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Qu’ils protègent de la grippe ou de la COVID-19, les vaccins sauvent des vies, et ils restent le meilleur moyen de lutter contre ces maladies.
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Affection post-COVID-19 ("COVID long")

26 février 2025

Principaux faits

  • La plupart des patientes et des patients atteints de COVID-19 se rétablissent complètement, mais certains sont ensuite atteints d’une affection post-COVID-19, qui a des effets à moyen et à long terme sur un ou plusieurs systèmes de l’organisme.
  • Environ six personnes sur 100 atteintes de COVID-19 présentent ensuite une forme prolongée de la maladie.
  • Bien que l’on dispose de données limitées à ce sujet, il semble que le risque de contracter une affection post-COVID-19 soit plus faible maintenant qu’au début de la pandémie. Toutefois, le virus circule toujours largement et ce risque existe pour chaque nouvelle infection.
  • L’affection post-COVID-19 se manifeste généralement par une fatigue intense, une dyspnée des douleurs musculaires ou articulaires et des troubles du sommeil.
  • L’OMS élabore actuellement des lignes directrices pour la prise en charge clinique de l’affection post-COVID-19.
  • Les soignantes et les soignants peuvent guider les patientes et les patients afin qu’ils prennent en charge leurs symptômes eux-mêmes et proposer des médicaments pour soulager les symptômes, ou les orienter vers des services de réadaptation, si nécessaire.


Généralités

La COVID-19 peut entraîner de graves complications à long terme. On parle alors d’affection post-COVID-19 ou, plus couramment, de « COVID long ». L’affection post-COVID-19 se caractérise par une série de symptômes qui apparaissent généralement dans les trois mois suivant la COVID-19 proprement dite et durent au moins deux mois. L’affection post-COVID-19 peut avoir des répercussions sur la capacité d’une personne à mener à bien ses activités quotidiennes, par exemple à travailler ou à s’acquitter des tâches ménagères, et restreindre la participation sociale.

Ampleur du problème

Des millions de personnes ont été touchées par la maladie post-COVID-19 depuis le début de la pandémie (1). Selon les estimations mondiales, six personnes sur 100 atteintes de COVID-19 contractent une forme prolongée de la maladie. Ces estimations ont été établies en grande partie à partir de cas de COVID-19 survenus au début de la pandémie (au cours des deux premières années), et varient beaucoup (2).

Des recherches plus récentes montrent que les risques de contracter une affection post-COVID-19 ont diminué, mais ces données sont limitées et proviennent principalement de pays à revenu élevé (3). Cependant, le SARS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, circule largement et l’affection post-COVID-19 reste une menace importante et un défi permanent pour la santé publique mondiale.

Facteurs de risque

Toute personne infectée par le SARS-CoV-2 peut contracter une affection post-COVID-19. Ce risque est plus élevé pour certaines personnes : les femmes, les personnes âgées, les fumeurs et des personnes en surpoids ou obèses ou qui ont déjà des problèmes de santé chroniques. Les infections à répétition et les formes graves de COVID-19 nécessitant une hospitalisation ou une admission en soins intensifs augmentent également le risque (4). On constate une augmentation du nombre de cas d’affection post-COVID-19 parmi les personnes handicapées, et pour lesquelles les disparités en matière de santé et l’accès aux soins de santé posent problème (5).

Des travaux de recherche sont en cours pour mieux comprendre les causes de l’affection post-COVID-19. Presque tous les systèmes peuvent être touchés, y compris le système cardiovasculaire, l’appareil respiratoire, le système nerveux, les intestins et le système endocrinien (hormonal). Chez les personnes atteintes d’une affection post-COVID-19, les chercheurs ont trouvé des signes de la persistance du SARS-CoV2 dans l’organisme, d’altération de la réponse immunitaire et d’une réponse auto-immune, et de la formation de caillots microscopiques (microthromboses), entre autres problèmes (6).

Symptômes

Plus de 200 symptômes différents ont été signalés par des personnes atteintes d’une affection post-COVID-19. Les symptômes courants sont les suivants :

  • fatigue intense
  • douleurs musculaires ou articulaires
  • dyspnée
  • céphalées
  • difficulté à réfléchir ou à se concentrer
  • altérations du goût.

On retrouve également des troubles du sommeil, une dépression et de l’anxiété (5). Ces symptômes peuvent persister depuis l’apparition de la maladie ou se manifester après le rétablissement initial. Les symptômes peuvent être légers mais parfois très invalidants et empêcher la personne de travailler, d’effectuer les actes de la vie quotidienne ou de faire de l’exercice.

Grâce à une meilleure compréhension de l’affection post-COVID-19, certains modèles cliniques sont devenus plus clairs. Certains symptômes tendent à survenir en même temps, par exemple les vertiges ou des étourdissements en position debout (liés au syndrome de tachycardie orthostatique posturale), l’exacerbation des symptômes après l’effort ou l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (7).

Après une COVID-19, il est possible que d’autres problèmes de santé surviennent plus fréquemment, par exemple : insuffisance rénale, cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux, diabète et maladies mentales (8).

Impact

L’affection post-COVID-19 peut avoir une incidence sur la capacité de travailler et peut entraîner une perte de productivité, une baisse des revenus et une dégradation de la qualité de vie. Les besoins médicaux permanents des personnes atteintes de la maladie peuvent mettre à rude épreuve les systèmes de santé.

Guérison

Les symptômes de l’affection post-COVID-19 s’estompent avec le temps, généralement en 4 à 9 mois. Selon des estimations mondiales de 2022, environ 15 personnes sur 100 présentent encore des symptômes au bout de 12 mois (2).

Traitements

Les besoins de chaque patiente ou patient atteint d’une affection post-COVID-19 varient. À l’heure actuelle, les travaux de recherche sur les traitements restent limités et il faut encore mener des études de grande ampleur pour déterminer quels sont les traitements les plus efficaces. Cependant, les médecins peuvent décider du traitement au cas par cas en fonction de leurs connaissances sur des maladies similaires. Le personnel soignant peut proposer des médicaments pour soulager les symptômes, si nécessaire. De plus, il existe souvent des traitements qui ont fait leurs preuves pour les problèmes médicaux diagnostiqués après la COVID-19, par exemple les maladies rénales ou les accidents vasculaires cérébraux. La réadaptation (en anglais) et une bonne communication entre les praticiens prodiguant les soins primaires et les médecins spécialistes permettent de prendre en charge efficacement de nombreux symptômes et de nombreuses déficiences fonctionnelles.

Auto-prise en charge

L’éducation à l’importance d’un repos et d’un sommeil de qualité et l’acquisition de compétences en techniques de conservation de l’énergie peuvent aider les patients et les patientes à mieux gérer leurs symptômes. Le personnel soignant peut aborder avec les patientes et les patients les stratégies d’auto-prise en charge permettant de réagir rapidement en cas d’aggravation transitoire ou de rechute, notamment en identifiant les facteurs déclenchants potentiels, en réduisant temporairement le niveau d’activité, en surveillant les symptômes dans le temps et en ne reprenant le niveau d’activité habituel qu’après la résolution des symptômes. Il peut être nécessaire, dans certains cas, d’utiliser des équipements d’assistance et de modifier l’environnement sur le lieu de travail et au domicile.

Prévention

Plusieurs réinfections par le SARS-CoV-2 sont possibles. Chaque fois, il existe un risque de contracter une affection post-COVID-19. Par conséquent, la réduction des risques grâce à l’application de mesures préventives telles que le port du masque, l’hygiène personnelle et la ventilation dans les situations à haut risque reste importante. L’administration de deux doses de vaccin semble réduire la probabilité de contracter une affection post-COVID-19 (9).

Action de l’OMS

L’OMS a commencé à travailler sur l’affection post-COVID-19 lors de la première vague de la pandémie mondiale en 2020, lorsque des informations ont commencé à indiquer que certaines patientes et certains patients présentaient des symptômes persistants des semaines ou des mois après l’infection par le SARS-CoV-2. Pour mieux comprendre ce phénomène, l’OMS a rencontré des défenseurs des patients, des chercheurs, des chercheuses, du personnel soignant et des professionnels et professionnelles de la santé publique et, en septembre 2020, a établi en urgence des codes de la Classification internationale des maladies (CIM) pour l’affection post-COVID-19. 

Depuis, l’OMS a établi une définition du cas clinique d’affection post-COVID-19 (en anglais) pour qu’il soit possible de reconnaître cette affection et de mesurer son impact sur la vie des personnes. Cette définition a été élaborée par des patients et des patientes, des chercheurs et des chercheuses, ainsi que des cliniciens et des cliniciennes experts représentant toutes les Régions de l’OMS, étant entendu qu’elle est susceptible de changer au fur et à mesure de l’émergence de nouvelles données scientifiques et de l’évolution de la compréhension des conséquences de la COVID-19.

Il existe aussi une définition distincte du cas clinique d’affection post-COVID-19 chez les enfants, les adolescentes et les adolescents (en anglais).

Depuis février 2021, l’OMS organise des webinaires sur l’affection post-COVID-19 afin de mieux comprendre la maladie et son impact sur la vie des patients et des patientes, et de favoriser la recherche et la collaboration. Une série (en anglais) de webinaires mondiaux sur la prise en charge médicale de l’affection post-COVID-19 est organisée chaque mois depuis 2023.

Un groupe (en anglais) chargé d’élaborer des lignes directrices de l’OMS, composé d’expertes et d’experts mondiaux, de prestataires de première ligne et de personnes touchées, travaille actuellement à l’élaboration de lignes directrices sur le diagnostic, le traitement et la réadaptation dans les cas d’affection post-COVID-19.

Nous appelons les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds à soutenir la recherche sur l’affection post-COVID-19 pour que cette maladie soit mieux comprise dans le monde entier, et pas seulement dans les pays à revenu élevé, et pour mettre au point une prise en charge clinique optimale pour les patientes et les patients. Il est recommandé aux autorités nationales de prévoir des programmes pluridisciplinaires sur l’affection post-COVID-19 et de garantir un accès équitable aux thérapies pertinentes.

 


  1. Al-Aly, Z., Davis, H., McCorkell, L. et al. Long COVID science, research and policy. Nat Med 30, 2148–2164 (2024). https://doi.org/10.1038/s41591-024-03173-6
  2. Vos, T. et al. Estimated Global Proportions of Individuals With Persistent Fatigue, Cognitive, and Respiratory Symptom Clusters Following Symptomatic COVID-19 in 2020 and 2021. JAMA 328, 1604–1615 (2022).
  3. Ford ND, Slaughter D, Edwards D, et al. Long COVID and Significant Activity Limitation Among Adults, by Age — United States, June 1–13, 2022, to June 7–19, 2023. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2023;72:866–870. DOI: http://dx.doi.org/10.15585/mmwr.mm7232a3.
  4. Tsampasian, V. et al. Risk factors associated with Post-COVID-19 Condition: A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA Intern Med 183, (2023).
  5. Jean P. Hall, Noelle K. Kurth, Lisa McCorkell, and Kelsey S. Goddard, 2024: Long COVID Among People With Preexisting Disabilities. American Journal of Public Health 114, 1261_1264, https://doi.org/10.2105/AJPH.2024.307794
  6. Peluso MJ, Deeks SG. Mechanisms of long COVID and the path toward therapeutics. Cell. 2024; 187(20):5500-5529. doi :10.1016/j.cell.2024.07.054
  7. The persistence of Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome (ME/CFS) after SARS-CoV-2 infection: A systematic review and meta-analysis. Dehlia, Ankush et al. Journal of Infection, Volume 0, Issue 0, 106297
  8. Bowe, B., Xie, Y. & Al-Aly, Z. Postacute sequelae of COVID-19 at 2 years. Nat Med 29, 2347–2357 (2023). https://doi.org/10.1038/s41591-023-02521-2
  9. Byambasuren O, Stehlik P, Clark J, et al. Effect of covid-19 vaccination on long covid : systematic review. BMJ Medicine 2023;2:e000385. doi : 10.1136/bmjmed-2022-000385