Un nouvel accord signé entre l’OMS et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés permettra de renforcer et d’améliorer les services de santé publique pour les millions de personnes déplacées de force dans le monde
Il complète l’accord signé en 2019 avec l’Organisation internationale pour les migrations et est la plus récente des initiatives visant à prévenir les situations d’urgence de santé publique et à répondre aux besoins sanitaires des populations de réfugiés et de migrants.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont signé un nouvel accord en vue de renforcer et d’améliorer les services de santé publique pour les millions de personnes déplacées de force dans le monde.
Cette année, l’un des principaux objectifs consistera à soutenir les efforts visant à protéger 70 millions de personnes déplacées de l’infection par la COVID-19. Environ 26 millions d’entre elles sont des réfugiés, dont 80 % ont trouvé un refuge dans des pays à revenu faible et intermédiaire aux systèmes de santé fragiles.
« Les activités de nos deux organisations reposent sur le principe de solidarité et sur la volonté de servir les populations vulnérables », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Ensemble, nous sommes déterminés à protéger la santé de toutes les personnes qui ont été contraintes de quitter leur foyer et à faire en sorte qu’elles bénéficient des services de santé dont elles ont besoin au bon moment et au bon endroit. La pandémie actuelle ne fait que souligner l’importance de notre collaboration pour atteindre de meilleurs résultats. »
Cette déclaration est prononcée alors que l’on apprend qu’aucun migrant ni réfugié n’a été testé positif à la COVID-19 en Serbie. De larges efforts de collaboration entre l’OMS et le Gouvernement serbe ont permis de fournir aux réfugiés et aux migrants une protection identique à celle dont bénéficie la population hôte, dans l’esprit de la couverture sanitaire universelle.
« L’OMS travaille avec les gouvernements du monde entier pour garantir que les chaînes d’approvisionnement restent ouvertes et que toutes les communautés bénéficient des services sanitaires vitaux, » a dit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Des documents pédagogiques sur la santé en sept langues ont été distribués à tous les centres pour migrants et aux ONG qui interviennent auprès des migrants en Serbie. Des équipements de protection individuelle (EPI), des produits d’hygiène personnelle et des produits désinfectants ont été livrés aux centres pour demandeurs d’asile et migrants dans tout le pays.
L’OMS a pour responsabilité première de promouvoir la santé des réfugiés et des migrants, la priorité actuelle étant la prévention et la riposte face à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19). Les réfugiés et les migrants sont confrontés aux mêmes risques sanitaires que les populations hôtes, mais du fait de divers obstacles – géographie, installations, discrimination, langue et coûts – il est possible qu’ils n’aient pas accès aux services de santé nécessaires pour lutter contre la maladie et la traiter. Un article récemment publié dans The Lancet mettait en garde contre les risques accrus auxquels se trouvent confrontés les réfugiés et les migrants, en particulier ceux qui se trouvent dans des camps où des mesures de prévention simples tels que les mesures de distanciation physique et d’auto-isolement sont plus difficiles à appliquer.
Dans les pays qui abritent un grand nombre de réfugiés et de migrants, les bureaux de pays de l’OMS ont travaillé avec les Ministères de la santé et d’autres partenaires afin de prévenir et d’endiguer la COVID-19. L’OMS collabore aussi avec d’autres institutions des Nations Unies pour fournir des orientations techniques provisoires sur l’élargissement de la préparation aux flambées épidémiques dans les situations de crise humanitaire, y compris les camps ou campements de réfugiés. Des orientations similaires ont été diffusées spécialement à l’intention des pays des Régions de l’Europe et de la Méditerranée orientale où les populations de réfugiés sont importantes.
Le Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale (EMRO) a mis au point un système de notification pour suivre l’apparition de cas de COVID-19 et leur évolution parmi les personnes déplacées des camps et campements de réfugiés. Les Bureaux de pays de l’OMS à Djibouti, au Soudan, au Liban, en Syrie et au Yémen, signalent immédiatement les rumeurs et compilent les données chaque semaine. En outre, pour améliorer la coordinations interinstitutions dans l’aide aux pays, le Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale (EMRO) a établi, en collaboration avec l’OIM, la CESAO et l’OIT, un groupe de travail régional sur la COVID-19 et les migrations/la mobilité.
À Cox’s Bazar, au Bangladesh, l’OMS collabore avec les gouvernements pour protéger la santé d’un million de réfugiés Rohingyas et de leur communauté d’accueil contre les multiples menaces que représentent la COVID-19, les cyclones et les maladies associées à la saison de la mousson toute proche.
Alors que des cas de COVID-19 sont confirmés dans les camps de réfugiés Rohingyas, l’OMS et ses partenaires travaillent 24 heures sur 24 pour élargir les mesures dans le camp de Cox’s Bazar, au Bangladesh, pour protéger les Rohingyas et leur communauté d’accueil.
« Il est essentiel que les organisations qui travaillent avec les réfugiés et les migrants aient accès aux orientations techniques et aux ressources indispensables pour prévenir et endiguer la COVID-19 parmi les populations déplacées, » a déclaré la Dre Zsuzsanna Jakab, Directrice générale adjointe de l’OMS.
L’OMS travaille en étroite collaboration avec les ministères de la santé du monde entier, notamment au Cambodge, en Grèce, au Liban, au Mexique, à Singapour, en Thaïlande et en Turquie. En Thaïlande, la couverture sanitaire universelle est disponible pour tous les migrants et réfugiés, quel que soit leur statut juridique. Le bureau de pays de l’OMS en Thaïlande a mobilisé des ressources localement auprès du Gouvernement du Japon pour contribuer à renforcer la surveillance et la riposte aux flambées dans les camps de réfugiés, parallèlement à la distribution d’EPI et de produits de première nécessité. Une ligne d’information téléphonique sur la COVID-19 destinée aux migrants a également été mise en place en khmer, lao et birman.
Au Mexique, des matériaux pédagogiques sur la prévention, le dépistage précoce et la prise en charge de la COVID-19 dans les foyers pour migrants et demandeurs d’asile ont été mis au point. Les centres de réception pour migrants ont été identifiés comme des lieux où le risque sanitaire est potentiellement plus élevé et l’OMS encourage l’application de protocoles sanitaires pour la prévention et le dépistage précoce de la COVID-19 dans ces lieux.
Le Gouvernement de Singapour a amélioré, avec le soutien de l’OMS, des partenaires du domaine de la santé et des ONG, la communication sur les risques et la mobilisation communautaire auprès des travailleurs étrangers vivant dans des dortoirs. La barrière de la langue est l’un des principaux défis à relever pour atteindre ce groupe vulnérable mais les autorités ont trouvé des moyens novateurs de communiquer et de collaborer avec eux dans leur langue maternelle.
Ainsi, les partenariats mis en place avec les ONG, dont le centre des travailleurs migrants, permet de renforcer la communication et la mobilisation auprès de ces populations vulnérables. En tirant parti d’un réseau de plus de 5000 ambassadeurs dans les dortoirs – des travailleurs migrants qui se sont portés volontaires pour venir en aide à leurs camarades travailleurs – il est possible de faciliter la communication et de faire passer les messages importants.
Le Gouvernement de Singapour a aussi amélioré la réceptivité du signal Wi-Fi dans les dortoirs et fourni des cartes SIM aux travailleurs pour leur permettre de rester connectés et informés. Il a aussi ouvert l’accès à de nombreuses chaînes câblées d’information et de divertissement pour permettre la visualisation sur les téléphones portables.
L’augmentation récente et rapide des mouvements de populations transfrontières a fait prendre conscience de la nécessité, dans le cadre de la planification de la santé publique, de collecter largement des données sur la santé des réfugiés et des migrants. L’OMS favorise les travaux de recherche, la collecte de données factuelles et une plus grande disponibilité des données sur la santé des réfugiés et des migrants au niveau des pays. L’Organisation a suggéré l’adoption de stratégies pour renforcer le suivi de la santé au sein de ces communautés mal desservies.
Des orientations techniques ont aussi été publiées sur la prévention et la lutte contre la COVID-19 pour les réfugiés et les migrants qui ne vivent pas dans des camps :
• Scaling-up COVID-19 outbreak readiness and response operations in humanitarian situations - inclunding camps and camp-like settings (Améliorer les opérations de préparation et de riposte à la COVID-19 dans les situations humanitaires - y compris dans les camps et campements)
• Preparedness, prevention and control of COVID-19 in prisons and other places of detention (Préparation, prévention et lutte face à la COVID-19 dans les prisons et autres lieux de détention)
• Delivery of immunization services for refugees and migrants (Assurer les services de vaccination pour les réfugiés et les migrants).
Tant que la pandémie de COVID-19 se poursuivra, l’OMS maintiendra des liens étroits avec les ministères de la santé du monde entier pour apporter son soutien à la préparation, à la prévention et à la riposte face au virus.