Autisme

17 septembre 2025

L’essentiel

  • L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme, regroupe diverses affections liées au développement du cerveau.
  • En 2021, environ 1 personne sur 127 était autiste.
  • Ses caractéristiques peuvent être détectées chez le jeune enfant, mais l’autisme n’est souvent diagnostiqué que bien plus tard.
  • Les capacités et les besoins des personnes autistes sont variables et peuvent évoluer au fil du temps. Alors que certaines personnes atteintes d’autisme sont capables de vivre de façon autonome, d’autres présentent de graves handicaps et ont besoin de soins et d’une aide toute leur vie.
  • Les interventions psychosociales fondées sur des données factuelles peuvent améliorer les capacités de communication et les compétences sociales et avoir un impact positif sur le bien-être et la qualité de vie des personnes autistes et de leurs aidants.
  • La prise en charge des personnes autistes doit s’accompagner de mesures prises au niveau communautaire et sociétal pour rendre leur environnement physique plus accessible, leur milieu social plus accueillant et les mentalités plus solidaires.

Généralités

Les troubles du spectre de l’autisme regroupent un ensemble d’affections. Ils se caractérisent par un certain degré d’altération du comportement social et de la communication. Ils peuvent aussi se manifester par des activités et un comportement atypiques, notamment des difficultés à passer d’une activité à une autre, une attention exagérée aux détails et des réactions inhabituelles aux sensations.

Les capacités et les besoins des personnes autistes sont variables et peuvent évoluer au fil du temps. Alors que certaines personnes atteintes d’autisme sont capables de vivre de façon autonome, d’autres présentent de graves handicaps et ont besoin de soins et d’une aide toute leur vie. L’autisme a souvent une incidence sur l’éducation et les opportunités d’emploi. De plus, le fardeau porté par les familles apportant les soins et un soutien peut être lourd. Les attitudes sociétales et le soutien apporté par les autorités locales et nationales sont d’importants facteurs qui déterminent la qualité de vie des personnes autistes.

Ses caractéristiques peuvent être détectées chez le jeune enfant, mais l’autisme n’est souvent diagnostiqué que bien plus tard.

Les personnes atteintes d’autisme présentent souvent des comorbidités, parmi lesquelles l’épilepsie, la dépression, l’anxiété et un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Le niveau de fonctionnement intellectuel est extrêmement variable et peut aller de la déficience profonde à des capacités cognitives supérieures.

Épidémiologie

On estime qu’en 2021, dans le monde, environ une personne sur 127 était autiste (1). Cette estimation n’est qu’une moyenne et la prévalence déclarée varie considérablement d’une étude à l’autre. Un certain nombre d’études bien contrôlées font néanmoins état de taux sensiblement plus élevés. On ignore encore la prévalence de l’autisme dans beaucoup de pays à revenu faible ou intermédiaire.

Causes

D’après les données scientifiques dont on dispose, il existe probablement de nombreux facteurs qui rendent un enfant plus susceptible d’être atteint d’autisme, notamment des facteurs environnementaux et génétiques. Des études scientifiques montrent que certains facteurs environnementaux sont plus souvent retrouvés chez les enfants autistes ou leurs parents. Il s’agit notamment de l’âge avancé des parents, du diabète gestationnel, de l’exposition prénatale aux polluants atmosphériques ou à certains métaux lourds, de la prématurité, des complications graves à la naissance et de l’insuffisance pondérale à la naissance.

De plus, des travaux de recherche ont porté un lien éventuel entre la prise de divers médicaments pendant la grossesse et un risque accru d’autisme. Par exemple, l’exposition prénatale au valproate et à la carbamazépine, qui sont utilisés pour traiter les convulsions, semble être plus fréquente chez les enfants autistes.

D’autres travaux doivent être menés afin de mieux comprendre le rôle de chacun des facteurs qui semblent être associés à un risque accru d’autisme et leur interaction avec les variations génétiques.

Des recherches approfondies s’appuyant sur différentes méthodes et menées pendant de nombreuses années ont démontré que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole n’est pas une cause d’autisme. L’étude qui a été interprétée comme indiquant ce lien s’est avérée fausse et frauduleuse. La revue qui l’a publiée a retiré l’étude et le médecin qui l’a rédigée a été interdit d’exercice. (4,5,6).

Les données factuelles montrent également que les autres vaccins destinés aux enfants n’augmentent pas le risque d’autisme. Des recherches approfondies sur le thiomersal employé comme conservateur et l’aluminium utilisé comme additif dans certains vaccins ont permis d’arriver à la conclusion formelle que ces ingrédients des vaccins destinés aux enfants n’augmentent pas le risque d’autisme. 

Évaluation et prise en charge

Il existe une large gamme d’interventions, dès la petite enfance et tout au long de la vie, susceptibles d’optimiser le développement, la santé, le bien-être et la qualité de vie des personnes autistes. L’accès rapide à des interventions psychosociales fondées sur des données factuelles peut améliorer la capacité de communication et le comportement social des enfants autistes. Il est recommandé de suivre le développement de l’enfant dans le cadre des soins systématiques de la mère et de l’enfant.

Il est important qu’une fois l’autisme diagnostiqué, les enfants, les adolescents et les adultes autistes de même que leurs aidants bénéficient d’informations pertinentes, de services, d’une orientation vers des services spécialisés et d’un soutien pratique en fonction des besoins évolutifs et des préférences de chacun.

Les besoins des personnes autistes en matière de santé sont complexes et exigent toute une gamme de services intégrés, notamment de promotion de la santé, de soins et de services de réadaptation. Il est important que le secteur de la santé collabore avec d’autres secteurs comme l’éducation, l’emploi et l’action sociale.

Les personnes atteintes d’autisme et d’autres troubles du développement doivent participer à la conception et à l’exécution des interventions les concernant. Leur prise en charge doit s’accompagner de mesures prises aux niveaux communautaire et sociétal pour rendre leur environnement physique plus accessible, leur milieu social plus accueillant et les mentalités plus solidaires.

Déterminants sociaux de la santé

Toutes les personnes, y compris celles atteintes d’autisme, ont le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.

Pourtant, les personnes autistes sont souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. Elles peuvent être par exemple injustement privées de soins, d’accès à l’éducation et de possibilités de participer à la vie de leur communauté.

Les personnes atteintes d’autisme ont les mêmes problèmes de santé que la population générale. Cependant, elles peuvent en outre avoir besoin de soins de santé particuliers liés à l’autisme ou à d’autres affections concomitantes. Elles peuvent être plus vulnérables aux maladies non transmissibles chroniques en raison de facteurs de risque comportementaux comme le manque d’exercice physique ou un régime alimentaire inadapté et elles sont plus exposées au risque de violence, de traumatismes et de mauvais traitements. Les personnes autistes sont plus susceptibles de mourir prématurément.

Elles doivent pouvoir accéder aux services de santé pour y recevoir des soins de santé généraux comme le reste de la population, y compris aux services de promotion de la santé et de prévention, ainsi qu’au traitement des maladies aiguës et chroniques. Cependant, leurs besoins en matière de santé sont moins bien couverts que ceux de la population générale. Elles sont aussi plus vulnérables dans les situations d’urgence humanitaire. Un obstacle courant est la méconnaissance et la conception erronée que les prestataires de soins ont de l’autisme.

Résolution de l’OMS sur les troubles du spectre autistique

En mai 2014, la Soixante-Septième Assemblée mondiale de la Santé a adopté une résolution intitulée Mesures globales et coordonnées pour la prise en charge des troubles du spectre autistique, qui a été soutenue par plus de 60 pays.

Cette résolution prie instamment l’OMS de collaborer avec les États Membres et les organismes partenaires afin de renforcer les moyens dont disposent les pays pour faire face aux troubles du spectre autistique et autres troubles du développement.

Action de l’OMS

L’OMS et ses partenaires reconnaissent qu’il est nécessaire de renforcer la capacité des pays à garantir à toutes les personnes autistes le meilleur état de santé et de bien-être. Les activités de l’OMS visent essentiellement à :

  • obtenir des gouvernements qu’ils s’engagent plus résolument à prendre des mesures pour améliorer la qualité de vie des personnes autistes, conformément au cadre d’action décrit dans la publication de l’OMS et de l’UNICEF intitulée Global report on children with developmental disabilities: From the margins to the mainstream ;
  • proposer des orientations sur les politiques et les plans d’action consacrés à l’autisme dans le cadre plus large de la santé, de la santé mentale et cérébrale et du handicap ;
  • contribuer à renforcer la capacité du personnel de santé à dispenser des soins efficaces et adaptés et à promouvoir des normes optimales de santé et de bien-être pour les personnes autistes ; et
  • promouvoir des environnements accueillants et favorables pour les personnes atteintes d’autisme et d’autres troubles du développement et apporter un soutien à leurs aidants.

Le Plan d’action global de l’OMS pour la santé mentale 2013-2030 et le Plan d’action mondial intersectoriel sur l’épilepsie et les autres troubles neurologiques appellent les pays à combler les lacunes majeures actuelles dans la détection précoce, la prise en charge, le traitement et la réadaptation des personnes atteintes de troubles mentaux et neurodéveloppementaux, dont l’autisme. Ils appellent également les pays à répondre aux besoins sociaux, économiques, éducatifs et d’intégration des personnes atteintes de troubles mentaux et neurologiques et de leur famille, ainsi qu’à améliorer la surveillance et à renforcer la recherche dans ce domaine.

 

Références bibliographiques

  1. Seattle: Institute for Health Metrics and Evaluation; 2024 (https://vizhub.healthdata.org/gbd-results/).
  2. Di Pietrantonj, C., Rivetti, A., Marchione, P., Debalini, M. G., & Demicheli, V. (2021). Vaccines for measles, mumps, rubella, and varicella in children. The Cochrane database of systematic reviews, 11(11), CD004407. https://doi.org/10.1002/14651858.CD004407.pub5
  3. Taylor, L. E., Swerdfeger, A. L., & Eslick, G. D. (2014). Vaccines are not associated with autism: an evidence-based meta-analysis of case-control and cohort studies. Vaccine, 32(29), 3623–3629. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2014.04.085
  4. Affaire Wakefield : 12 ans d’errance car aucun lien entre autisme et vaccination ROR n’a été montré. Maisonneuve H, Floret D. Presse Med. 2012 Sep ; en français (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22748860).
  5. Lancet retracts Wakefield’s MMR paper. Dyer C. BMJ 2010;340:c696. 2 February 2010 (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20124366/).
  6. Kmietowicz Z. Wakefield is struck off for the “serious and wide-ranging findings against him” BMJ 2010; 340 :c2803 doi:10.1136/bmj.c2803 (https://www.bmj.com/content/340/bmj.c2803).