Le Dr Steven Yeh examine les yeux de Muhindo, jeune survivant d’Ebola.
OMS/J. D. Kannah
Les connaissances accumulées à la suite de la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016 ont permis de cerner un certain nombre de difficultés auxquelles font face les survivants, notamment une perte visuelle ou une vue brouillée dues à l’inflammation des yeux. À peu près 20 % des survivants de cette flambée présentent un problème oculaire, qui peut prendre différentes formes.
Vue aérienne de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu
Banque mondiale/V. Tremeau
En diagnostiquant et en traitant ces problèmes de façon précoce, il est possible de prévenir la survenue de séquelles graves, notamment la cécité. L’Organisation mondiale de la Santé a récemment mis en place avec le Ministère de la santé de République démocratique du Congo (RDC) une clinique ophtalmologique afin de vérifier la santé oculaire des survivants de la flambée en cours de maladie à virus Ebola.
La Dre Jessica Shantha (gauche) et le Dr Steven Yeh (droite), professeurs de l’Université Emory, font un examen oculaire à une survivante d’Ebola à la recherche de complications potentielles.
OMS/J. D. Kannah
La clinique a été installée à Beni (RDC), l’une des zones touchées, entre le 25 mars et le 1er avril. En outre, une clinique ophtalmologique a été montée à Butembo, un autre territoire touché, de façon à pouvoir fournir des soins spécialisés aux survivants de cette zone. C’est la première fois lors d’une flambée de maladie à virus Ebola qu’un suivi ophtalmologique est mis en place aussi vite après que les survivants quittent les centres de traitement.
Mme Kanyare amène son fils Muhindo à la clinique.
OMS/J. D. Kannah
Plusieurs survivants ont également participé aux tâches de planification et d’administration de la clinique. Les partenaires de ce projet sont l’Université Emory, qui a envoyé deux ophtalmologues, et l’Université de Caroline du Nord, qui a participé au projet en envoyant un ophtalmologue par l’intermédiaire du Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie, sous l’égide de l’OMS.
Centrine se soumet à un examen ophtalmologique pour vérifier qu’elle ne souffre d’aucune complication après avoir survécu à Ebola.
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Plus de 250 survivants ont été examinés. L’équipe a observé que la prévalence des complications comme l’uvéite étaient moins élevée que lors de la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest entre 2014 et 2016. À ce jour, un seul survivant souffre de complications pouvant avoir un lien avec Ebola.
Le Dr Télesphore Mumbere, Professeur d’ophtalmologie à la Clinique universitaire de Butembo, examine les yeux d’une survivante d’Ebola.
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Dans le cadre du programme, les spécialistes internationaux ont formé dix ophtalmologues congolais aux moyens de diagnostiquer et de traiter les problèmes oculaires liés au virus Ebola. Les retours des agents de santé congolais et des survivants ayant pris part au projet ont été extrêmement positifs.
Le Dr Steven Yeh examine les yeux de Christian.
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Par la suite, il faudra continuer de suivre les survivants lors des cliniques organisées chaque mois, au cours desquelles ils recevront des soins médicaux, biologiques et psychologiques. À l’heure actuelle, plus de 300 survivants sont inscrits au programme de suivi.