Polyarthrite rhumatoïde

28 juin 2023

Principaux faits

  • En 2019, 18 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de polyarthrite rhumatoïde (1).
  • Environ 70 % des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde sont des femmes et 55 % ont plus de 55 ans (1).
  • 13 millions de personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde souffrent d’une forme suffisamment grave (modérée ou grave) pour qu’une réadaptation soit indiquée (2).
  • La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune systémique qui affecte plusieurs systèmes de l’organisme, mais les articulations des mains, des poignets, des pieds, des chevilles, des genoux, des épaules et des coudes sont le plus souvent touchées (3).

 

Aperçu général

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique qui provoque une inflammation généralisée et se manifeste généralement par des douleurs articulaires.

Si elle n’est pas traitée, elle peut causer de graves lésions des articulations et des tissus environnants. Elle peut provoquer des problèmes cardiaques, pulmonaires ou du système nerveux.

Les symptômes courants sont notamment une douleur chronique dans les articulations, des articulations raides, douloureuses à la palpation, chaudes et gonflées. Les personnes atteintes peuvent avoir du mal à se déplacer et à accomplir les tâches quotidiennes.

Les causes de la polyarthrite rhumatoïde sont inconnues. Les facteurs de risque comprennent le tabagisme, l’obésité et l’exposition à la pollution atmosphérique. Le risque de polyarthrite rhumatoïde est plus élevé chez les femmes et les personnes âgées.

Si la maladie est diagnostiquée à temps, il est possible de maîtriser les symptômes et l’évolution de la maladie à l’aide d’un traitement pharmacologique, et un fonctionnement optimal peut être maintenu grâce à une réadaptation (y compris grâce à des aides techniques). En cas de lésions articulaires graves, les interventions chirurgicales comme le remplacement de l’articulation peuvent aider à rétablir le mouvement ou à gérer la douleur et à maintenir le fonctionnement physique.

Ampleur du problème

Généralement, la maladie survient chez l’adulte à la soixantaine. Les femmes sont deux à trois fois plus touchées que les hommes. La prévalence de la polyarthrite rhumatoïde est plus élevée dans les pays industrialisés, ce qui peut s’expliquer par la démographie (âge moyen plus élevé), l’exposition aux toxines environnementales et aux facteurs de risque liés au mode de vie, et par un sous-diagnostic dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Signes et symptômes

La polyarthrite rhumatoïde provoque une inflammation et des douleurs dans une ou plusieurs articulations. Elle peut toucher la plupart des articulations, mais affecte le plus souvent les petites articulations des mains, des poignets et des pieds.

La polyarthrite rhumatoïde est chronique et peut s’aggraver avec le temps si elle n’est pas traitée. Elle peut causer de graves lésions des articulations et des tissus environnants. Elle peut également affecter le cœur, les poumons et le système nerveux.

Premiers signes et symptômes :

  • douleurs ;
  • raideur ;
  • douleur à la palpation ;
  • gonflement ou rougeur d’une ou de plusieurs articulations, habituellement de façon symétrique (par exemple les deux mains ou les deux pieds).

Les symptômes peuvent s’aggraver avec le temps et s’étendre à d’autres articulations, notamment les genoux, les coudes ou les épaules. Les personnes atteintes peuvent avoir du mal à effectuer des tâches quotidiennes comme écrire, tenir des objets dans les mains, marcher et monter des escaliers.

Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ressentent souvent de la fatigue et un inconfort général (par exemple fièvre, mauvaise qualité de sommeil, perte d’appétit) et peuvent présenter des symptômes de dépression.

La douleur et la difficulté à bouger peuvent altérer la fonction sexuelle et les relations intimes. La difficulté à se déplacer peut entraîner une baisse de la condition physique et une perte d’autonomie, une incapacité au travail, une diminution du bien-être et des problèmes de santé mentale.

Causes et facteurs de risque

Les causes spécifiques de la maladie sont encore inconnues, mais plusieurs facteurs de risque modifiables associés au mode de vie (tabagisme, obésité) et non modifiables (génétique, sexe féminin, âge) ont été mis en évidence.

Prévention et lutte

Plusieurs stratégies de prévention essentielles ont été proposées pour prévenir la polyarthrite rhumatoïde et maîtriser l’évolution de la maladie. En particulier, la réduction de l’exposition à la silice inhalée, aux poussières et aux risques professionnels, ainsi que les comportements liés au mode de vie (par exemple prévention ou arrêt du tabagisme, alimentation saine, activité physique, maintien d’un poids corporel normal, bonne hygiène dentaire) jouent un rôle important. D’après certaines données, l’allaitement maternel peut également protéger la mère (4).

Traitement et prise en charge

La polyarthrite rhumatoïde ne se guérit pas. La prise en charge de la maladie fait souvent intervenir différents agents de santé, qui contribuent à une stratégie de réadaptation adaptée aux besoins et aux préférences de la personne.

Un diagnostic et une prise en charge précoces peuvent réduire les symptômes, ralentir la maladie et prévenir l’invalidité. Dans certains cas, la maladie peut entrer en rémission.

Les méthodes thérapeutiques aident à améliorer et à conserver la mobilité des articulations et la force musculaire, à réduire et à prendre en charge la douleur, et à augmenter la capacité à faire de l’exercice et à accomplir les tâches quotidiennes.

Les technologies d’assistance (par exemple les orthèses et les produits d’assistance pour les autosoins) aident les malades à protéger leurs articulations et à accomplir des tâches utiles de façon autonome.

Les médicaments utilisés pour réduire l’inflammation, la douleur et le gonflement comprennent notamment :

  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
  • les glucocorticoïdes ;
  • les antirhumatismaux modificateurs de la maladie ;
  • les agents biologiques.

Dans les cas graves, la chirurgie orthopédique peut réduire la douleur et rétablir le mouvement. La réadaptation est essentielle pour obtenir les meilleurs résultats après la chirurgie.

Il est important de conserver une bonne hygiène de vie. L’éducation et le conseil sont importants pour aider les malades à faire face à leurs symptômes et à accomplir leurs tâches au travail.

Autoprise en charge

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique qui a des répercussions sur de nombreux aspects de la vie. Des changements de mode de vie sont souvent nécessaires pour les individus et leur famille.

L’éducation et le soutien aident les personnes atteintes à mettre au point des stratégies pour faire face à la maladie. Il est important de conserver une bonne hygiène de vie en ayant une activité physique régulière et un régime alimentaire nutritif.

Action de l’OMS

L’OMS agit pour rendre les soins plus accessibles aux personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde de différentes manières :

Initiative de l’OMS Réadaptation 2030 :

La série d’interventions pour la réadaptation (en anglais) informe sur les interventions essentielles en matière de réadaptation (y compris les produits d’assistance) et les ressources humaines et matérielles nécessaires pour 20 pathologies, dont la polyarthrite rhumatoïde.

Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé :

L’OMS recommande de réorienter les systèmes de santé et de soins de façon à promouvoir le vieillissement en bonne santé et à répondre aux divers besoins des personnes âgées.

L’approche SIPA (soins intégrés pour les personnes âgées) (en anglais) encourage à centrer l’évaluation des personnes âgées sur la personne elle-même afin de concevoir des soins de santé et des services sociaux personnalisés, y compris des soins de longue durée. Des recommandations précises sont formulées pour éviter la perte de capacité locomotrice et psychologique due à la douleur.

 

 


(1) GBD 2019: Global burden of 369 diseases and injuries in 204 countries and territories, 1990–2019: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019.

(2) Cieza A, Causey K, Kamenow K, Wulf Hansen S, Chatterji S, Vos T. Global estimates of the need for rehabilitation based on the Global Burden of Disease study 2019: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019. Lancet. 2020 Dec 19; 396(10267): 2006–17.

(3) Long H, Liu Q, Yin H, Diao N, Zhang Y, Lin J et al. Prevalence trends of site-specific osteoarthritis from 1990 to 2019: Findings from the global burden of disease study 2019. Arthritis Rheumatol 2022; 74(7): 1172-83.

(4) Koller-Smith L, Mehdi AM, March L, Tooth L, Mishra GD, Thomas R. Rheumatoid arthritis is a preventable disease: 11 ways to reduce your patients’ risk. Internal Medicine Journal 2022;52:711–6.