Bulletins d'information sur les flambées épidémiques

Maladie à virus Ebola – République démocratique du Congo - République démocratique du Congo

7 mai 2020

Aperçu de la situation

Du 29 avril au 5 mai 2020, aucun nouveau cas confirmé de maladie à virus Ebola (MVE) n’a été signalé dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (Figure 1).

Description de la situation

Du 29 avril au 5 mai 2020, aucun nouveau cas confirmé de maladie à virus Ebola (MVE) n’a été signalé dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (Figure 1). Depuis la résurgence de la flambée, le 10 avril 2020, sept cas confirmés ont été signalés dans les aires de santé de Kasanga, de Malepe et Kanzulinzuli, dans la zone de santé de Beni. Parmi ceux-ci, un est pris en charge au centre de traitement Ebola (CTE) de Beni, un autre qui y était soigné est guéri et a pu sortir, et un troisième reste dans sa communauté. Quatre des personnes dont le diagnostic pour Ebola a été confirmé sont décédées, deux au sein de la communauté et deux au CTE de Beni. Au total, 1137 personnes ont été vaccinées à Beni et à Karisimbi depuis le 10 avril 2020.

Des échantillons prélevés sur tous les cas confirmés ont été envoyés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) à des fins de séquençage génétique dans le but d’aider à l’enquête sur l’origine de l’infection. Le séquençage du virus en laboratoire a fait apparaître que les sept cas avaient tous un lien avec la chaîne de transmission confirmée en juillet 2019, ce qui laisse supposer une exposition à une source d’infection persistante. Les personnes du groupe actuel pourraient avoir été infectées par contact direct avec les liquides biologiques d’un survivant (cas asymptomatique ou rechute). Les enquêtes se poursuivent pour établir les chaînes de transmission depuis juillet 2019 dans les zones de santé de Beni et de Katwa et leur lien avec les cas confirmés signalés dans la zone de santé de Beni en avril 2020. L’origine de ce groupe de cas reste à confirmer.

Les résultats de la surveillance sont restés au même niveau que la semaine dernière, même si le rythme des alertes reste insuffisant. Au total, 1102 contacts des sept cas récemment confirmés ont été enregistrés à ce jour. Le 5 mai 2020, sur les 449 contacts identifiés à suivre, 438 (98 %) étaient vus et 123 (27 %) étaient des contacts à haut risque ayant été directement exposés aux liquides biologiques des cas confirmés. Au 5 mai 2020, 19 (15 %) des 123 contacts à haut risque des cas confirmés s’étaient vu proposer un logement dans un établissement spécialisé où ils reçoivent de la nourriture et d’autres biens de première nécessité, ce qui permet un suivi plus étroit, ainsi que la mise à l’isolement et la prise en charge rapides des personnes susceptibles de présenter des symptômes.

Du 29 avril au 5 mai 2020, 2260 alertes en moyenne ont été signalées chaque jour, dont 2252 ont fait l’objet d’une enquête dans les 24 heures. Parmi celles-ci, 298 ont été validées en moyenne quotidiennement et correspondaient à des cas suspects nécessitant des soins spécialisés et un dépistage en laboratoire pour exclure la MVE. Ainsi, du 27 avril au 3 mai 2020, 2113 échantillons ont été analysés, dont 1466 prélèvement sanguins sur des sujets vivants présumés atteints, 308 écouvillonnages réalisés sur des sujets décédés dans les communautés et 339 échantillons prélevés sur des patients ayant subi un nouveau test. Dans l’ensemble, l’activité de laboratoire a augmenté de 37 % par rapport à la semaine précédente.

Au 5 mai 2020, 3462 cas de MVE avaient été notifiés au total, soit 3317 cas confirmés et 145 cas probables, dont 2279 cas mortels (taux de létalité global de 66 %). Sur le nombre total de cas confirmés ou probables, 57 % (n=1970) étaient des femmes, 29 % (n=1002) des enfants âgés de moins de 18 ans, et 5 % (n=171) des agents de santé. Au 5 mai, 1170 malades au total avaient guéri de la MVE.

Il est primordial de détecter, d’isoler, de tester et de traiter les nouveaux cas suspects dès que possible pour accroître les chances de survie des personnes infectées et briser la chaîne de transmission. Les équipes d’intervention doivent faire face à un certain nombre de difficultés, notamment des ressources limitées allouées à la riposte en raison d’autres situations d’urgence locales et mondiales et la présence de groupes armés qui restreint l’accès à certaines communautés. La riposte se trouve également freinée par un important déficit de financement. Ainsi, l’OMS a besoin dans l’immédiat de 21,5 millions de dollars É.-U. pour garantir la continuité des activités essentielles de riposte en République démocratique du Congo.

Figure 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola en fonction de la semaine d’apparition de la maladie, par zone de santé. Données au 5 mai 2020*

 

*À l’exclusion de n=74/3462 cas pour lesquels la date d’apparition de la maladie n’est pas indiquée. Les données des dernières semaines sont sujettes à des retards dans la confirmation et la notification des cas, ainsi qu’au nettoyage en cours des données. Les zones de santé « non actives » sont celles où aucun cas n’a été notifié depuis 42 jours.

Tableau 1 : Cas confirmés et cas probables de maladie à virus Ebola et nombre d’aires de santé touchées, par zone de santé, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Données au 5 mai 2020**

 

**Le nombre total de cas et d’aires touchées au cours des 21 derniers jours est calculé en fonction de la date de la première alerte concernant des cas, qui parfois n’est pas la même que la date de confirmation, et il peut y avoir aussi des différences avec les notifications quotidiennes du Ministère de la santé.

Action de santé publique

Pour des informations détaillées sur les actions de santé publique menées par le Ministère de la santé, l’OMS et les partenaires, veuillez consulter les derniers rapports de situation publiés par le Bureau régional OMS de l’Afrique :

Évaluation du risque par l’OMS

Le 14 avril 2020, l’OMS a modifié l’évaluation du risque pour cet événement, qui est passé d’élevé à modéré aux niveaux national et régional et qui est resté faible au niveau mondial. L’évaluation du risque sera réexaminée en permanence au cours des prochains jours en fonction des informations disponibles et communiquées.

Pour plus de renseignements, veuillez consulter la Déclaration sur la réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo du 14 avril 2020

Conseils de l’OMS

Sur la base des informations actuellement disponibles, l’OMS déconseille d’instaurer des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo en lien avec cette flambée de MVE. Les exigences relatives aux certificats de vaccination Ebola ne constituent pas une base raisonnable pour restreindre la circulation transfrontalière ou la délivrance de visas aux voyageurs en provenance ou à destination des pays touchés. L’OMS continue de suivre de près et, si nécessaire, de vérifier les mesures relatives aux voyages et au commerce dans le cadre de cette flambée. À l’heure actuelle, aucun pays n’a mis en œuvre de mesures relatives aux voyages qui entravent considérablement le trafic international à destination et en provenance de la République démocratique du Congo en lien avec cette flambée de MVE. Les voyageurs devraient consulter un médecin avant leur départ et adopter de bonnes pratiques d’hygiène. De plus amples informations sont disponibles dans les recommandations de l’OMS concernant le trafic international dans le cadre de la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais).

Pour obtenir davantage d’informations, veuillez consulter les éléments suivants :

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