Bulletins d'information sur les flambées épidémiques

Disease outbreak news - Émirats arabes unis

13 décembre 2021

Aperçu de la situation

Le 17 novembre 2021, le point focal national RSI des Émirats arabes unis a notifié à l’OMS un cas d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) confirmé en laboratoire dans le pays.

Description de la situation

Le 17 novembre 2021, le point focal national RSI des Émirats arabes unis a notifié à l’OMS un cas d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) confirmé en laboratoire dans le pays. 

Il s’agit d’un homme âgé de 60 ans de la région d’Abu Dhabi (Émirats arabes unis). Il a commencé à présenter des symptômes de fièvre, mal de gorge, essoufflement et écoulement nasal le 3 novembre, et s’est rendu à l’hôpital le 5 novembre. Le 6 novembre, il a été admis à l’hôpital où une tomodensitométrie (TDM) a confirmé le diagnostic de pneumonie. Le 11 novembre, un prélèvement nasopharyngé effectué par écouvillonnage a donné un résultat positif pour le MERS-CoV par RT-PCR (amplification en chaîne par polymérase après transcription inverse). Un test de détection du SARS-CoV-2 a également été effectué et s’est révélé négatif. Le patient présente par ailleurs un diabète, une hypertension et une dyslipidémie. Il possède un élevage de dromadaires à Abu Dhabi et a indiqué avoir été en contact étroit avec des dromadaires dans sa ferme dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes. Aucun voyage n’a été signalé au cours de cette période. Le patient s’est rétabli et est sorti de l’hôpital après deux tests négatifs pour le MERS-CoV.

Depuis juillet 2013, un total de 93 cas, y compris le cas actuel, de MERS-CoV ont été signalés aux Émirats arabes unis.

Action de santé publique

Une fois le cas identifié, un rapport d’incident, une investigation du cas et une recherche des contacts ont été entrepris. L’enquête, qui comprend le dépistage de tous les cas contacts au domicile du patient, dans son élevage de dromadaires et dans les établissements de santé, est actuellement en cours. Cinquante-et-un cas contacts ont été identifiés et ont fait l’objet d’un suivi quotidien pour surveiller l’apparition éventuelle de symptômes respiratoires ou gastro-intestinaux pendant une période de 14 jours à compter de leur dernière exposition au cas confirmé.

Tous les échantillons prélevés sur les cas contacts du patient ont donné des résultats négatifs au test de détection du MERS-CoV. Un agent de santé identifié comme cas contact se trouve actuellement hors des Émirats arabes unis ; il a été informé et a été invité à s’autosurveiller. Il est asymptomatique.

Les autorités vétérinaires ont été alertées et une enquête est en cours chez les animaux.

Évaluation du risque par l’OMS

Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) est une infection respiratoire virale des humains et des dromadaires qui est causée par un coronavirus appelé coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. L’infection par le MERS-CoV peut provoquer une maladie grave entraînant une mortalité élevée. Environ 35 % des patients infectés par le MERS-CoV sont décédés, mais cela peut être une surestimation du taux de mortalité réel, car les cas bénins de MERS-CoV peuvent avoir échappé aux systèmes de surveillance existants et, jusqu’à ce que l’on en sache davantage sur la maladie, les taux de létalité ne concernent que sur les cas confirmés en laboratoire.

Les humains sont infectés par le MERS-CoV par contact direct ou indirect avec des dromadaires qui sont les hôtes naturels et la source zoonotique de l’infection par le MERS-CoV. Le MERS-CoV est capable de se transmettre d’une personne à une autre, mais jusqu’à présent, cette transmission a été principalement observée dans les établissements de soins et, dans une mesure limitée, parmi les cas contacts.

La notification de ce cas supplémentaire ne modifie pas l’évaluation globale du risque par l’OMS. L’OMS s’attend à ce que de nouveaux cas d’infection par le MERS-CoV soient notifiés au Moyen-Orient et/ou dans d’autres pays où le virus circule chez les dromadaires, et à ce que la maladie continue d’être exportée vers d’autres pays par des personnes qui ont été exposées au virus par contact avec des dromadaires ou des produits animaux (par exemple par la consommation de lait cru de chamelle) ou dans un établissement de santé. L’OMS continue de surveiller la situation épidémiologique et d’évaluer le risque sur la base des informations les plus récentes. Toutefois, en raison de la pandémie actuelle de COVID-19, les capacités pour réaliser les tests de détection du MERS-CoV ont été gravement affectées dans certains pays, la plupart des ressources ayant été réorientées vers la prévention et la lutte contre la pandémie.

Pour la période allant de septembre 2012 au 18 novembre 2021, le nombre cumulé de cas d’infection par le MERS-CoV confirmés en laboratoire et notifiés à l’OMS à l’échelle mondiale s’établit à 2583, dont 888 décès associés. La majorité de ces cas se trouvent dans la péninsule arabique ; en dehors de cette région, une importante épidémie au eu lieu en République de Corée en mai 2015, où 186 cas confirmés en laboratoire (185 en République de Corée et 1 en Chine) et 38 décès ont été notifiés. Le nombre de cas dans le monde correspond au nombre cumulé de cas confirmés en laboratoire notifiés à l’OMS au titre du Règlement sanitaire international (RSI 2005) à ce jour. Le nombre de décès correspond au nombre de décès dont l’OMS a eu connaissance jusqu’à présent grâce au suivi avec les États Membres touchés.

Conseils de l’OMS

Au vu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS rappelle qu’il est important que tous les États Membres assurent une surveillance rigoureuse des infections respiratoires aiguës et examinent avec soin toute présentation inhabituelle.

La transmission interhumaine dans les établissements de santé a été associée à des retards dans la reconnaissance des premiers symptômes de l’infection par le MERS-CoV, à une lenteur du triage des cas suspects et à une mise en œuvre tardive des mesures de lutte anti-infectieuse. Les mesures de prévention et de maîtrise des infections sont fondamentales pour éviter la propagation éventuelle du MERS-CoV dans les établissements de santé. Les agents de santé doivent appliquer systématiquement les précautions standard avec tous les patients, quel que soit leur diagnostic. Ils doivent compléter ces précautions standard par des précautions contre les gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë ; par des précautions pour éviter le contact et par le port d’une protection oculaire quand ils s’occupent de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV ; par des précautions contre la transmission par voie aérienne lors de la réalisation d’actes générant des aérosols ou dans les environnements où ces actes sont pratiqués. L’identification, la prise en charge et l’isolement rapides des cas, la quarantaine assistée des cas contacts, l’application de mesures appropriées de lutte anti-infectieuse et la sensibilisation à la santé publique peuvent prévenir la transmission interhumaine du MERS-CoV.

Les personnes atteintes de maladies chroniques sous-jacentes, telles que le diabète, l’insuffisance rénale, les maladies pulmonaires chroniques et l’immunodépression, présentent un risque plus élevé de maladie grave lorsqu’elles sont infectées par le MERS-CoV. Par conséquent, ces personnes doivent éviter tout contact rapproché avec les animaux, en particulier les dromadaires, lorsqu’elles se rendent dans des fermes, sur des marchés ou dans des étables où l’on sait que le virus est susceptible de circuler. Il faut appliquer des mesures générales d’hygiène comme se laver systématiquement les mains avant et après avoir touché un animal, et éviter le contact avec des animaux malades.

Les règles d’hygiène alimentaire doivent également être respectées. Il faut éviter de boire du lait cru de chamelle ou de l’urine de chameau, ou encore de consommer de la viande insuffisamment cuite.

L’OMS ne préconise pas de dépistage spécial aux points d’entrée en rapport avec cet événement et ne recommande pas non plus pour l’instant l’application de restrictions aux voyages ou au commerce avec les Émirats arabes unis.

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