En Thaïlande, l’accès universel aux soins atténue l’impact du diabète

4 avril 2016

Sip, un patient diabétique emporte à l’école une boisson sucrée que son institutrice lui donne si son taux de glucose dans le sang est faible.
Sip, un patient diabétique emporte à l’école une boisson sucrée que son institutrice lui donne si son taux de glucose dans le sang est faible.
OMS

Si vous devez être diabétique, considérez-vous comme chanceux si vous vivez en Thaïlande.

Ce pays de l’Asie du Sud-Est a en effet adopté en 2002 la couverture sanitaire universelle, se démarquant d’un système largement financé par les paiements directs au profit d’un système financé par un mélange d’impôts et de primes d’assurance.

Il en résulte que les Thaïlandais souffrant de diabète, soit près de 10% des adultes dans ce pays de 68 millions d’habitants, ont facilement accès aux médicaments dont ils ont besoin non seulement pour survivre, mais aussi pour écarter les complications de la maladie.

«Au titre du régime d’assurance-maladie national, ils ont en place un système où tous ceux qui ont besoin d’un traitement, en bénéficient gratuitement», rapporte le Dr Nima Asgari-Jirhandeh, Administrateur de la santé publique à l’OMS. Les centres de santé locaux effectuent un dépistage systématique du diabète et d’autres maladies et fournissent un traitement aux patients. «Si nécessaire, ils sont orientés vers l’hôpital de district pour d’autres traitements», ajoute-t-il.

Le diabète peut toucher les enfants comme les adultes

Le diabète touche les personnes de tous les âges, toutefois, si la maladie est correctement prise en charge, elle ne devrait pas empêcher de vivre pleinement. Khun Ni, qui a 26 ans, est atteint de diabète de type 1 et en sait quelque chose.

«Je suis une mère débutante. Il y a beaucoup de chose à expérimenter», dit-elle en berçant sa fille d’un mois, Mi, lors de sa consultation à l’hôpital Siriraj situé au centre de Bangkok pour son examen hebdomadaire du diabète. «Une chose qui me rend très heureuse pour mon enfant est qu’elle n’est pas diabétique et que je peux l’allaiter.»

En réalité, il est excessivement rare d’être atteint de diabète à la naissance. Néanmoins, les cas de diabète de type 1, que l’on appelait auparavant diabète juvénile, surviennent souvent dans l’enfance mais peuvent également apparaître chez les adultes. Un diagnostic de diabète de type 1 entraîne une augmentation des besoins.

Pour l’écolier Sip, vivre avec le diabète de type 1 signifie dépendre de son institutrice pour intervenir lorsque son taux de sucre dans le sang devient trop bas. Un faible taux de glucose dans le sang peut entraîner un état confusionnel et, si aucun traitement n’est administré, peut entraîner une perte de conscience, des convulsions et même la mort.

«Sip a une bonne institutrice» déclare sa mère, qui s’assure que l’institutrice a en sa possession la boisson à donner à son fils au premier signe indiquant un faible taux de glucose dans le sang. «Je suis très contente de son aide.»

Kim, 16 ans, participe à une danse masquée traditionnelle et voyage avec les autres membres de la troupe pour donner des représentations. «Au début, je ne savais pas si je serais à l’aise durant le voyage avec ma maladie», indique-t-il. «Mais je me suis bien préparé et je n’oublie jamais la boîte à médicaments.»

La couverture sanitaire universelle profite aux personnes diabétiques

La Thaïlande aussi s’est bien préparée. Bien que les dépenses de santé représentent moins de 5% du produit intérieur brut du pays, des flacons d’insuline sont disponibles gratuitement dans les établissements de soins primaires. Les bandelettes d’autosurveillance glycémique ne sont pas gratuites mais une personne diabétique peut vérifier son taux de glucose dans le sang à son établissement de santé local. Le test HbA1c, qui est simple et permet d’évaluer l’équilibre glycémique sur une période couvrant les trois précédents mois, est proposé gratuitement chaque année.

Le dépistage de la cataracte, qui est plus courante chez les diabétiques, est proposé aux personnes âgées de 60 ans et plus.

L’OMS apporte un soutien pour atténuer le risque de diabète à long terme en Thaïlande, en appuyant les efforts des pouvoirs publics en matière de lutte antitabac et en participant à des projets incitant les Thaïlandais à augmenter leur activité physique.

L’OMS coopère également avec des organismes nationaux concernant plusieurs questions de promotion de la santé et de prévention, telles que la lutte contre l’obésité et la réduction de l’apport en sel.