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Tuberculose

13 novembre 2025

L’essentiel

  • Au total, 1,23 million de personnes sont mortes de la tuberculose en 2024 (dont 150 000 présentaient également une infection à VIH). La tuberculose est la maladie due à un agent infectieux unique qui provoque le plus grand nombre de décès et l’une des 10 principales causes de mortalité dans le monde.
  • La tuberculose était également la principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH en 2024 et l’une des principales causes de décès liées à la résistance aux antimicrobiens.
  • Selon les estimations, 10,7 millions de personnes, dont 5,8 millions d’hommes, 3,7 millions de femmes et 1,2 million d’enfants, ont contracté la tuberculose dans le monde en 2024. La tuberculose est présente dans l’ensemble des pays et touche toutes les tranches d’âge.
  • La tuberculose multirésistante (TB-MR) provoque toujours une crise de santé publique et reste une menace pour la sécurité sanitaire. Seulement deux personnes sur cinq atteintes de tuberculose pharmacorésistante ont eu accès à un traitement en 2024.
  • On estime que les efforts déployés à l’échelle mondiale pour lutter contre la tuberculose ont permis de sauver 83 millions de personnes depuis 2000.
  • La tuberculose est une maladie évitable et dont on peut guérir.

Généralités

La tuberculose est une maladie bactérienne qui touche le plus souvent les poumons. Elle se transmet par voie aérienne lorsque les personnes atteintes toussent, éternuent ou crachent.

La tuberculose est une maladie évitable et dont on peut guérir.

On estime qu’environ un quart de la population mondiale a été infectée par le bacille tuberculeux. En général, les personnes atteintes d’une infection tuberculeuse latente ne se sentent pas malades et ne sont pas contagieuses. Environ 5 % à 10 % des personnes infectées finiront par être atteintes d’une forme symptomatique de tuberculose. En cas d’infection tuberculeuse, les nourrissons et les enfants risquent davantage de contracter la maladie que les autres.

La tuberculose est généralement traitée à l’aide d’antibiotiques et peut être mortelle sans traitement.

Dans certains pays, le vaccin antituberculeux (vaccin bilié de Calmette et Guérin (BCG)) est administré aux nourrissons ou aux jeunes enfants à titre préventif. Le vaccin évite les décès dus à la tuberculose et protège les enfants contre les formes graves de la maladie.

Certaines affections peuvent augmenter le risque de tuberculose :

  • le diabète ;
  • l’affaiblissement du système immunitaire (à cause de l’infection à VIH, par exemple) ;
  • la dénutrition ;
  • la consommation de tabac ; et
  • l’usage nocif de l’alcool.

Symptômes

En général, les personnes atteintes d’une infection tuberculeuse latente ne se sentent pas malades et ne sont pas contagieuses. Une part infime des personnes infectées par le bacille tuberculeux présenteront des symptômes de la maladie. En cas d’infection tuberculeuse, les nourrissons et les enfants risquent davantage de contracter la maladie que les autres.

Les symptômes de la tuberculose surviennent lorsque le bacille se multiplie et touche différents organes. Ces symptômes peuvent être bénins pendant plusieurs mois, et on peut donc facilement transmettre la tuberculose sans le savoir. Les symptômes dépendent de la partie du corps qui est atteinte. Bien que la tuberculose affecte généralement les poumons, elle peut toucher également les reins, le cerveau et la colonne vertébrale.

Certaines personnes atteintes de tuberculose ne présentent aucun symptôme mais peuvent tout de même transmettre la maladie.

Les symptômes habituels de la tuberculose sont les suivants :

  • toux persistante (parfois sanglante) ;
  • douleur thoracique ;
  • asthénie ;
  • fatigue intense ;
  • amaigrissement ;
  • fièvre ; et
  • sueurs nocturnes.

Les symptômes dépendent de la partie du corps qui est atteinte. Bien que la tuberculose affecte généralement les poumons, elle peut toucher également les reins, le cerveau, la colonne vertébrale et la peau.

Prévention

Pour prévenir l’infection et la propagation de la tuberculose :

  • Consultez un(e) médecin si vous présentez des symptômes tels qu’une toux persistante, de la fièvre et une perte de poids inexpliquée, car un traitement précoce de la tuberculose peut contribuer à enrayer la propagation de la maladie et à améliorer vos chances de guérison.
  • Faites un test de dépistage de la tuberculose si vous présentez un risque accru, par exemple si vous vivez avec le VIH ou si vous êtes en contact avec des personnes atteintes de tuberculose à votre domicile ou sur votre lieu de travail.
  • Le traitement préventif de la tuberculose empêche l’apparition des symptômes. Si un traitement préventif vous est prescrit, suivez-le jusqu’à son terme.
  • Si vous avez la tuberculose, observez une bonne hygiène lorsque vous toussez : évitez tout contact avec d’autres personnes, portez un masque, couvrez-vous la bouche et le nez lorsque vous toussez ou éternuez, et jetez les expectorations et les mouchoirs usagés comme il convient.
  • Des mesures spéciales telles que la ventilation des espaces et le port de masques de protection respiratoire doivent être mises en place afin de faire reculer l’infection dans les établissements de santé comme dans les autres types de structures.

Diagnostic

L’OMS recommande que toutes les personnes présentant des signes et des symptômes de la tuberculose bénéficient dans un premier temps de tests de diagnostic rapide.

L’Organisation recommande notamment les tests de diagnostic rapide fondés sur des biomarqueurs, utilisables sur le lieu de soins, et les tests moléculaires. Tous ces tests sont précis et peuvent donner des résultats initiaux pour orienter les décisions de traitement dans les 48 heures suivant la collecte de l’échantillon. Ces tests conduiront à des améliorations majeures de la détection précoce des formes simple et pharmacorésistante de la tuberculose.

Il est parfois complexe de diagnostiquer les formes pharmacorésistantes, y compris la tuberculose multirésistante, ainsi que la tuberculose associée au VIH et la tuberculose chez l’enfant. L’OMS recommande des types d’échantillons, des tests et des stratégies spécifiques pour détecter ces formes de tuberculose afin d’augmenter les chances de diagnostiquer la maladie tôt et précisément.

Un test tuberculinique intradermique, un test de libération de l’interféron gamma ou un test cutané antigénique, plus récemment mis au point, peut être utilisé pour rechercher une infection tuberculeuse. Les résultats de ces tests servent à déterminer quelles personnes à haut risque bénéficieront le plus d’un traitement préventif.

Traitement

La tuberculose est traitée à l’aide d’antibiotiques particuliers. Le traitement est recommandé pour l’infection tuberculeuse et pour la maladie.

Les antibiotiques les plus couramment utilisés sont :

  • la rifampicine ;
  • l’isoniazide ;
  • la pyrazinamide ; et
  • l’éthambutol.

Pour être efficaces, les médicaments doivent être pris quotidiennement pendant quatre à six mois. Il est dangereux d’arrêter le traitement trop tôt ou sans avis médical, car le bacille toujours vivant peut alors devenir résistant aux antibiotiques.

La tuberculose qui ne répond pas aux médicaments standard est appelée tuberculose pharmacorésistante. Elle nécessite un traitement faisant appel à d’autres médicaments.

Tuberculose multirésistante (MR)

La résistance apparaît quand les médicaments antituberculeux ne sont pas utilisés comme il faut, du fait de prescriptions incorrectes de la part des professionnels de santé, de la mauvaise qualité des médicaments ou de l’interruption prématurée du traitement.

La tuberculose MR est une forme de la maladie due à un bacille ne réagissant pas à la rifampicine et à l’isoniazide, les deux médicaments antituberculeux de première intention les plus efficaces. On peut néanmoins soigner et guérir la tuberculose MR avec des médicaments de deuxième intention, qui en général sont plus coûteux et comportent plus d’effets secondaires. Les personnes exposées à la tuberculose MR peuvent recevoir de la lévofloxacine à titre préventif.

Dans certains cas, une tuberculose ultrarésistante (UR) peut survenir. Lorsque les bacilles responsables de la maladie ne sont pas sensibles aux médicaments les plus efficaces contre la tuberculose MR, il devient très difficile de trouver des options thérapeutiques.

La tuberculose MR provoque toujours une crise de santé publique. Environ deux personnes sur cinq atteintes de tuberculose multirésistante seulement ont eu accès au traitement en 2024.

Conformément aux lignes directrices de l’OMS, le diagnostic de tuberculose MR doit reposer sur une confirmation bactériologique et sur la mise en évidence de la pharmacorésistance à l’aide de tests moléculaires rapides ou de méthodes de culture.

En 2022, de nouvelles lignes directrices de l’OMS préconisaient un traitement de six mois, entièrement par voie orale – le BPaLM/BPaL – pour les patients et les patientes répondant aux critères. À l’échelle mondiale, en 2024, environ 34 000 personnes atteintes de tuberculose MDR-RR auraient commencé un traitement de six mois, donc plus court (connu sous le nom de BPaLM et BDLLfxC), alors qu’elles n’étaient que 5653 en 2023 et 1744 en 2022. La durée plus courte, le nombre limité de prises et la grande efficacité de ce nouveau schéma thérapeutique peuvent aider à alléger le fardeau des systèmes de santé et à économiser des ressources précieuses afin d’élargir le diagnostic et le traitement à toutes les personnes qui en ont besoin. L’OMS recommande d’élargir l’accès aux schémas thérapeutiques entièrement oraux.

Tuberculose et VIH

Le risque de contracter la tuberculose est 12 fois plus élevé chez les personnes infectées par le VIH que chez celles qui ne le sont pas. La tuberculose est la première cause de décès parmi les personnes vivant avec le VIH.

La tuberculose et l’infection à VIH forment une association meurtrière, chacune accélérant l’évolution de l’autre. En 2024, environ 150 000 personnes sont mortes d’une tuberculose associée au VIH. Le pourcentage de cas de tuberculose pour lesquels un résultat attesté de test de dépistage du VIH était disponible s’établissait à 82 % en 2024, contre 81 % en 2023.   La Région africaine de l’OMS est la plus touchée par la tuberculose associée au VIH. À l’échelle mondiale, en 2024, seulement 61 % du nombre estimé de personnes vivant avec le VIH ayant contracté la tuberculose recevaient un traitement antirétroviral (TAR).

En 2004, l’OMS a recommandé pour la première fois d’instaurer des activités communes à la tuberculose et à l’infection à VIH pour réduire la morbidité et la mortalité liées à la tuberculose associée au VIH en 2004. Ces activités englobent le dépistage, la prévention et le traitement des deux infections. On estime que l’élargissement du traitement antituberculeux et du TAR depuis 2005 a permis d’éviter 9,8 millions de décès.

Impact

La tuberculose touche surtout les adultes dans la force de l’âge. Cependant, tous les groupes d’âge sont exposés au risque. Plus de 80 % des cas et des décès surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

La tuberculose est présente dans toutes les régions du monde. En 2024, la Région de l’OMS ayant enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas de tuberculose était celle de l’Asie du Sud-Est (34 %), suivie de la Région du Pacifique occidental (27 %) et de la Région africaine (25 %). Environ 87 % des nouveaux cas de tuberculose sont survenus dans les 30 pays fortement touchés par la maladie, et les deux tiers du total mondial se trouvent en Inde (25 %), en Indonésie (10 %), aux Philippines (6,8 %), en Chine (6,5 %), au Pakistan (6,3 %), au Nigéria (4,8 %), en République démocratique du Congo (3,9 %) et au Bangladesh (3,6 %). Les cinq premiers pays représentaient 55 % du total mondial.

Dans le monde, près d’un ménage sur deux touché par la tuberculose doit faire face à des coûts totaux (dépenses médicales directes, dépenses non médicales et coûts indirects tels que des pertes de revenus) catastrophiques (dépassant 20 % des revenus totaux du ménage), ce qui est loin de la cible zéro de la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose. Les personnes immunodéprimées, par exemple à cause d’une infection à VIH, de la dénutrition ou du diabète, ou les personnes qui consomment du tabac, risquent davantage que les autres de tomber malades. On estime qu’il y avait, en 2024, dans le monde, 0,97 million de nouveaux cas de tuberculose attribuables à la sous-nutrition, 0,93 million de cas au diabète, 0,74 million de cas à des troubles liés à la consommation d’alcool, 0,7 million de cas au tabagisme et 0,57 million de cas à l’infection à VIH.

Investissements pour mettre fin à la tuberculose

Il faudra 22 milliards USD par an pour la prévention, le diagnostic, le traitement et la prise en charge de la tuberculose en vue d’atteindre d’ici à 2027 les objectifs mondiaux convenus lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la tuberculose, qui s’est tenue en 2023.

Comme ce fut le cas au cours de la dernière décennie, la plupart des dépenses consacrées aux services de lutte contre la tuberculose en 2024 (82 %) provenaient de sources nationales. En termes absolus, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Fédération de Russie et l’Inde ont représenté 3,1 milliards USD (64 %) sur les 4,8 milliards USD provenant de sources nationales dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le financement apporté par les donateurs internationaux s’est élevé à 1,1 milliard USD, allant de 1,1 milliard à 1,2 milliard USD presque chaque année depuis 2015. Le financement de la recherche et de l’innovation dans le domaine de la tuberculose, qui s’élevait à 1,2 milliard USD en 2023, reste également bien en deçà de l’objectif mondial de 5 milliards USD par an. Les progrès réalisés jusqu’à présent ont été limités par le niveau global d’investissement.

Action de l’OMS

L’OMS collabore étroitement avec les pays, les partenaires et la société civile pour intensifier la riposte à la tuberculose. Elle s’emploie à assurer six fonctions essentielles pour contribuer à la réalisation des cibles établies dans la déclaration politique issue de la réunion de haut niveau des Nations Unies de 2023, les objectifs de développement durable, la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose et les priorités stratégiques de l’OMS.