Bulletins d'information sur les flambées épidémiques

Maladie à virus Ebola – République démocratique du Congo - République démocratique du Congo

16 avril 2020

Aperçu de la situation

Du 10 au 14 avril 2020, trois nouveaux cas confirmés de maladie à virus Ebola (MVE) ont été signalés en lien avec la flambée en cours République démocratique du Congo (Figure 1),

Description de la situation

Du 10 au 14 avril 2020, trois nouveaux cas confirmés de maladie à virus Ebola (MVE) ont été signalés en lien avec la flambée en cours République démocratique du Congo (Figure 1), tous dans la zone de santé de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Deux personnes sont décédées dans cette communauté après s’être rendues dans plusieurs établissements de soins. L’infection de la troisième avait un lien épidémiologique avec l’un de ces cas. La personne concernée est actuellement prise en charge dans un centre de traitement Ebola. Avant cela, la dernière personne dont le diagnostic pour la MVE avait été confirmé en RDC avait donné par deux fois un test négatif et était sortie du centre de soins le 3 mars 2020.

Des échantillons prélevés sur tous les cas confirmés ont été envoyés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) à Katwa et à Kinshasa à des fins de séquençage génétique dans le but d’aider les équipes de surveillance à enquêter sur l’origine de l’infection et à établir si ces cas étaient liés à une chaîne de transmission connue. Au total, 332 contacts de ces cas ont été répertoriés, dont 248 ont donné lieu à un suivi le 14 avril 2020 et 200 ont été vaccinés par les trois équipes de vaccination qui ont été déployées. Bien que la zone de santé de Beni dispose d’environ 6 000 doses de vaccin, l’OMS s’attend à ce que la diminution de la capacité aérienne due à la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) entraîne éventuellement des difficultés dans l’acheminement des vaccins.

Du 8 au 14 avril 2020, 2015 alertes en moyenne ont été signalées chaque jour et ont fait l’objet d’une enquête, dont 177 ont été validées en moyenne quotidiennement et correspondaient à des cas suspects nécessitant des soins spécialisés et un dépistage en laboratoire pour exclure la MVE. Le rythme des alertes a diminué au cours des trois dernières semaines tandis que les équipes sont affectées à d’autres situations d’urgence, notamment pour la COVID-19. La présence de groupes armés et un accès restreint à certaines des aires de santé touchées, les déplacements des contacts et une possible sous-notification à la coordination centrale chargée de la riposte à la flambée sont autant de difficultés qui viennent s’ajouter. Onze laboratoires continuent d’assurer un dépistage en temps voulu des cas suspects. Ainsi, du 6 au 12 avril 2020, 968 échantillons ont été analysés, dont 466 prélèvements sanguins sur des sujets vivants présumés atteints, 274 écouvillonnages réalisés sur des sujets décédés dans les communautés et 228 échantillons prélevés sur des patients ayant subi un nouveau test. Dans l’ensemble, l’activité de laboratoire a baissé de 28 % par rapport à la semaine précédente.

Le 9 avril 2020, deux nouveaux cas probables dont les symptômes étaient apparus en novembre et décembre 2019 ont été validés rétrospectivement. Au 14 avril 2020, 3458 cas de MVE avaient été notifiés au total par 29 zones de santé (Tableau 1), soit 3313 cas confirmés et 145 cas probables, dont 2277 cas mortels (taux de létalité global de 66 %). Sur le nombre total de cas confirmés ou probables, 56 % (n=1943) étaient des femmes, 28% (n=982) des enfants âgés de moins de 18 ans, et 5% (n=171) des agents de santé.

Une injection urgente de US $20 millions est nécessaire pour permettre aux équipes d’intervention de maintenir le niveau d’opérations approprié jusqu’au début du mois de mai 2020. Pour plus d’informations, veuillez consulter la déclaration La fin est en vue, mais des résurgences sont probables dans la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais).

La confirmation de nouveaux cas 40 jours après que la dernière personne dont les tests se sont révélés négatifs a quitté le centre de soins n’a rien d’une surprise. Les Critères recommandés par l’OMS pour déclarer la fin de la flambée de maladie à virus Ebola (en anglais) prévoient un délai d’attente de 42 jours, dans la mesure où l’on peut voir apparaître des chaînes de transmission non détectées jusque-là ou de nouvelles résurgences. L’analyse du séquençage sera essentielle à l’enquête portant sur la source de l’infection et à la détection des éventuels cas manquants dans la chaîne de transmission qui a conduit à ce groupe de cas. Il est primordial de rester vigilants et de maintenir des capacités de surveillance renforcée, de détection rapide et de riposte, mais également de poursuivre les contacts avec les dirigeants communautaires afin de trouver une solution à la défiance des populations des aires touchées ou de l’atténuer.

Figure 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola en fonction de la semaine d’apparition de la maladie, par zone de santé. Données au 14 avril 2020*

 

*À l’exclusion de n=130/3458 cas pour lesquels la date d’apparition de la maladie n’est pas indiquée. Les données des dernières semaines sont sujettes à des retards dans la confirmation et la notification des cas, ainsi qu’au nettoyage en cours des données. Les zones de santé « non actives » sont celles où aucun cas n’a été notifié depuis 42 jours.

Tableau 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola et nombre d’aires de santé touchées, par zone de santé, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Données au 14 avril 2020**

 

**Le nombre total de cas et d’aires touchées au cours des 21 derniers jours est calculé en fonction de la date de la première alerte concernant des cas, qui parfois n’est pas la même que la date de confirmation, et il peut y avoir aussi des différences avec les notifications quotidiennes du Ministère de la santé.

Action de santé publique

Pour des informations détaillées sur les actions de santé publique menées par le Ministère de la santé, l’OMS et les partenaires, veuillez consulter les derniers rapports de situation publiés par le Bureau régional OMS de l’Afrique :

Évaluation du risque par l’OMS

Le 14 avril 2020, l’OMS a modifié l’évaluation du risque pour cet événement, qui est passé d’élevé à modéré aux niveaux national et régional et qui est resté faible au niveau mondial. L’évaluation du risque sera réexaminée en permanence au cours des prochains jours en fonction des informations disponibles et communiquées.

Pour plus de renseignements, veuillez consulter la Déclaration sur la réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo du 14 avril 2020

Conseils de l’OMS

Sur la base des informations actuellement disponibles, l’OMS déconseille d’instaurer des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo. Les exigences relatives aux certificats de vaccination Ebola ne constituent pas une base raisonnable pour restreindre la circulation transfrontalière ou la délivrance de visas aux voyageurs en provenance ou à destination des pays touchés. L’OMS continue de suivre de près et, si nécessaire, de vérifier les mesures relatives aux voyages et au commerce dans le cadre de cette flambée. À l’heure actuelle, aucun pays n’a mis en œuvre de mesures relatives aux voyages qui entravent considérablement le trafic international à destination et en provenance de la République démocratique du Congo. Les voyageurs devraient consulter un médecin avant leur départ et adopter de bonnes pratiques d’hygiène. De plus amples informations sont disponibles dans les recommandations de l’OMS concernant le trafic international dans le cadre de la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais)..

Pour plus d’informations, veuillez consulter :

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