Bulletins d'information sur les flambées épidémiques

Disease outbreak news - République démocratique populaire lao

17 novembre 2020

Aperçu de la situation

Le Ministère de la santé de la République démocratique populaire lao (RDPL) a signalé un cas humain d’infection par un virus de la grippe aviaire A(H5N1).

Description de la situation

Le Ministère de la santé de la République démocratique populaire lao (RDPL) a signalé un cas humain d’infection par un virus de la grippe aviaire A(H5N1). Il s’agit d’une enfant d’un an qui a développé des symptômes de fièvre, de toux productive, de difficulté à respirer et d’écoulement nasal le 13 octobre 2020. Elle a été hospitalisée le 16 octobre pour soigner sa maladie et a pu sortir le 19 octobre. Dans le cadre de la surveillance sentinelle des infections respiratoires aiguës sévères (IRAS), un échantillon a été prélevé à la date de l’hospitalisation et a donné un résultat positif pour la grippe aviaire A(H5N1) le 28 octobre au Centre national des laboratoires et d’épidémiologie par la méthode de réaction en chaîne par polymérase après transcription inverse (RT-PCR).

Parmi les contacts proches de la patiente, une personne a commencé à présenter de la fièvre et de la toux après l’apparition de la maladie chez le cas. Les échantillons prélevés auprès de tous les contacts domestiques, y compris le contact symptomatique, étaient négatifs pour les virus de la grippe A.

Après une enquête plus approfondie, il est apparu qu’il y avait des volailles domestiques au domicile familial. La famille n’avait effectué aucun déplacement dans les 14 jours qui ont précédé l’apparition des symptômes chez la patiente.

Il s’agit du troisième cas humain de virus de la grippe aviaire A(H5N1) signalé en République démocratique populaire lao depuis 2005 ; deux cas, ayant entraîné deux décès, ont été signalés en 2007. 

Action de santé publique

Les pouvoirs publics de la République démocratique populaire lao ont pris les mesures de surveillance, de prévention et de lutte ci-après, telles qu’elles figurent dans le Plan national conjoint de préparation et d’urgence pour la grippe aviaire A(H7N9) et A(H5N1) applicable au pays :

  • Prise en charge et isolement des cas et des contacts proches.
  • Dépistage des contacts proches.
  • Une réunion s’est tenue entre le département provincial de la santé et celui de l’agriculture et des forêts afin de discuter d’une riposte rapide et de la planifier.
  • Une enquête épidémiologique est actuellement menée par des vétérinaires du département provincial de l’agriculture et des forêts.
  • Une action de communication sur les risques a été mise en place à destination du grand public et des agents de santé.
  • Renforcement de la surveillance et de la désinfection du milieu environnant, y compris le domicile de la patiente et les zones d’exposition présumée.
  • Les échantillons de laboratoire seront communiqués au Centre collaborateur de l’OMS.

Évaluation du risque par l’OMS

À ce jour, 862 cas humains de grippe A(H5N1) ont été signalés à l’OMS depuis 2003, dont trois en République populaire démocratique lao. Presque tous les cas d’infection par la grippe aviaire A(H5N1) chez l’homme sont liés à un contact étroit avec des oiseaux infectés, vivants ou morts, ou des environnements contaminés par le virus. L’infection humaine peut entraîner une forme grave de la maladie et aurait un taux de mortalité élevé. Étant donné que le virus continue d’être détecté dans les populations de volailles, il faut s’attendre à d’autres cas humains.

Les données épidémiologiques et virologiques actuellement disponibles laissent supposer que le virus A(H5N1) n’a pas acquis la capacité de se transmettre durablement d’une personne à l’autre, de sorte que la probabilité d’une propagation interhumaine est faible. Si des personnes infectées originaires de régions touchées voyagent à l’étranger, leur infection peut être détectée dans un autre pays pendant le voyage ou après leur arrivée. Si cela devait se produire, on estime peu probable une propagation au niveau communautaire, car ce virus n’a pas acquis la capacité de transmettre facilement d’une personne à l’autre.

Ce cas ne change rien aux recommandations actuelles de l’OMS relatives aux mesures de santé publique et à la surveillance de la grippe. Il est essentiel de réaliser une étude approfondie de chaque infection humaine par un virus de la grippe A ne pouvant être sous-typé. 

Conseils de l’OMS

Du fait de l’évolution constante des virus grippaux, l’OMS continue d’insister sur l’importance d’une surveillance mondiale pour détecter les changements virologiques, épidémiologiques et cliniques associés aux virus grippaux en circulation susceptibles d’affecter la santé humaine (ou animale), en partageant en temps voulu ces virus et les informations y afférentes en vue d’une caractérisation plus approfondie et d’une évaluation des risques.

Toutes les infections humaines causées par un nouveau sous-type de grippe doivent être notifiées en vertu du Règlement sanitaire international (RSI) et les États Parties au RSI (2005) sont tenus de notifier immédiatement à l’OMS tout cas confirmé en laboratoire d’infection humaine récente par un virus grippal de type A susceptible de provoquer une pandémie. Aucune preuve établissant la maladie n’est requise dans le cadre de cette notification..

Dans le cas d’une infection humaine confirmée ou suspectée par un nouveau virus grippal susceptible de donner lieu à une pandémie, y compris un variant du virus, une enquête épidémiologique approfondie (même en attendant les résultats de confirmation en laboratoire) sur les antécédents d’exposition aux animaux, les voyages et la recherche des contacts doit être menée. L’enquête épidémiologique doit inclure l’identification précoce de manifestations respiratoires inhabituelles qui pourraient indiquer une transmission interhumaine du nouveau virus et les échantillons cliniques prélevés au moment et à l’endroit où le cas s’est produit doivent être testés et envoyés à un centre collaborateur de l’OMS pour une caractérisation plus approfondie.

Il convient d’appliquer les mesures d’hygiène générales, telles que le lavage régulier des mains avant et après avoir touché des animaux et des surfaces potentiellement contaminées et le fait d’éviter tout contact avec des animaux malades. L’OMS ne recommande aucune autre mesure particulière pour les voyageurs.

L’OMS ne préconise pas de dépistage particulier aux points d’entrée au regard de cet événement et ne recommande pas non plus d’appliquer de restrictions aux voyages et au commerce.

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