messieurs les invités, chers collègues et amis,
C’est un honneur d’être ici et de participer, pour la première fois, à la Réunion des Parties au Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac.
Le Protocole constitue un autre outil essentiel pour concrétiser les objectifs de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
Je suis heureux de constater que le nombre de Parties au Protocole continue d’augmenter, le Ghana étant désormais l’une d’entre elles ; chaque adhésion de plus contribue à renforcer cet instrument.
Je regrette de ne pas avoir pu assister à la session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui s’est tenue la semaine dernière.
Je crois savoir qu’elle a été couronnée de succès, et qu’un nombre record de Parties y a assisté.
Je note avec satisfaction la décision prise d’instituer un fonds d’investissement innovant en vue de soutenir la mise en œuvre de la Convention.
Je note également avec satisfaction la Déclaration relative à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et à la reprise après la pandémie de COVID-19, proposée par la République islamique d’Iran et coparrainée par un grand nombre de Parties, dans laquelle est soulignée la nécessité de protéger les politiques de santé publique contre l’industrie du tabac.
Bien qu’il nous reste encore du chemin à parcourir avant de mettre fin à la pandémie, les mesures de lutte antitabac doivent faire partie de la reprise, et notamment les mesures visant à augmenter les taxes prélevées sur le tabac.
Si le tabac était un virus, cela ferait longtemps qu’il aurait été qualifié de pandémie, et aucun effort ne serait ménagé au plan mondial pour l’arrêter.
Au lieu de cela, le tabac est une industrie qui pèse plusieurs milliards de dollars, qui tire profit de la mort et de la maladie, qui fait peser des coûts énormes sur les systèmes de santé et qui a de lourdes conséquences économiques en termes de perte de productivité.
La fiscalité est l’outil le plus efficace pour réduire la consommation de tabac, mais le commerce illicite des produits du tabac sape l’efficacité des mesures prises en la matière.
Les produits du tabac illicites exacerbent par ailleurs les inégalités, car ils sont souvent moins chers et plus accessibles aux populations vulnérables, notamment aux jeunes.
L’élimination du commerce illicite des produits du tabac est un objectif important pour la santé publique, et procurera des bienfaits dans de nombreux autres domaines du développement.
L’OMS estime que cela pourrait réduire la consommation de cigarettes de près de 2 % et augmenter les recettes fiscales de 11 % en moyenne.
Les recettes fiscales mondiales qui pourraient être engendrées grâce à l’élimination du commerce illicite du tabac avoisineraient les 47 milliards de dollars des États-Unis par an.
Le commerce illicite du tabac a de nombreuses causes – lacunes en matière de gouvernance et de réglementation, corruption, capacité de mise en œuvre insuffisante et réseaux de criminalité organisée, notamment.
Afin d’y mettre un terme, il est essentiel d’adopter une approche globale et multisectorielle et de favoriser la coopération internationale, dont les fondements juridiques sont établis dans le Protocole.
Le Protocole est un outil puissant, mais comme tout outil, son potentiel ne pourra être pleinement réalisé que si nous l’utilisons.
J’appelle toutes les Parties au Protocole, ainsi que les partenaires de développement, à exploiter pleinement ce potentiel et à travailler ensemble pour s’attaquer à ce problème qui ne connaît pas de frontières.
L’OMS reste résolue à aider tous les pays à éliminer le commerce illicite des produits du tabac et à réduire la consommation de tabac.
Cette année, nous avons publié une version actualisée du manuel technique de l’OMS sur la fiscalité du tabac et son administration.
En outre, nous continuons de collaborer avec les pays pour mettre en œuvre les mesures énoncées dans la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
La dernière édition du Rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme montre que même pendant la pandémie de COVID-19, des progrès ont été réalisés en matière de lutte antitabac.
En effet, l’une des meilleures pratiques en matière de lutte antitabac – qui inclut l’augmentation des taxes sur le tabac – s’étend désormais à 5,3 milliards de personnes.
Mais le chemin à parcourir est encore long, et les sociétés productrices de tabac continueront de tenter par tous les moyens de défendre les profits faramineux qu’elles tirent de la vente de leurs produits mortels.
Je vous remercie tous de votre engagement en faveur de l’élimination du commerce illicite du tabac, qui contribue à nous rapprocher d’un avenir sans tabac.
Merci.