Plus de 3 milliards de personnes protégées contre les acides gras trans nocifs dans leur alimentation

9 septembre 2020
Communiqué de presse
Genève

Cependant, 11 des 15 pays qui comptabilisent le plus de décès imputables à des cardiopathies coronariennes causées par les acides gras trans doivent encore prendre des mesures pour les éliminer.

Deux ans après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé son initiative ambitieuse visant à éliminer les acides gras trans industriels de l’alimentation mondiale, elle indique dans un rapport - en anglais qu’à ce jour, 58 pays ont adopté des lois qui protégeront 3,2 milliards de personnes de ces substances nocives d’ici la fin de 2021. Cependant, plus d’une centaine de pays doivent encore prendre des mesures pour les éliminer de leur offre de produits alimentaires. 

On estime que la consommation d’acides gras trans industriels est à l’origine d’environ 500 000 décès par an dus à une cardiopathie coronarienne. 

« À une époque où le monde entier lutte contre la pandémie de COVID-19, nous devons tout mettre en œuvre pour protéger la santé des personnes. Cela signifie qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour prévenir les maladies non transmissibles susceptibles de rendre les gens plus sensibles au coronavirus et d’entraîner des décès prématurés », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Notre objectif d’éliminer les acides gras trans d’ici 2023 ne saurait souffrir aucun retard. » 

Quinze pays représentent environ les deux tiers des décès dans le monde liés à la consommation d’acides gras trans. Quatre d’entre eux (Canada, États-Unis d’Amérique, Lettonie et Slovénie,) ont mis en œuvre depuis 2017 des politiques relevant des meilleures pratiques recommandées par l’OMS, soit en fixant une limite obligatoire pour que les acides gras trans industriels ne représentent pas plus de 2 % des huiles et des graisses dans l’ensemble des produits alimentaires, soit en interdisant les huiles partiellement hydrogénées. 

Il n’en demeure pas moins que les 11 autres pays (Azerbaïdjan, Bangladesh, Bhoutan, Équateur, Égypte, Inde, Iran, Mexique, Népal, Pakistan et République de Corée) doivent encore prendre des mesures urgentes. 

Néanmoins, le rapport met en évidence deux tendances encourageantes. Premièrement, lorsque les pays agissent, ils adoptent dans leur immense majorité des politiques de relevant des meilleures pratiques plutôt que d’assouplir les règles en vigueur. Ainsi, les nouvelles mesures adoptées ou entrées en vigueur au cours de l’année écoulée au Brésil, en Turquie et au Nigéria répondent toutes aux critères de l’OMS pour les politiques relevant des meilleures pratiques. Des pays comme l’Inde, qui avaient auparavant mis en œuvre des mesures moins restrictives, mettent en ce moment à jour leurs politiques pour s’aligner sur les meilleures pratiques. 

Deuxièmement, les réglementations régionales qui établissent des normes pour plusieurs pays gagnent en popularité et se présentent désormais comme une stratégie prometteuse pour avancer plus rapidement vers l’élimination mondiale des acides gras trans d’ici 2023. En 2019, l’Union européenne a adopté une politique relevant des meilleures pratiques et les 35 pays qui composent la Région OMS des Amériques/Organisation panaméricaine de la santé ont approuvé à l’unanimité un plan d’action régional visant à éliminer les acides gras trans industriels d’ici 2025. Ensemble, ces deux initiatives régionales qui couvrent plus de 50 pays ouvrent la possibilité d’offrir à un milliard de personnes supplémentaires une protection au moyen d’une réglementation sur les acides gras trans, alors qu’elles en étaient dépourvues avant cela. 

« Avec le ralentissement de l’économie mondiale, les pays sont plus que jamais à la recherche des meilleurs investissements dans la santé publique », a indiqué le Dr Tom Frieden, PDG de Resolve to Save Lives. « L’élimination des acides gras trans de l’alimentation sauve des vies et permet d’économiser de l’argent. De plus, en prévenant les infarctus du myocarde, elle réduit la charge qui pèse sur les établissements de santé. » 

Malgré des progrès encourageants, l’application de ces politiques est toujours loin d’être homogène et varie selon les régions et le niveau de revenu des pays. La plupart des mesures politiques prises à ce jour, y compris celles adoptées en 2019 et 2020, l’ont été dans des pays à revenu élevé et dans les Régions OMS des Amériques et de l’Europe. Sept pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et 33 pays à revenu élevé ont ainsi adopté des politiques relevant des meilleures pratiques, mais aucun pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Note aux rédactions

Les acides gras trans industriels sont présents dans les graisses végétales solidifiées, comme la margarine et le beurre clarifié (ghee), et se retrouvent souvent dans les produits de grignotage, les aliments cuits au four et les aliments frits. Souvent, les fabricants les utilisent car ils ont une durée de conservation plus longue et sont moins chers que les autres graisses. Cependant, il est possible d’utiliser des produits de substitution plus sains qui n’affectent ni le goût ni le coût des aliments. 

L’OMS recommande de limiter la consommation d’acides gras trans à moins de 1 % de l’apport énergétique total, ce qui signifie moins de 2,2 g/jour pour un régime de 2 000 calories. Pour réussir à éliminer les acides gras trans industriels dans le monde d’ici 2023, l’OMS recommande aux pays :

  • d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques relevant des meilleures pratiques de manière à fixer une limite obligatoire pour que les acides gras trans industriels ne représentent pas plus de 2 % des huiles et des graisses dans l’ensemble des produits alimentaires, ou d’interdire les huiles partiellement hydrogénées ;
  • d’investir dans des mécanismes de suivi, par exemple la capacité des laboratoires à mesurer et à surveiller les acides gras trans dans les aliments ; et
  • de plaider en faveur de réglementations régionales ou sous-régionales afin d’étendre les avantages des politiques sur les acides gras trans.

Ce rapport est publié à l’occasion de la Semaine mondiale d’action 2020 sur les maladies non transmissibles, qui a lieu du 7 au 13 septembre et dont le thème cette année porte sur la responsabilisation pour veiller à ce que les engagements pris par les pouvoirs publics, les décideurs, le secteur industriel, le milieu universitaire et la société civile deviennent une réalité. 

À propos de l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé est l’organisme chef de file en matière de santé dans le système des Nations Unies. Fondée en 1948, l’OMS collabore avec 194 États Membres, dans six Régions et dans plus de 150 bureaux, pour promouvoir la santé, préserver la sécurité mondiale et servir les populations vulnérables. Notre objectif pour 2019-2023 est de faire en sorte qu’un milliard de personnes supplémentaires bénéficient de la couverture sanitaire universelle, qu’un milliard de personnes supplémentaires soient mieux protégées face aux situations d’urgence et qu’un milliard de personnes supplémentaires bénéficient d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être.

Pour obtenir des données actualisées sur la COVID-19 et des conseils de santé publique qui vous aideront à vous protéger contre le coronavirus, consultez le site www.who.int/fr et suivez l’OMS sur  TwitterFacebookInstagramLinkedInTikTokPinterestSnapchatYouTube

À propos de Resolve to Save Lives

Resolve to Save Lives, une initiative de l’organisme de santé mondiale Vital Strategies, se concentre sur la prévention des décès dus aux maladies cardiovasculaires et des épidémies. Resolve to Save Lives est financé par Bloomberg Philanthropies, la Fondation Bill et Melinda Gates et Gates Philanthropy Partners, avec le soutien de financier de la Fondation Chan Zuckerberg. L’organisation est dirigée par le Dr Tom Frieden, ancien directeur des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis. Pour en savoir plus, consultez le site https://www.resolvetosavelives.org ou Twitter @ResolveTSL et @DrTomFrieden

À propos de Vital Strategies

Vital Strategies est un organisme de santé mondiale fondé sur la conviction que chaque personne devrait être protégée par un système de santé publique solide. Nous collaborons avec les pouvoirs publics et la société civile de 73 pays pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies fondées sur des données probantes qui s’attaquent à leurs problèmes de santé publique les plus pressants. Notre objectif est de voir les gouvernements adopter le plus rapidement possible des interventions prometteuses à grande échelle. Pour en savoir plus, consultez le site www.vitalstrategies.org ou Twitter @VitalStrat.

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