En 2022, l’OMS a publié ses travaux novateurs sur la santé mentale, à savoir : le Rapport mondial sur la santé mentale (le résumé d’orientation en français est disponible ici). Le rapport propose un schéma directeur à l’intention des pouvoirs publics, du milieu universitaire, des professionnels de la santé, de la société civile et d’autres personnes qui souhaitent aider le monde à transformer la santé mentale.
La stigmatisation figure parmi les questions abordées dans le rapport. La stigmatisation, la discrimination et les violations des droits humains dont sont victimes les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sont répandues dans les communautés et les systèmes de soins partout dans le monde. La Commission sur l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination dans le domaine de la santé mentale établie par la revue The Lancet (en anglais) est donc opportune et bienvenue, mais comment fera-t-elle une différence ?
La stigmatisation a de nombreux visages. Nous l’assimilons le plus souvent à la façon dont nous nous traitons les uns les autres. Cependant, cela ne représente qu’une partie du problème ; en effet le sentiment de honte intériorisé par la souffrance due aux problèmes de santé mentale que ressent un individu est un problème silencieux. Nous devons normaliser les discussions sur la santé mentale et les nombreuses affections connexes, car la stigmatisation est la chaîne à laquelle se rattachent tous les problèmes de santé mentale.
L’un des points forts du Rapport de l’OMS sur la santé mentale dans le monde de l’OMS est qu’il comprend des témoignages divers de personnes vivant avec un problème de santé mentale. Nous sommes reconnaissants aux plus de 30 personnes qui ont partagé leurs histoires de persévérance et de survie. Le courage dont elles ont fait preuve en racontant leur histoire est louable et empreint d’humilité ; en effet c’est en écoutant de plus en plus de témoignages comme ceux-ci que nous pourrons apprendre à offrir un meilleur soutien et à normaliser les conversations.
Il en va de même des récentes lignes directrices de l’OMS sur la santé mentale au travail (le résumé d’orientation en français est disponible ici). Étant donné que l’on estime à 12 milliards le nombre de journées de travail perdues chaque année en raison de la dépression ou de l’anxiété, les nouvelles lignes directrices recommandent des mesures visant à lutter contre les risques pour la santé mentale au travail, tels que les lourdes charges de travail, les comportements négatifs et d’autres facteurs qui entraînent une détresse au travail.
Chaque semaine entraîne un nouveau défi pour notre santé mentale au plan personnel ou collectif. Les conflits, les maladies et le climat imposent un nouveau type de résilience concernant notre santé mentale. Sans l’exprimer ni la comprendre, nous continuerons à masquer les fissures.
Dans le cadre d’une réflexion sur les objectifs de la Journée mondiale de la santé mentale de cette année, l’OMS a identifié les quatre priorités suivantes à mettre en œuvre :
- Financer les services de santé mentale – on estime que les pays consacrent moins de 2 % de leur budget de soins de santé aux services de santé mentale. Dans un contexte où près d’un milliard de personnes vivaient avec un trouble mental en 2019, les services ne disposent pas de suffisamment de ressources.
- Améliorons nos compétences et celles de nos aidants en matière de santé mentale, afin de comprendre pleinement les expériences personnelles et la manière d’apporter un soutien. La formation en ligne de l’OMS intitulée : Quality Rights Mental Health (en anglais) est un excellent point de départ. Cette formation a été conçue dans le but d’améliorer la qualité des soins dans les services de santé mentale et les services connexes et de promouvoir les droits des personnes atteintes de handicaps psychosociaux, intellectuels ou de déficience cognitive.
- Accorder la priorité à la santé mentale en prenant soin de soi-même, en analysant les pratiques sur le lieu de travail afin de s’assurer que les employés s’épanouissent et en garantissant la disponibilité de soins communautaires solides en matière de santé mentale.
- Écouter les personnes ayant une expérience vécue des troubles mentaux. Leur expérience nous apprendra comment mieux les soutenir et leur fournir des soins.
Les problèmes de santé mentale sont généralement douloureux et, malheureusement, la stigmatisation ne fait qu’amplifier cette détresse. Adoptons le thème judicieux de la Journée mondiale de la santé mentale et faisons de la santé mentale et du bien-être pour tous une véritable priorité mondiale.