Aperçu de la situation
Description de la situation
Le 15 janvier 2020, le Ministère de la santé, du travail et des affaires sociales du Japon a signalé un cas confirmé en laboratoire d’infection par le nouveau coronavirus 2019 (2019-nCoV), importé de Wuhan (province du Hubei, Chine).
Le patient concerné est un homme qui vit au Japon et est âgé de 30 à 39 ans.
Il s’est rendu à Wuhan (Chine) à la fin décembre et a été pris de fièvre le 3 janvier 2020, pendant son séjour à Wuhan. Il n’a pas visité le marché aux poissons de Huanan, ni un quelconque autre marché d’animaux vivants à Wuhan. Il a indiqué avoir été en contact étroit avec une personne atteinte de pneumonie.
Le 6 janvier, il est retourné au Japon et s’est rendu le jour même dans un dispensaire local, où il a fait l’objet d’un test de dépistage de la grippe, donnant un résultat négatif.
Le 10 janvier 2020, comme il continuait de présenter des symptômes de toux, de mal de gorge et de fièvre, il s’est rendu dans un hôpital local, où une radiographie thoracique a été effectuée, donnant des résultats anormaux avec présence d’infiltrats. Il a été hospitalisé le jour même et son état fébrile a persisté jusqu’au 14 janvier. Le 14 janvier, son médecin traitant a signalé le cas aux autorités sanitaires publiques locales dans le cadre de la surveillance des « maladies infectieuses graves non identifiées ».
Des échantillons ont été prélevés et envoyés à l’Institut national des maladies infectieuses (NIID), où un test d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) et un séquençage ont été réalisés à deux reprises, mettant en évidence une faible quantité d’ARN de 2019-nCoV le 15 janvier 2020.
Le 15 janvier, le patient n’avait plus de fièvre et est sorti de l’hôpital. Il est actuellement à domicile, dans un état stable.
Action de santé publique
- Les autorités sanitaires locales japonaises procèdent actuellement à une recherche des contacts et à d’autres enquêtes épidémiologiques ;
- Le Gouvernement japonais a étendu son dispositif de coordination de l’ensemble des pouvoirs publics le 16 janvier ;
- Le Ministère de la santé, du travail et des affaires sociales a renforcé ses activités de surveillance des maladies respiratoires aiguës sévères non diagnostiquées depuis la notification de cas de pneumonie non diagnostiquée à Wuhan (Chine) ;
- Le 6 janvier, le Ministère de la santé, du travail et des affaires sociales a demandé aux autorités sanitaires locales d’être attentives aux cas de maladie respiratoire observés à Wuhan et d’utiliser le système de surveillance existant pour les maladies infectieuses graves d’étiologie inconnue ;
- Le NIID appuie les autorités locales dans la conduite d’enquêtes épidémiologiques, y compris la recherche des contacts ;
- Des mesures renforcées de mise en quarantaine et de dépistage sont mises en œuvre depuis le 7 janvier aux points d’entrée pour les voyageurs en provenance de la ville de Wuhan ;
- Le NIID a instauré un test de PCR interne pour le dépistage du nCoV le 16 janvier ;
- Le NIID procède actuellement à une révision de l’évaluation des risques, notamment de la définition de cas utilisée pour les contacts proches ;
- Les activités de communication publique sur les risques ont été renforcées ;
- Une ligne de communication directe a été établie entre les différents ministères ;
- Le Ministère de la santé, du travail et des affaires sociales travaille en étroite collaboration avec l’OMS et d’autres États Membres concernés pour favoriser la réalisation d’enquêtes communes et l’échange d’informations.
Évaluation du risque par l’OMS
Il s’agit du deuxième cas d’infection par le nouveau coronavirus exporté de la ville de Wuhan (Chine). Depuis la première notification de cas à Wuhan le 31 décembre 2019, 41 cas d’infection par le nCoV ont été confirmés en laboratoire et notifiés à l’OMS au 12 janvier 2020, dont deux décès chez des patients qui présentaient des affections sous-jacentes. Deux cas ont été signalés en Thaïlande.
Les enquêtes visant à identifier la source de cette flambée épidémique à Wuhan sont encore en cours. Lors des enquêtes préliminaires, des échantillons environnementaux positifs pour le nCoV ont été détectés sur le marché aux poissons de Huanan dans la ville de Wuhan ; toutefois, certains patients dont l’infection a été confirmée en laboratoire ont indiqué ne pas s’être rendus sur ce marché. À ce jour, aucun cas d’infection n’a été signalé parmi les agents de santé en Chine, en Thaïlande ou au Japon. Aucun cas supplémentaire n’a été notifié depuis le 3 janvier en Chine.
Des enquêtes supplémentaires doivent être menées pour préciser comment les patients ont été infectés, déterminer si une transmission interhumaine a eu lieu et identifier le(s) mode(s) de transmission, le tableau clinique et l’ampleur de l’infection, y compris la présence éventuelle de cas d’infection infraclinique qui ne sont pas détectés par la surveillance actuelle.
Il est essentiel d’examiner toutes les informations disponibles pour appréhender pleinement le degré de transmissibilité interhumaine de la maladie et la probabilité qu’il s’agisse d’une zoonose.
Conseils de l’OMS
Bien que la source et le(s) mode(s) de transmission du nouveau coronavirus responsable de ce groupe de cas de pneumonie ne soient pas connus, il serait prudent de rappeler à la population et aux agents de santé les principes de base à appliquer pour réduire le risque général de transmission des infections respiratoires aiguës :
- Éviter tout contact étroit avec les personnes atteintes d’infections respiratoires aiguës ;
- Se laver fréquemment les mains, surtout à la suite d’un contact direct avec une personne malade ou son environnement ;
- Éviter tout contact non protégé avec des animaux d’élevage ou des animaux sauvages ;
- En présence de symptômes d’infection respiratoire aiguë, respecter les règles d’hygiène applicables à la toux (se tenir à distance, se couvrir la bouche à l’aide d’un mouchoir en papier ou de ses vêtements lorsqu’on tousse ou éternue, se laver les mains) ;
- Dans les établissements de santé, renforcer les pratiques standard de lutte contre l’infection, en particulier dans les services d’urgence ;
- L’OMS ne recommande aucune mesure sanitaire particulière concernant les voyageurs. En présence de symptômes évocateurs d’une affection respiratoire pendant ou après un voyage, les voyageurs sont invités à consulter un médecin, à qui ils feront part de leurs antécédents de voyage. Les orientations relatives aux voyages ont été actualisées.
Il convient que les autorités sanitaires collaborent avec les secteurs des voyages, des transports et du tourisme afin de fournir aux voyageurs les informations nécessaires à la réduction du risque général d’infection respiratoire aiguë, que ce soit par l’intermédiaire des centres de médecine des voyages, des agences de voyage, des transporteurs ou aux points d’entrée.
L’OMS a publié des orientations provisoires sur les nouveaux coronavirus.
Sur la base des informations actuellement disponibles à propos de cet événement, l’OMS déconseille toute restriction des voyages et du commerce avec le Japon.
Pour de plus amples informations sur le nouveau coronavirus, voir :
- Orientations techniques de l’OMS sur le nouveau coronavirus (en anglais)
- Conseils de l’OMS relatifs aux voyages internationaux et au commerce international dans le cadre de la flambée de pneumonie due à un nouveau coronavirus en Chine (en anglais)
- Communiqué de presse du Ministère de la santé, du travail et des affaires sociales du Japon, 16 janvier 2020 (en japonais)
- Communiqué de presse du Ministère de la santé, du travail et des affaires sociales du Japon, 6 janvier 2020 (en japonais)
- Avis communiqué par la Division de planification de la santé et de la sécurité sanitaire des aliments, Bureau de gestion des opérations des stations de quarantaine (en japonais)
- Bulletin d’information de la Commission sanitaire municipale de Wuhan sur la situation de l’épidémie de pneumonie (en chinois)
- Bulletin d’information sur les flambées épidémiques, Nouveau coronavirus – Thaïlande (exporté de Chine), 14 janvier 2020