Aperçu de la situation
Description de la situation
12 octobre 2015
Le 8 octobre 2015, le point focal national RSI (2005) pour la République démocratique populaire lao a notifié à l’OMS un cas confirmé d’infection par un poliovirus circulant de type 1 dérivé d’une souche vaccinale.
Informations détaillées sur le cas
En République démocratique populaire lao, un cas d’infection par un poliovirus circulant de type 1 dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc1) a été confirmé, avec apparition de la paralysie le 7 septembre. Le patient avait 8 ans lorsqu’il est mort le 11 septembre.
Le séquençage génétique du virus a confirmé le 6 octobre qu’il dérivait d’une souche vaccinale et semble indiquer qu’il a circulé dans la région pendant plus de deux ans. L’enfant habitait dans le district de Bolikhan (Province de Bolikhamxay). Ce district a eu chroniquement de faibles taux de vaccination, la couverture signalée pour 3 doses de vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) s’établissant entre 40% et 66% entre 2009 et 2014, et à 44% en 2015.
Le dernier cas d’infection par un poliovirus autochtone au Laos a été signalé en 1993.
Action de la santé publique
Des activités complètes sont mises en place, conformément à la procédure standard de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite pour la riposte à une flambée de poliovirus. Une équipe conjointe du Ministère de la santé, de l’Organisation mondiale de la Santé, de l’UNICEF et du bureau des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique au Laos s’est rendue dans la province pour une évaluation plus approfondie le 7 octobre.
Une enquête rapide menée dans le village affecté a établi une faible couverture vaccinale pour le VPO. Le dépistage actif dans le voisinage du foyer du cas est en cours, des échantillons de selles sont prélevés chez les enfants en bonne santé au foyer du cas et dans la communauté.
Les centres d’opérations d’urgence au niveau national et celui de la province ont été activés pour coordonner les activités de riposte. Des préparations sont en cours pour des campagnes de vaccination par le VPO à grande échelle devant couvrir la province de Bolikhamxay et plusieurs provinces adjacentes. La portée de ces campagnes supplémentaires sera établie après la fin des investigations en cours.
Évaluation du risque par l’OMS
Les poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc) sont des souches rares mais bien documentées qui ont muté à partir de souches présentes dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). Ils peuvent apparaître dans certaines populations qui ne sont pas suffisamment immunisées.
Pour en finir définitivement avec la poliomyélite, il faut éliminer les poliovirus sauvages et ceux qui dérivent de souches vaccinales et, en raison du risque des PVDVc, l’utilisation du VPO doit être stoppée pour garantir un monde sans poliomyélite sur le long terme. Le VPO va être progressivement retiré, en commençant par ceux contenant le virus de type 2. Le remplacement du VPO trivalent par le VPO bivalent, prévu en avril 2016, réduira sensiblement le risque de PVDVc (90 % de ces virus étant de type 2) et crée les conditions pour l’arrêt total à terme du VPO et la transition vers le vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) qui ne peut pas produire des PVDVc.
En raison des voyages relativement limités à destination et en provenance de la zone concernée et du fait des activités de vaccination planifiées, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) évalue comme faible le risque de propagation internationale du PVDVc1 à partir du Laos.
Conseils de l’OMS
Il est important que tous les pays, en particulier lorsqu’il y a des voyages ou des contacts fréquents avec les pays et territoires affectés par la poliomyélite, renforcent la surveillance des cas de paralysie flasque aiguë (PFA) afin de détecter rapidement toute nouvelle importation de virus et d’intervenir promptement. Les pays, territoires ou zones doivent également maintenir une couverture uniformément élevée de la vaccination systématique au niveau des districts pour réduire le plus possible les conséquences de toute nouvelle introduction du virus.
Dans sa publication Voyages internationaux et santé, l’OMS recommande que tous les voyageurs à destination de zones affectées par la poliomyélite soient complètement vaccinés contre cette maladie. Les résidents (et les visiteurs séjournant plus de 4 semaines) en provenance de zones infectées doivent recevoir une dose supplémentaire de vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) ou de vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) dans les 4 semaines à 12 mois précédant leur voyage.