Aperçu de la situation
Description de la situation
Du 22 au 28 avril 2020, un nouveau cas confirmé de maladie à virus Ebola (MVE) a été signalé dans la zone de santé de Beni, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (Figure 1). Cette personne était reprise parmi les contacts d’un cas confirmé, un proche qui avait été déclaré le 17 avril. Elle a été vaccinée le 20 avril et était suivie par l’équipe de recherche des contacts, même si des problèmes d’insécurité ont empêché un suivi régulier.
Depuis la résurgence de la flambée, le 10 avril 2020, sept cas confirmés ont été signalés, tous dans la zone de santé de Beni. Parmi ceux-ci, un était pris en charge au centre de traitement Ebola (CTE) de Beni, un autre qui y était soigné est guéri et a pu sortir, et un troisième reste dans sa communauté. Les équipes d’intervention se sont mises en rapport avec cette dernière personne pour tenter de la transférer vers le CTE et lui donner ainsi accès au traitement et à des soins de soutien, ainsi que pour prévenir toute transmission ultérieure au sein de la communauté. Quatre des personnes dont le diagnostic pour Ebola a été confirmé sont décédées, deux au sein de la communauté et deux au CTE de Beni.
Des échantillons prélevés sur tous les cas confirmés ont été envoyés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) à des fins de séquençage génétique dans le but d’aider les équipes de surveillance à enquêter sur l’origine de l’infection. Le séquençage du virus en laboratoire a fait apparaître que six des sept cas avaient un lien avec la chaîne de transmission confirmée en juillet 2019, ce qui laisse supposer une exposition à une source d’infection persistante. Les personnes du groupe actuel pourraient avoir été infectées par contact direct avec les liquides biologiques d’un survivant (cas asymptomatique ou rechute). Les enquêtes se poursuivent pour établir les chaînes de transmission depuis juillet 2019 dans les zones de santé de Beni et de Katwa et leur lien avec les cas confirmés signalés en avril 2020 afin d’identifier l’origine du groupe actuel de cas de MVE.
Les résultats de la surveillance se sont améliorés par rapport à la semaine dernière, même si le rythme des alertes reste insuffisant. Au total, 970 contacts des sept cas confirmés récemment ont été enregistrés, dont 897 (92 %) ont fait l’objet d’un suivi et 726 (75 %) ont été vaccinés. Parmi les 970 contacts, 382 (40 %) étaient à haut risque (contact direct avec les liquides biologiques des cas confirmés). Au 28 avril 2020, 57 (15 %) des 382 contacts à haut risque des cas confirmés s’étaient vu proposer un logement dans un établissement spécialement prévu à cet effet où ils reçoivent de la nourriture et d’autres biens de première nécessité, ce qui permet un suivi plus étroit, ainsi que la mise à l’isolement et la prise en charge rapides des personnes susceptibles de présenter des symptômes.
Du 22 au 28 avril 2020, 2152 alertes en moyenne ont été signalées chaque jour et ont fait l’objet d’une enquête, dont 230 ont été validées en moyenne quotidiennement et correspondaient à des cas suspects nécessitant des soins spécialisés et un dépistage en laboratoire pour exclure la MVE. Huit laboratoires continuent d’assurer un dépistage en temps voulu des cas suspects. Ainsi, du 20 au 26 avril 2020, 1544 échantillons ont été analysés, dont 961 prélèvements sanguins sur des sujets vivants présumés atteints, 285 écouvillonnages réalisés sur des sujets décédés dans les communautés et 298 échantillons prélevés sur des patients ayant subi un nouveau test. Dans l’ensemble, l’activité de laboratoire a augmenté de 50 % par rapport à la semaine précédente.
Au 28 avril 2020, 3462 cas de MVE avaient été notifiés au total, soit 3316 cas confirmés et 145 cas probables, dont 2279 cas mortels (taux de létalité global de 66 %). Sur le nombre total de cas confirmés ou probables, 57 % (n=1961) étaient des femmes, 29 % (n=996) des enfants âgés de moins de 18 ans, et 5% (n=171) des agents de santé. Au 28 avril, 1170 malades au total avaient guéri de la MVE.
Les équipes d’intervention doivent faire face à un certain nombre de difficultés, notamment des ressources limitées allouées à la riposte en raison d’autres situations d’urgence locales et mondiales et la présence de groupes armés qui restreint l’accès à certaines communautés. Il est essentiel de détecter, d’isoler, de tester et de prendre en charge au plus tôt tous les nouveaux cas suspects de manière à améliorer l’issue de la maladie et de rompre la chaîne de transmission. La riposte se trouve également freinée par un important déficit de financement. Ainsi, l’OMS a besoin dans l’immédiat de 21,5 millions de dollars É.-U. pour garantir la continuité des activités essentielles de riposte en République démocratique du Congo.
Figure 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola en fonction de la semaine d’apparition de la maladie, par zone de santé. Données au 28 avril 2020*
*À l’exclusion de n=88/3461 cas pour lesquels la date d’apparition de la maladie n’est pas indiquée. Les données des dernières semaines sont sujettes à des retards dans la confirmation et la notification des cas, ainsi qu’au nettoyage en cours des données. Les zones de santé « non actives » sont celles où aucun cas n’a été notifié depuis 42 jours.
Tableau 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola et nombre d’aires de santé touchées, par zone de santé, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Données au 28 avril 2020**
**Le nombre total de cas et d’aires touchées au cours des 21 derniers jours est calculé en fonction de la date de la première alerte concernant des cas, qui parfois n’est pas la même que la date de confirmation, et il peut y avoir aussi des différences avec les notifications quotidiennes du Ministère de la santé.
Action de santé publique
Pour des informations détaillées sur les actions de santé publique menées par le Ministère de la santé, l’OMS et les partenaires, veuillez consulter les derniers rapports de situation publiés par le Bureau régional OMS de l’Afrique :
Évaluation du risque par l’OMS
Le 14 avril 2020, l’OMS a modifié l’évaluation du risque pour cet événement, qui est passé d’élevé à modéré aux niveaux national et régional et qui est resté faible au niveau mondial. L’évaluation du risque sera réexaminée en permanence au cours des prochains jours en fonction des informations disponibles et communiquées.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter la Déclaration sur la cinquième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo du 14 avril 2020
Conseils de l’OMS
Sur la base des informations actuellement disponibles, l’OMS déconseille d’instaurer des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo en lien avec cette flambée de MVE. Les exigences relatives aux certificats de vaccination Ebola ne constituent pas une base raisonnable pour restreindre la circulation transfrontalière ou la délivrance de visas aux voyageurs en provenance ou à destination des pays touchés. L’OMS continue de suivre de près et, si nécessaire, de vérifier les mesures relatives aux voyages et au commerce dans le cadre de cette flambée. À l’heure actuelle, aucun pays n’a mis en œuvre de mesures relatives aux voyages qui entravent considérablement le trafic international à destination et en provenance de la République démocratique du Congo en lien avec cette flambée de MVE. Les voyageurs devraient consulter un médecin avant leur départ et adopter de bonnes pratiques d’hygiène. De plus amples informations sont disponibles dans les recommandations de l’OMS concernant le trafic international dans le cadre de la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais).
Pour obtenir davantage d’informations, veuillez consulter les éléments suivants :
- Documentation de l’OMS et mises à jour sur la maladie à virus Ebola
- Documentation de l’OMS et dernières nouvelles sur les malades guéris de la maladie à virus Ebola (en anglais)
- Critères recommandés par l’OMS pour déclarer la fin de la flambée de maladie à virus Ebola (en anglais)
- Déclaration sur la cinquième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo du 14 avril 2020
- Financement de la riposte à la MVE (en anglais)
Plus d'informations
- Rapports de situation sur la flambée de maladie à virus Ebola : République démocratique du Congo (en anglais)
- Précédentes épidémies de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais)
- En savoir plus sur la maladie à virus Ebola
- Bulletins d’information sur les flambées épidémiques : maladie à virus Ebola (archives)
- Principaux repères sur la maladie à virus Ebola