Aperçu de la situation
Description de la situation
Du 19 au 25 février, aucun nouveau cas confirmé de maladie à virus Ebola (MVE) n’a été signalé. C’est la première fois depuis le début de la riposte qu’aucun nouveau cas confirmé n’a été rapporté au cours d’une période de 7 jours (Figure 1). Le cas le plus récent a été signalé dans la zone de santé de Beni, province du Nord-Kivu, le 17 février. Bien que l’absence de notification de nouveaux cas confirmés au cours des sept derniers jours soit une avancée majeure, la flambée reste active et le risque d’apparition de nouveaux cas reste élevé. Au cours des 21 derniers jours (du 5 au 25 février 2020), quatre cas confirmés ont été signalés dans deux aires de santé de la zone de santé de Beni, province du Nord-Kivu (Figure 2, Tableau 1). Même si des opérations de surveillance renforcée ont lieu, la transmission du virus Ebola à l’extérieur des groupes actuellement sous surveillance ne peut pas être exclue. Le virus Ebola persiste aussi dans les liquides biologiques de certains survivants, pouvant infecter d’autres personnes. Dans un cas au moins au cours de cette flambée, on a observé une rechute – une personne ayant guéri de la MVE a ensuite à nouveau présenté les symptômes – déclenchant une nouvelle chaîne de transmission qui n’a pu être interrompue qu’au bout de plusieurs mois. Pour atténuer une possible résurgence de la flambée, il est essentiel de maintenir des capacités de riposte afin de détecter rapidement tout nouveau cas et d’y faire face, et de considérer comme prioritaires le soutien et le suivi des survivants ainsi que le maintien de liens de coopération avec les associations de survivants de la maladie.
Une surveillance approfondie, la détection du pathogène et les activités de prise en charge clinique se poursuivent actuellement, notamment par la validation des alertes, le suivi des contacts restants qui ont pu être exposés au virus, le soutien au dépistage rapide des cas présumés, et la collaboration avec les membres de la communauté pour renforcer la surveillance des décès qui surviennent dans les communautés. Au 25 février, 510 contacts sont actuellement sous surveillance, dont 97% ont fait l’objet d’un suivi quotidien au cours des sept derniers jours. Plus de 5100 alertes ont été notifiées par jour et ont fait l’objet d’une enquête au cours des sept derniers jours, parmi lesquelles plus de 400 (dont ~70 décès dans les communautés) ont été validées comme étant des cas présumés de MVE, nécessitant un dépistage en laboratoire et des soins spécialisés dans les centres de transit et de traitement Ebola établis. En moyenne, les cas présumés restent dans ces centres pendant trois jours avant que la suspicion de MVE puisse être définitivement écartée (c’est-à-dire après deux tests PCR (amplification génique) négatifs à 48 h d’intervalle), et font l’objet de soins avec application des précautions d’isolement. Le dépistage rapide des cas présumés continue à être pratiqué dans 11 laboratoires opérationnels installés dans les villes qui ont été touchées par la flambée. Du 17 au 23 février, plus de 3600 échantillons ont été analysés.
Pour maintenir les opérations et prévenir toute résurgence potentielle de la flambée, l’OMS requiert de nouveaux financements. Selon le plan stratégique de riposte (SRP 4.1), les besoins de financement de l’OMS pour la riposte à Ebola de janvier à juin 2020 sont de US $83 millions. Grâce à la générosité de nombreux donateurs au cours de 2019, l’OMS a pu utiliser certains fonds non dépensés pour maintenir les opérations jusqu’en février 2020. Actuellement, US $40 millions sont nécessaires pour assurer la continuité des activités afin de parvenir à une incidence des cas égale à zéro, et de continuer à mettre en place des systèmes de santé solides et résilients.
Au 25 février, 3444 cas de MVE avaient été notifiés au total, soit 3310 cas confirmés et 134 cas probables, dont 2264 cas mortels (taux de létalité global de 66 %) (Tableau 1). Sur le nombre total de cas confirmés ou probables, 56% (n=1928) étaient des femmes, 28% (n=974) étaient des enfants âgés de moins de 18 ans, et 5% (n=172) des agents de santé.
Figure 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola en fonction de la semaine d’apparition de la maladie, par zone de santé. Données au 25 février 2020*

*À l’exclusion de n=155 cas pour lesquels la date d’apparition n’est pas indiquée. Les données des dernières semaines sont sujettes à des retards dans la confirmation et la notification des cas, ainsi qu’au nettoyage en cours des données. Les zones de santé « non actives » sont celles où aucun nouveau cas n’a été notifié depuis 42 jours.
Figure 2 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola en fonction de la semaine d’apparition de la maladie, par zone de santé. Données au 25 février 2020*

Tableau 1 : Cas confirmés et probables de maladie à virus Ebola et nombre d’aires de santé touchées, par zone de santé, province du Nord-Kivu, République démocratique du Congo. Données au 25 février 2020**

**Le nombre total de cas et d’aires touchées au cours des 21 derniers jours est calculé en fonction de la date de la première alerte concernant des cas, qui parfois n’est pas la même que la date de confirmation, et il peut y avoir aussi des différences avec les notifications quotidiennes du Ministère de la santé.
Action de santé publique
Pour des informations détaillées sur les actions de santé publique menées par le Ministère de la santé, l’OMS et les partenaires, veuillez consulter les derniers rapports de situation publiés par le Bureau régional OMS de l’Afrique :
Évaluation du risque par l’OMS
Conseils de l’OMS
Sur la base des informations actuellement disponibles, l’OMS déconseille d’instaurer des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo. Les exigences relatives aux certificats de vaccination Ebola ne constituent pas une base raisonnable pour restreindre la circulation transfrontalière ou la délivrance de visas aux voyageurs en provenance ou à destination des pays touchés. L’OMS continue de suivre de près et, si nécessaire, de vérifier les mesures relatives aux voyages et au commerce dans le cadre de cette flambée. À l’heure actuelle, aucun pays n’a mis en œuvre de mesures relatives aux voyages qui entravent considérablement le trafic international à destination et en provenance de la République démocratique du Congo. Les voyageurs devraient consulter un médecin avant leur départ et adopter de bonnes pratiques d’hygiène. De plus amples informations sont disponibles dans les recommandations de l’OMS concernant le trafic international dans le cadre de la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais).
Pour plus d’informations, veuillez consulter :
- Documentation de l’OMS et dernières nouvelles sur la maladie à virus Ebola
- Documentation de l’OMS et dernières nouvelles sur les survivants de la maladie à virus Ebola (en anglais)
- Quatre pays de la Région africaine homologuent un vaccin : une étape importante dans la prévention contre la maladie à virus Ebola
- Déclaration sur la réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo du 12 février 2020
- Guidelines for the management of pregnant and breastfeeding women in the context of Ebola virus disease
- Principaux éléments de la réunion du Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination (en anglais)
- Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination
- Maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo – Préparation opérationnelle dans les pays limitrophes
- Financement de la riposte à la MVE (en anglais)
Plus d'informations
- Rapports de situation sur la flambée de maladie à virus Ebola : République démocratique du Congo (en anglais)
- Précédentes épidémies de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais)
- En savoir plus sur la maladie à virus Ebola
- Bulletins d’information sur les flambées épidémiques : maladie à virus Ebola (archives)
- Principaux repères sur la maladie à virus Ebola