Bulletins d'information sur les flambées épidémiques

Variole du singe - Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord

8 juillet 2021

Aperçu de la situation

Le 15 juin 2021, un troisième cas d’orthopoxvirose simienne, ou variole du singe, a été confirmé au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (pour plus d’informations sur les deux premiers cas, veuillez consulter le bulletin d’information sur les flambées épidémiques publié par l’OMS le 11 juin 2021).

Description de la situation

Le 15 juin 2021, un troisième cas d’orthopoxvirose simienne, ou variole du singe, a été confirmé au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (pour plus d’informations sur les deux premiers cas, veuillez consulter le bulletin d’information sur les flambées épidémiques publié par l’OMS le 11 juin 2021). Le patient a présenté une éruption vésiculeuse le 13 juin 2021. Des prélèvements effectués sur les lésions ont été reçus le 14 juin pour confirmation du diagnostic et l’orthopoxvirose simienne a été confirmée par amplification en chaîne par polymérase (PCR) le 15 juin 2021.


Le patient est un membre de la famille des deux cas pour lesquels un diagnostic avait été posé au Royaume-Uni en mai 2021. Les trois cas ont été admis dans un service de maladies infectieuses. Ils sont aujourd’hui totalement rétablis et ont quitté l’hôpital

Action de santé publique

Les autorités sanitaires ont identifié 30 contacts proches des cas, qui ont tous été soumis à 21 jours de surveillance active depuis la dernière date d’exposition. La période de surveillance active est maintenant terminée. Aucune transmission n’a été constatée en dehors de la famille.

Les soignants qui s’occupent des trois cas dans le service des maladies infectieuses ont été vaccinés.


Des informations sur ces trois cas ont été communiquées au point focal national RSI du Nigéria qui continue de recueillir des informations supplémentaires sur les sources potentielles d’infection et d’exposition au Nigéria. Aucun cas lié au cas indicateur de cette exportation n’a été trouvé à l’issue de la recherche active. Des experts de la santé animale participent à des activités sur le terrain afin d’étudier davantage les sources potentielles d’exposition.  

Évaluation du risque par l’OMS

L’orthopoxvirose simienne, ou variole du singe, est une zoonose selvatique, avec un nombre restreint d’infections qui surviennent habituellement de façon sporadique chez l’homme dans certaines régions boisées d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. La maladie est causée par le virus de l’orthopoxvirose simienne qui appartient à la famille des orthopoxvirus. Elle peut être transmise par contact et par exposition à de grosses gouttelettes expirées par le sujet infecté. La période d’incubation de la variole du singe est généralement de 6 à 13 jours, mais peut aller de 5 à 21 jours. La maladie, dont les symptômes durent souvent de 14 à 21 jours, guérit en général spontanément. Les symptômes peuvent être légers ou plus graves, et les lésions peuvent être très irritantes et douloureuses. Les cas les plus bénins de variole du singe ne sont pas toujours signalés et représentent un risque de transmission interhumaine. Le réservoir chez l’animal reste inconnu, bien que les rongeurs en fassent sans doute partie. Les contacts avec des animaux vivants ou morts du fait de la chasse et de la consommation de gibier sauvage ou de viande de brousse sont des facteurs de risque connus.

Il existe deux clades de virus de la variole du singe, le clade d’Afrique de l’Ouest et le clade du bassin du Congo (Afrique centrale). Bien que le clade ouest-africain de l’infection par le virus de la variole du singe puisse entraîner parfois une maladie grave chez certaines personnes, la maladie guérit généralement spontanément. Le taux de létalité pour le clade ouest-africain a été établi, documents à l’appui, à environ 1 % tandis que pour le clade du bassin du Congo, il peut atteindre 10 %.

Actuellement, au Royaume-Uni, si l’on inclut ces trois cas, seuls sept cas d’orthopoxvirose simienne ont été signalés, dont trois cas importés précédemment du Nigéria, deux en septembre 2018 et un en décembre 2019. Avant ce signalement, il y avait également eu un cas de transmission nosocomiale chez un agent de santé en Angleterre en 2018 en raison d’un contact avec du linge de lit contaminé.


Comme mentionné ci-dessus, le troisième cas confirmé est un contact proche prolongé des deux cas précédents et tous les cas vivent sous le même toit et sont complètement rétablis. Aucun autre contact lié à ce nouveau cas n’a été trouvé. Aucun des contacts proches n’a voyagé hors du Royaume-Uni après avoir été exposé. Par conséquent, ce cas ne modifie pas le risque pour la santé publique dans le pays et le risque de propagation de la maladie reste faible. La source possible d’exposition et le risque de propagation au Nigéria sont en cours d’évaluation.

Pour avoir des informations générales sur les flambées d’orthopoxvirose simienne au Nigéria, veuillez consulter le bulletin d’information sur les flambées épidémiques publié le 11 juin 2021.

Conseils de l’OMS

Toute maladie survenant pendant ou au retour d’un voyage doit être signalée à un professionnel de la santé, en donnant des indications sur tous les voyages récents ainsi que sur les antécédents vaccinaux. Les personnes qui résident ou voyagent dans des pays d’endémie, comme le Nigéria, doivent éviter tout contact avec des animaux malades, morts ou vivants susceptibles d’être porteurs du virus de l’orthopoxvirose simienne (rongeurs, marsupiaux, primates), et ils doivent s’abstenir de consommer ou de manipuler du gibier sauvage (viande de brousse). Il est extrêmement important de se laver mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique.


Un patient atteint de variole du singe doit être isolé pendant la période infectieuse, c’est-à-dire pendant le stade de l’éruption cutanée de la maladie, et les contacts doivent observer une quarantaine et faire l’objet d’un suivi. La recherche des contacts en temps voulu, les mesures de surveillance et la sensibilisation du personnel de santé aux maladies émergentes sont essentiels pour prévenir les cas secondaires et gérer efficacement les flambées d’orthopoxvirose simienne.


Le personnel de santé en charge des patients dont l’infection par le virus de l’orthopoxvirose simienne est présumée ou confirmée doivent appliquer les mesures de précaution standards pour lutter contre l’infection par contact ou gouttelettes. Les échantillons prélevés sur les personnes ou les animaux présumés infectés par le virus de l’orthopoxvirose simienne doivent être manipulés par un personnel qualifié travaillant dans des laboratoires équipés de manière appropriée.

Sur la base des informations disponibles pour l’instant, l’OMS ne recommande pas d’appliquer au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord des restrictions sur les voyages ou les échanges commerciaux.


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