La nuit où sa maison a été bombardée, Fatima Khider Thanoon dormait dans son lit.
«Le bruit du bombardement m’a réveillée. Je voulais me lever mais je ne pouvais pas. J’ai senti que j’étais paralysée.»
Elle sentait la poudre et, tout autour d’elle, des blessés criaient comme elle. On ne pouvait pas entendre leur voix dans le vacarme des bombes.
«Au début, mes parents ne savaient pas que nous étions touchés. Ils sont sortis pour voir qui était blessé et avait besoin d’aide mais ils ne savaient pas à ce moment‑là que nous étions blessés», raconte Fatima.
Quand ils l’ont trouvée, les parents de Fatima ont d’abord pensé que sa paralysie était due à la peur. Puis un voisin, un médecin, l’a examinée et a vu qu’elle avait besoin de soins immédiatement. Son père et ses frères l’ont alors sortie de la maison dans une couverture et l’ont conduite à l’hôpital.
«Les rues étaient vides mais la peur régnait ; on entendait les avions planer au‑dessus de nous. Des soldats bloquaient les routes et demandaient où nous allions.»
«Ma vie s’est écroulée quand je suis devenue handicapée. Je n’avais plus conscience de la vie autour de moi. Quand quelqu’un venait me parler, je lui répondais, mais sans attention ou concentration», se rappelle‑t‑elle.
Mais la famille de Fatima et ses quatre frères en particulier ont refusé de perdre espoir. Ils l’ont encouragée encore et encore à se lever, en la soutenant. À chaque fois, elle s’effondrait.
«Ils me disaient qu’avec de la volonté j’allais guérir, mais je n’y croyais pas. Je ne croyais ni ma famille, ni le médecin. Je pensais que mon état ne s’améliorerait jamais.»
Mais l’insistance de ses frères a fini par payer. Un jour, pendant quelques secondes, Fatima est restée de bout.
«J’étais soulagée et heureuse», dit‑elle.
Désormais, elle continue de faire des pas hésitants vers la guérison. Tous les deux jours, sa mère l’amène à l’hôpital Ninewah spécialisé dans la réadaptation et soutenu par l’OMS, à l’Est de Mossoul.
Le simple fait d’aller à l’hôpital est une épreuve. Elle marche lentement avec un déambulateur dans l’enceinte de l’hôpital jusqu’au service de réadaptation. Là, un thérapeute travaille avec elle pour reconstituer ses forces. Elle fait du vélo stationnaire et des redressements assis.
Des années de conflit ont détruit la plupart des établissements médicaux à Mossoul et l’hôpital est soumis à une énorme pression : l’unité de réadaptation voit jusqu’à 100 patients par jour.
«Nous n’avons pas suffisamment de temps pour ce nombre de personnes mais nous faisons de notre mieux», reconnaît le Dr Maher Alsamaq.
De nombreux patients ont besoin de membres artificiels mais, comme l’hôpital n’a pas d’unité spécialisée dans les prothèses, l’aide de l’OMS a permis de payer des fauteuils roulants et de conduire les patients à Sulaymaniyah pour y être équipés de prothèses.
Les médecins de Fatima, heureux de ses progrès, lui prédisent qu’elle guérira complètement et qu’elle aura la vie dont elle rêve. Plus sa mobilité s’améliore, plus elle a foi dans l’avenir.
«Je continuerai de venir ici avec l’espoir d’aller mieux et de guérir », confie‑t‑elle. « Je sens de l’amélioration. Je sens que je peux remarcher. Je suis heureuse.»
L’appui de l’OMS aux services de réadaptation en Iraq est financé par les dons généreux du Gouvernement italien.
L’Italie soutient les services de réadaptation pour les personnes atteintes d’incapacités physiques - en anglais
«Le bruit du bombardement m’a réveillée. Je voulais me lever mais je ne pouvais pas. J’ai senti que j’étais paralysée.»
Elle sentait la poudre et, tout autour d’elle, des blessés criaient comme elle. On ne pouvait pas entendre leur voix dans le vacarme des bombes.
«Au début, mes parents ne savaient pas que nous étions touchés. Ils sont sortis pour voir qui était blessé et avait besoin d’aide mais ils ne savaient pas à ce moment‑là que nous étions blessés», raconte Fatima.
Quand ils l’ont trouvée, les parents de Fatima ont d’abord pensé que sa paralysie était due à la peur. Puis un voisin, un médecin, l’a examinée et a vu qu’elle avait besoin de soins immédiatement. Son père et ses frères l’ont alors sortie de la maison dans une couverture et l’ont conduite à l’hôpital.
«Les rues étaient vides mais la peur régnait ; on entendait les avions planer au‑dessus de nous. Des soldats bloquaient les routes et demandaient où nous allions.»
Une vie bouleversée
Fatima étudiait pour devenir enseignante mais, cette nuit‑là, ses plans ont dû être remis à plus tard, voire à jamais craignait‑elle. Après avoir été soignée à l’hôpital, elle est revenue chez elle où elle est restée immobile et dépressive pendant sept mois : elle était convaincue qu’elle ne remarcherait jamais.«Ma vie s’est écroulée quand je suis devenue handicapée. Je n’avais plus conscience de la vie autour de moi. Quand quelqu’un venait me parler, je lui répondais, mais sans attention ou concentration», se rappelle‑t‑elle.
Mais la famille de Fatima et ses quatre frères en particulier ont refusé de perdre espoir. Ils l’ont encouragée encore et encore à se lever, en la soutenant. À chaque fois, elle s’effondrait.
«Ils me disaient qu’avec de la volonté j’allais guérir, mais je n’y croyais pas. Je ne croyais ni ma famille, ni le médecin. Je pensais que mon état ne s’améliorerait jamais.»
Mais l’insistance de ses frères a fini par payer. Un jour, pendant quelques secondes, Fatima est restée de bout.
«J’étais soulagée et heureuse», dit‑elle.
Des pas vers la guérison
Après ce progrès décisif, il lui a été recommandé de suivre un traitement de réadaptation et elle s’est dit qu’elle n’avait rien à perdre.Désormais, elle continue de faire des pas hésitants vers la guérison. Tous les deux jours, sa mère l’amène à l’hôpital Ninewah spécialisé dans la réadaptation et soutenu par l’OMS, à l’Est de Mossoul.
Le simple fait d’aller à l’hôpital est une épreuve. Elle marche lentement avec un déambulateur dans l’enceinte de l’hôpital jusqu’au service de réadaptation. Là, un thérapeute travaille avec elle pour reconstituer ses forces. Elle fait du vélo stationnaire et des redressements assis.
Des années de conflit ont détruit la plupart des établissements médicaux à Mossoul et l’hôpital est soumis à une énorme pression : l’unité de réadaptation voit jusqu’à 100 patients par jour.
«Nous n’avons pas suffisamment de temps pour ce nombre de personnes mais nous faisons de notre mieux», reconnaît le Dr Maher Alsamaq.
De nombreux patients ont besoin de membres artificiels mais, comme l’hôpital n’a pas d’unité spécialisée dans les prothèses, l’aide de l’OMS a permis de payer des fauteuils roulants et de conduire les patients à Sulaymaniyah pour y être équipés de prothèses.
Les médecins de Fatima, heureux de ses progrès, lui prédisent qu’elle guérira complètement et qu’elle aura la vie dont elle rêve. Plus sa mobilité s’améliore, plus elle a foi dans l’avenir.
«Je continuerai de venir ici avec l’espoir d’aller mieux et de guérir », confie‑t‑elle. « Je sens de l’amélioration. Je sens que je peux remarcher. Je suis heureuse.»
L’appui de l’OMS aux services de réadaptation en Iraq est financé par les dons généreux du Gouvernement italien.
L’Italie soutient les services de réadaptation pour les personnes atteintes d’incapacités physiques - en anglais