L’éducation, incontournable pour éviter les décès imputables à la rage

26 septembre 2018

En mars 2018, sous une pluie battante, une famille a rejoint avec son chiot malade une équipe de vaccination contre la rage au Malawi. Isaiah Mzonda, 12 ans, avait été mordu par le chiot plusieurs jours auparavant et les analyses effectuées pendant la campagne de vaccination avaient donné un résultat positif pour la rage. En l’absence de prévention et de traitement approprié, la rage est mortelle. Par conséquent, la rage transmise par cette morsure était potentiellement une condamnation à mort pour ce jeune garçon qui n’avait reçu aucun traitement postexposition. 

En raison de l’urgence de la situation et des importantes difficultés techniques qui se dressaient devant eux, les équipes de la Lilongwe Society for the Protection and Care of Animals (LSCPA) et de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA), qui organisaient la campagne de vaccination, ont collaboré avec le gouvernement et des établissements de santé privés afin d’obtenir pour Isaiah un traitement postexposition susceptible de lui sauver la vie grâce au vaccin antirabique et à l’immunoglobuline. Aujourd’hui, six mois plus tard, il est un incroyable ambassadeur de la lutte antirabique et il aide à sensibiliser et à former les populations dans des communautés comme la sienne. Il raconte maintenant son histoire à des enfants de tout le pays. « La vaccination est vraiment vitale car elle protège nos chiens et d’autres animaux comme les chats contre la rage », explique Isaiah.

Malheureusement, plusieurs milliers d’enfants d’Afrique et d’Asie, qui représentent 40% des 59 000 décès annuels imputables à la rage, ne bénéficient pas de cette protection. Un décès imputable à la rage se produit toutes les neuf minutes et 40% des victimes ont moins de 15 ans. Il s’agit d’une maladie abominable et invariablement mortelle pour les personnes exposées et ne recevant pas rapidement le traitement postexposition. La rage continue de représenter une terrible charge sanitaire et financière pour certaines des communautés les plus pauvres et les plus défavorisées au monde.

Tous les décès imputables à la rage sont évitables

Les décès imputables à la rage sont tous strictement évitables, car il existe des interventions éprouvées et à moindre coût pour prévenir la maladie. Personne ne devrait mourir à cause de la rage aujourd’hui. En évitant les morsures, en vaccinant en masse les chiens, en soignant correctement les lésions et en administrant un traitement postexposition, des milliers de vies peuvent être sauvées chaque année. 

Vacciner les chiens pour interrompre la transmission de la rage

La quasi-totalité des cas de rage (99%) sont causés par des morsures de chiens enragés et, en l’absence de prévention et de traitement approprié, la maladie est mortelle.

Des programmes de lutte antirabique basés sur des campagnes de vaccination de masse des chiens ont porté leurs fruits partout dans le monde, ce qui prouve bien que l’éradication est possible. Vacciner plus de 70% des chiens dans les zones d’endémie interrompt le cycle de transmission de la rage et prévient la survenue de cas chez les chiens et chez les humains.

Faites passez le message. Sauvez une vie.

Chaque 28 septembre, la communauté internationale se rassemble pour commémorer la Journée mondiale de la rage; c’est l’occasion de mettre en avant les réussites et les progrès enregistrés dans la lutte contre cette abominable maladie et de promouvoir les campagnes éducatives et de sensibilisation à la rage.

Le thème de la Journée mondiale de la rage 2018 est le suivant: Faites passer le message. Sauvez une vie. L’éducation est une composante essentielle des célébrations de la Journée mondiale de la rage. Des pays du monde entier profitent de cette journée pour sensibiliser les communautés et leur donner une éducation à la lutte contre la rage. En renforçant et en élargissant ces campagnes, nous pouvons continuer à avancer vers l’objectif, qui est d’éliminer la rage transmise par les chiens.

Zéros décès humains à l’horizon 2030

La collaboration «Tous unis contre la rage» associe l’OMS, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale pour la santé animale et la Global Alliance for Rabies Control. Cette collaboration s’appuie sur 10 ans de partenariats mondiaux et vise à atteindre l’objectif commun de zéro décès humains imputables à la rage transmise par les chiens à l’horizon 2030.

«En tant que parents, nous devons nous assurer que nos enfants savent se comporter avec les animaux, car cela peut limiter les risques pour les enfants de se faire mordre. Lorsque les communautés comprennent combien il est important que leurs chiens soient en bonne santé, ils sont plus susceptibles de les faire vacciner. Et lorsque les agents de santé sont formés, ils peuvent sauver les vies des personnes exposées à la rage», explique la Dre Bernadette Abela-Ridder, cheffe d’équipe de l’unité qui travaille sur les zoonoses négligées à l’OMS.